L'heure de plonger dans la Seine approche à grands flots (mardi pour les hommes, mercredi pour les femmes), et la lecture du classement mondial de triathlon féminin a de quoi dessiner des sourires sur les visages français. La locomotive Cassandre Beaugrand occupe le troisième rang. Au premier campe la benjamine des équipes de France, Emma Lombardi. À 22 ans, la native de Chambéry (Savoie) est performante depuis deux ans, dans un sport où la maturité survient souvent à l'approche de la trentaine. Elle n'a été éjectée qu'une fois du top 10 d'un World Series lors de ces trois dernières saisons, un cas unique. Depuis 2022, elle évolue au sein du relais mixte tricolore, qu'elle devrait disputer à Paris avec une autre chance de chanter La Marseillaise.

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Sa coéquipière de 27 ans reste favorite en individuel, du haut de ses succès aux deux dernières compétitions d'avant les Jeux et de sa double expérience olympique, récompensée par le bronze en relais mixte à Tokyo (2021). Mais le nom de Lombardi est sur toutes les lèvres, même s'il n'est que chuchoté par l'encadrement tricolore, afin de la préserver. Lors du Test Event d'août 2023, sur le parcours des JO, elle avait terminé quatrième, à vingt secondes de la Britannique Beth Potter et quatorze secondes de Cassandre Beaugrand. « J'ai pu prendre mes marques, se réjouit-elle, voir où me positionner sur le ponton, me familiariser avec les pavés des Champs-Élysées. »

Elle excelle en natation

Depuis, elle n'a fait que progresser, rendant plus excitants ces Jeux à la maison, ce « rêve devenu réalité ». Et l'agitation de la Seine a rehaussé sa cote, comme celle de ses compatriotes. Dans la pure tradition française, Lombardi excelle en natation. Elle pourrait gratter de précieuses secondes en remontant un courant de deux à trois fois plus puissant qu'habituellement en été.

Nageuse depuis l'âge de 5 ans, inscrite en sport-études, la titulaire d'un bac scientifique a participé aux championnats de France Elite, sur 800 et 1 500 mètres nage libre, de ses 17 à ses 20 ans. « Je n'avais pas d'ambitions mondiales, alors qu'en triathlon le peu de courses auxquelles je participais depuis mes 15 ans me faisait comprendre que je pourrais réussir et m'amuser », expose-t-elle. Son frère Baptiste, compagnon d'entraînement, déroule ses atouts: « Emma est très complète, court bien et roule vite, ce qui lui permet de s'adapter à tous les scénarios de course. Elle a toujours été ultra-déterminée et impertubable, résiliente si une épreuve se passe mal. » Le portrait-robot d'une championne ?