Cela ne durera pas quatre heures, le déluge ne sera pas de la partie et tout ne sera pas déstructuré comme en ouverture. Mais il fera chaud pour le show final de Paris 2024 ce soir au Stade de France, et les organisateurs ont tout de même un peu tordu la construction classique de ces adieux tournés vers les valeurs de l'olympisme. Cela débutera aux Tuileries, où se trouve la déjà très célèbre vasque. Dont l'extinction clôturera la soirée. Thierry Reboul, le directeur des cérémonies de Paris 2024, prévoit « un petit truc assez spectaculaire et symbolique » autour de ce feu qui n'en est pas un.
Entre les deux, les athlètes auront défilé sur la piste comme c'est la tradition, avec Léon Marchand et Pauline Ferrand- Prévot en porte-drapeaux de la délégation française, selon L'Équipe. Mais des éléments de protocole ont été glissés dans cette séquence afin de l'étirer jusqu'à la tombée de la nuit, où le spectacle Records de Thomas Jolly prendra le relais pendant quarante minutes. Puis viendront les bouts de protocole restants et un quart d'heure de cérémonie de passation, qui est entre les mains de Los Angeles 2028, avec quelques stars attendues ici et là-bas.
Dior, science-fiction... et fibres musculaires
Un peu après 23h30, alors que les athlètes auront fini leurs Jeux, Thierry Reboul et Thomas Jolly seront à la mi-temps des leurs. Les maîtres des quatre cérémonies vont basculer sur les Paralympiques. Malgré les critiques et le cyberharcèlement, ils sont restés fidèles à leurs idées pour la cérémonie de clôture. « Toutes nos libertés ont été préservées », assure Thomas Jolly, qui préfère retenir combien « ces quinze derniers jours ont montré une envie de vivre ensemble ». L'artiste est « content » de retourner dans un stade où la convergence des regards permet de créer des tableaux adaptés à une scène, comme au théâtre ou à l'opéra.
Si les contraintes logistiques y sont moins prégnantes que sur la Seine, elles ont aussi été copieuses. Le « SDF » étant occupé, il a fallu travailler de 1 heure à 6 heures toutes les nuits cette semaine. Depuis la fin des épreuves d'athlétisme hier soir, les équipes s'attellent à mettre en place la scène, une tâche qui prendrait huit jours en temps normal. La soirée a été pensée pour que les sportifs puissent en profiter « comme des spectateurs ». Ils y seront d'ailleurs plus nombreux que prévu, peut-être jusqu'à 8 000. « Beaucoup ont été si emballés par la cérémonie d'ouverture qu'ils veulent y assister », note Thierry Reboul. Pour le public, il ne reste plus de places abordables (45 euros) ; il faut débourser 250 euros minimum.
Le groupe Phoenix, à Paris. (Crédits : © LTD / SAMUEL KIRSZENBAUM)
Les créateurs promettent quelques échappées hors stade, imaginées comme des clins d'œil aux sites qui ont accueilli des épreuves loin de la capitale. Le show, qui se clôturera par une silhouette parée de Dior dont l'identité n'a pas fuité, est un hommage du futur à notre présent. Il empruntera à l'univers de la science-fiction, sous la forme d'une dystopie. L'auteur Damien Gabriac résume l'idée : « On prend de la hauteur avec un voyageur interstellaire qui va découvrir les vestiges des Jeux olympiques, la grande œuvre immatérielle de l'humanité. » Ce personnage est le « Golden Voyageur ». Une référence à un disque d'or fabriqué en France et lancé dans l'espace par la Nasa en 1977 ; une illustration de la passation entre Paris 2024 et Los Angeles 2028.
« Nous allons marquer les esprits, assure Maud Le Pladec, directrice de la danse. C'est le meilleur moyen de passer le flambeau et de continuer à faire rêver jusqu'à L.A. » Plus d'une centaine d'artistes, issus du breaking, du parkour et du cirque, feront vivre le tableau sans filet de sécurité. De nouveaux agrès, en forme d'anneaux géants, ont été créés pour l'occasion. Thomas Jolly promet des costumes « visuellement stupéfiants » à l'aspect « organique », qui reproduisent les fibres musculaires du corps des sportifs. Des costumes de cérémonie qui ont tous été « upcyclés », précise le créateur suisse Kevin Germanier, à la conception avec la styliste Daphné Bürki. Certains seront exposés prochainement au Musée olympique à Lausanne.
La soirée a été pensée pour que les sportifs puissent en profiter « comme des spectateurs »
La musique sera omniprésente, interprétée par l'orchestre Divertimento et une grande voix lyrique qui reprendra l'Hymne à Apollon. Les groupes Air et Phoenix sont attendus, symboles avec Daft Punk (qui ne se reformera donc pas pour l'occasion) de l'électro française ayant séduit de l'autre côté de l'Atlantique. Pour la touche américaine, la presse US évoque les participations de Billie Eilish, Snoop Dogg et des Red Hot Chili Peppers. La cérémonie se terminera par la passation du drapeau olympique entre la maire de Paris, Anne Hidalgo, et son homologue californienne, Karen Bass. Un mélange de live et de duplex. La participation de la superstar Tom Cruise a été confirmée. Selon le site TMZ, un film de transition a été tourné à Hollywood puis l'acteur de 62 ans descendrait en rappel du Stade de France. Il faudra patienter jusqu'au bout pour découvrir cette nouvelle mission.
« Nous sommes dans un moment optimal » : pourquoi les fonds euros de l'assurance-vie redeviennent intéressants
Sujets les + commentés