Emmanuel Macron l'a promise « unique », la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques débutera ce vendredi à 19h30 pour un spectacle d'environ trois heures et trente minutes avec pour scène... la Seine sur laquelle défileront près d'une centaine de bateaux. A leur bord : environ 10.500 athlètes. Et le risque de pluie ne saurait ternir l'engouement collectif pour cette parade qui se veut grandiose. « On s'était préparé un peu à tous les cas de figure, la très grosse canicule, la pluie. Donc on s'adaptera », assurait Tony Estanguet, président du Comité d'organisation des Jeux olympiques (Cojo), ce vendredi matin au micro de France Inter.
Le sabotage massif qui a touché la SNCF dans la nuit de jeudi à vendredi pourrait néanmoins empêcher certains des spectateurs d'atteindre la capitale. 800.000 voyageurs étant impactés à la suite de cette « attaque massive d'ampleur pour paralyser » le réseau de TGV.
Au total, 320.000 spectateurs sont attendus - 1,5 milliard devant leurs téléviseurs -, pour admirer le spectacle qui se déroulera sur un parcours de 6 kilomètres. Péniches mobilisées, ponts neutralisés, nombre de costumes ou encore coût de la cérémonie... Voici 10 chiffres sur cette cérémonie inédite.
320.000 spectateurs
Originellement fixée à 2 millions, selon la maire de Paris, Anne Hidalgo, la jauge du public présent pour la cérémonie a d'abord été diminuée à 600.000 personnes avant d'être encore réduite à 320.000 par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. Au total, 100.000 spectateurs s'installeront sur la partie basse des quais, la partie la plus proche de l'eau.
Ils devront être munis d'un billet dont les prix varient entre 900 et plus de 2.500 euros. 220.000 autres spectateurs seront, eux, répartis entre les quais hauts et les ponts, bénéficiant de billets gratuits obtenus uniquement sur invitation.
94 péniches
Sur les quelque 300 bateaux qui traversent Paris tous les jours, 94 d'entre eux ont été réquisitionnés par le Comité d'organisation des Jeux olympiques (Cojo), afin de transporter les délégations pendant la cérémonie.
Selon Haropa Ports de Paris, 39 de ces péniches ont été équipées de moteurs 100% électriques. Un projet que l'entreprise souhaiterait pérenniser en renouvelant toute la flotte, permettant un moyen de transport moins polluant et moins bruyant.
45.000 policiers et gendarmes
Étant donné que la France est toujours sous « alerte attentat », un large dispositif de forces de l'ordre sera déployé ce vendredi. Selon la préfecture de police de Paris, ce sont 45.000 policiers et gendarmes qui seront sur le terrain. De plus, environ 2.000 agents de sécurité privée et 1.000 policiers municipaux de la Ville de Paris, ainsi qu'un contingent de 10.000 militaires, viendront renforcer le dispositif de sécurité. En outre, quelque 200 policiers du Raid assureront la sécurité sur le fleuve, 350 gendarmes du GIGN auront la responsabilité des airs et une centaine de policiers d'élite de la BRI (Brigade de recherche et d'intervention) protègeront les quais. Enfin, des plongeurs-démineurs seront prêts à intervenir en cas de détection d'une charge explosive lors de la parade.
Conformément au traité de Prüm du 27 mai 2005, des forces de l'ordre du monde entier ont été invitées et patrouillent aux côtés des Français depuis la semaine dernière avec pour objectif de lutter efficacement contre d'éventuelles attaques terroristes. Elles resteront pendant toute la durée des Jeux olympiques et paralympiques. Mais les forces étrangères n'ont pas les mêmes droits que la police tricolore, en effet, elles ne peuvent intervenir qu'en cas de flagrant délit.
6 kilomètres de parcours
Du pont d'Austerlitz, au Trocadéro, les sportifs traverseront Paris, son histoire et ses ponts sur un parcours long de 6 kilomètres. C'est d'ailleurs la première fois que le spectacle d'ouverture s'invite en dehors d'un stade. Ce qui n'a pas été sans répercussions pour les Parisiens tant les zones bordant la Seine ressemblent à un camp retranché depuis presque dix jours : l'accès est, en effet, réservé aux personnes munies d'un précieux QR code.
En conséquence, les cafés, bars et restaurants concernés par cette zone ont dénoncé « une baisse d'activité et de fréquentation inédite ». « Malgré les prévisions optimistes, l'activité est en berne depuis le mois de juin, de nombreux professionnels constatent une baisse de 30% de leur chiffre d'affaires par rapport aux années précédentes », ont ainsi pointé, dans un communiqué, le GHR et l'Umih, organisations représentant restaurateurs et hôteliers, la Confédération des commerçants de France, le Sneg & co et Culture Nuit (lieux festifs), mi-juillet.
Tous les bateaux circulant sur le fleuve ont été contrôlés et les 85 embarcations qui promèneront les délégations d'athlètes font l'objet d'une surveillance serrée.
17 ponts neutralisés
« La grande galère », comme l'a surnommée le préfet de Paris, Laurent Nunez, a bel et bien commencé. Les 17 ponts parisiens sont fermés pour ce jour de cérémonie avec néanmoins quelques exceptions pour les ponts des Invalides, de Sully, Notre-Dame, la passerelle piétonne Sendar-Senghor, ainsi que les ponts en aval du pont d'Iéna, qui seront accessibles jusqu'à 13 heures pour les véhicules et 18 heures pour les piétons. Dès demain, ces mêmes édifices seront rouverts au public.
Autre restriction, celle imposée aux automobilistes ce vendredi. La préfecture de police a d'ailleurs appelé les automobilistes à « ne plus utiliser la voiture à Paris à compter de 10 heures ». Et ce, alors que le début des Jeux olympiques coïncide avec le grand départ en vacances pour les franciliens. La région parisienne est ainsi classée noire dans les deux sens de circulation. Elle sera particulièrement difficile « sur le boulevard périphérique, et sur les autoroutes A1, A3 et A4 à l'approche de Paris », a précisé la préfecture, recommandant « de privilégier l'A86 et la Francilienne (A104 - RN 104) comme itinéraire alternatif ».
En cause, les « 320.000 spectateurs et 250 bus d'athlètes (qui) vont affluer vers les quais de Seine pour rejoindre leur place pour assister à la cérémonie d'ouverture », explique-t-elle dans son communiqué, ajoutant que « de nombreux cortèges officiels liés à la venue de chefs d'État, de gouvernement et des membres de la famille olympique traverseront une partie de la capitale sur ce même créneau horaire ».
1,5 milliard de téléspectateurs
Pour cette cérémonie, que le Cojo qualifie d'« unique », la société organisatrice des Jeux prévoit déjà le succès du show. Selon ses dernières estimations, la cérémonie devrait être suivie par plus d'1,5 milliard de téléspectateurs à travers le monde, soit autant que pour la finale de la Coupe du monde de football en 2022.
3.000 costumes
Dessinés par la Directrice Stylisme de Paris 2024, Daphné Bürki, ce sont 3.000 costumes, produits exclusivement à partir de matériaux recyclés, que porteront les danseurs et figurants lors du spectacle d'ouverture. Un chiffre quelque peu dérisoire à côté des 15.000 figurants pour l'ouverture de Pékin en 2008.
Des artistes-interprètes qui ont dénoncé leurs conditions de travail plus tôt dans le mois. Le syndicat SFA-CGT a, en effet, déposé un préavis de grève le 17 juillet dernier déplorant que 250 à 300 danseurs intermittents ont été recrutés dans des conditions « honteuses », sans défraiement de logement ni de transport, et avec des droits à l'image (dus au titre de la captation du spectacle) d'un montant de 60 euros (contre 1.610 euros pour des danseurs salariés). Le préavis a finalement été levé le 24 juillet après que ces danseurs ont obtenu une « victoire » partielle sur leurs revendications.
1.000 taxis accessibles
Dans un effort de rendre ces Jeux accessibles, la Ville de Paris a décidé de recruter un grand nombre de taxis adaptés aux personnes à mobilité réduite. Le Cojo a ainsi annoncé que 1.000 d'entre eux circuleraient dans la capitale, soit 4 fois plus que les 250 recensés en 2022.
Interrogé lors du JT de 20 heures de France 2 mardi dernier, Emmanuel Macron s'est d'ailleurs félicité des moyens mis en œuvre pour « améliorer l'accessibilité » des Jeux, soulignant le « caractère irréversible » de certains investissements : « Le RER E, la ligne 14, des systèmes de bus et de taxis accessibles qu'il faut qu'on garde. »
Néanmoins, le chef de l'Etat a admis que l'accessibilité des personnes en situation de handicap n'était pas suffisante : « J'aurais voulu qu'on fasse beaucoup plus », a-t-il reconnu, pointant notamment les difficultés concernant le métro parisien qui, compte tenu de son caractère historique, a « un problème d'accessibilité ».
122 millions d'euros
C'est le montant approximatif que devrait coûter la cérémonie d'ouverture, selon Le Canard Enchaîné, qui a révélé cette information. En comparaison, les cérémonies d'ouverture et de fermeture des Jeux olympiques de Londres en 2012 avaient coûté, en cumulé, 36,65 millions d'euros.
Lors d'une interview donnée à BFM TV/RMC, le président de la République avait confirmé l'existence d'un « plan B et même un plan C » pour la cérémonie. Dans une note provenant du Cojo et révélée par Le Monde, l'organisation estimait à 255 millions d'euros le montant des coûts supplémentaires en cas de changement. Paris 2024 devrait dans ce cas dédommager environ 104.000 billets, les partenaires « hospitalité », mais aussi les partenaires de la cérémonie, comme LVMH, sans compter le manque à gagner des diffuseurs TV.
64 départements
Que ce soit en France métropolitaine ou en outre-mer, la flamme olympique aura traversé 64 départements sur les 101 que compte l'Hexagone avant d'arriver à Paris. Portée par environ 10.000 relayeurs, et passant entre les mains de grands champions tricolores, comme Florent Manaudou (premier relayeur) ou encore le champion du monde 2018 de football, Blaise Matuidi. Le dernier relayeur, dont l'identité n'est pas encore connue, passera le témoin aux artistes de la cérémonie d'ouverture à la fin de sa course.
Certains départements n'ont pas hésité à mettre la main à la poche, comme l'Oise qui a déboursé 200.000 euros pour le passage de la flamme olympique. A l'inverse, d'autres n'ont pas souhaité faire partie de l'aventure, comme le Rhône et la métropole de Lyon.
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