La SNCF gagne en rentabilité malgré un contexte jugé difficile

Le groupe ferroviaire français a enregistré un résultat net positif de 143 millions d'euros au premier semestre de 2024. Ces résultats sont notamment portés par sa filiale SNCF Voyageurs, dont le nombre de passagers a fortement augmenté.
La SNCF a enregistré un résultat net positif de 143 millions d'euros au premier semestre de 2024.
La SNCF a enregistré un résultat net positif de 143 millions d'euros au premier semestre de 2024. (Crédits : REGIS DUVIGNAU)

La SNCF est toujours sur les rails de la rentabilité au premier semestre 2024. Avec un résultat net positif de 143 millions d'euros, le groupe ferroviaire français est dans le vert pour le sixième semestre consécutif depuis 2021. Sur les six premiers mois de l'année, son chiffre d'affaires s'est établi à 21,4 milliards d'euros, soit une hausse de 3,4% par rapport au premier semestre de 2023, selon les résultats publiés par la SNCF ce jeudi.

Laurent Trevisani, directeur Général délégué Stratégie et Finances du groupe SNCF, a salué ce jeudi matin « une croissance soutenue et rentable ». La SNCF a dégagé au premier semestre un Ebitda (Bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement) de 3,1 milliards d'euros, en augmentation de 350 millions par rapport au premier semestre 2023. La marge opérationnelle (taux d'Ebitda par rapport au chiffre d'affaires) grimpe de 1,2 point, passant de 13,4% à 14,6%.

Le groupe se félicite également d'avoir dégagé un flux de trésorerie libre (free cash-flow) de 2 milliards d'euros, conformément à ses engagements pris dans le cadre du pacte ferroviaire conclu avec l'Etat en 2018.

« Des résultats satisfaisants malgré la conjoncture », estime Laurent Trevisani. Le directeur financier a rappelé en conférence de presse « le contexte économique difficile que nous traversons », avec « une croissance économique atone en France, en Europe, et aux Etats-Unis » et une « consommation des ménages moins élevée qu'attendu ».

Augmentation de la fréquentation

La croissance du groupe est portée par SNCF Voyageurs, dont le chiffre d'affaires a augmenté de 8,1% par rapport au premier semestre 2023. « La locomotive sur le premier semestre, c'est SNCF Voyageurs », a déclaré Laurent Trevisani. Cela s'explique par la forte augmentation de la fréquentation. Avec 63 millions de passagers, celle-ci est en hausse de 7,7% pour les TGV. Les TER et Transilien enregistrent une augmentation de 11%, et les Intercités de 10%, avec 5,6 millions de voyageurs.

À noter que TGV et Intercités réunis ont enregistré une hausse de chiffres d'affaires de 9,5% au premier semestre, alors que la hausse de fréquentation n'a été que de l'ordre de 8 % par rapport à la même période en 2023. Cela laisse donc aussi supposer une hausse des prix des billets sur les six premiers mois. La SNCF indique toutefois que les tarifs n'ont pas augmenté sur les Intercités et Ouigo, conformément au gel des tarifs voulu par Clément Beaune alors qu'il était encore ministre des Transports. La hausse des prix a été très limitée sur les TGV, selon le groupe.

Ces résultats s'inscrivent également dans un contexte de tensions spécifiques sur le secteur de la logistique. La filiale dédiée du groupe, Geodis, arrive tout de même à résister. Malgré un chiffre d'affaires en baisse de 8,6%, « essentiellement due à la baisse des taux de fret (prix de transport des marchandises, Ndlr.) », selon Laurent Trevisani, et malgré la baisse des volumes, la filiale préserve sa marge. Celle-ci passe même de 9,9% à 10,6% entre les premiers semestres 2023 et 2024.

En sus des performances opérationnelles de ses différentes activités, la SNCF annonce avoir réalisé des gains de performance de 230 millions d'euros au premier semestre.

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5 milliards d'euros d'investissement

Ces résultats positifs permettent au groupe d'investir « massivement dans le système ferroviaire, dans le réseau notamment », à hauteur de « 5 milliards d'euros tous financements confondus », a déclaré Laurent Trevisani, saluant un « chiffre historique ». « En fin d'année, on tangentera ou on sera supérieur à 11 milliards d'euros », a-t-il dit.

Dans le détail, environ 2,5 milliards d'euros seront consacrés au réseau ferré, dont 1,7 milliards via le fonds de concours (en accord avec l'Etat, le groupe verse automatiquement 60% de ses bénéfices à ce fonds pour financer la régénération du réseau). Viennent ensuite 2 milliards d'euros destinés au matériel roulant et 500 millions à la modernisation des gares.

Ces résultats permettent également au groupe de poursuivre sa trajectoire de désendettement avec une réduction de la dette de 200 millions d'euros, à 24 milliards d'euros. Le ratio de la dette nette sur l'Ebitda passe ainsi de 3,7x à 3,5x en un an. Grâce à ces résultats, le groupe se félicite enfin d'avoir recruté 12.000 nouveaux collaborateurs, en brut, au premier semestre, et vise 20.000 sur l'année.

Pour le deuxième semestre, Laurent Trevisani se garde d'afficher ses perspectives mais se montre plutôt optimiste. « Les tendances du premier semestre et de l'été sont bonnes », a-t-il simplement affirmé ce jeudi matin.

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Commentaires 6
à écrit le 26/07/2024 à 12:10
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Et c'est bien ça le problème... La SNCF ne devrait pas viser la rentabilité mais avoir pour rôle de développer le train au détriment de la route.

à écrit le 26/07/2024 à 9:05
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Bof on a refiler la dette a Réseau Ferré de France, c'est un artifice comptable et sans compter les milliards de subventions annuel.

à écrit le 26/07/2024 à 8:36
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En parlant de la SNCF : Des départs en vacances bousculés sur plusieurs lignes SNCF ce vendredi matin, notamment à la gare Montparnasse. Depuis tôt ce matin, la circulation des trains sur la ligne à grande vitesse entre Paris et l’ouest de la Fran...

à écrit le 26/07/2024 à 7:48
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Malgré l'acharnement de nos politiciens pour l'éradiquer en effet, mais ne pas oublier que c'est le moyen de transport préféré des français.

à écrit le 25/07/2024 à 21:46
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"La SNCF gagne en rentabilité malgré un contexte jugé difficile" Comment peut-on parler de rentabilité d'un monopole public subventionné par nos impôts et contrôlé par des syndicalistes d'ultra-gauche ayant réussi à détricoter la réforme des ret...

le 26/07/2024 à 21:00
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@Le Saint: L'arrangement, qui a provoqué le courroux du Sieur Le Maire, n'était-il pas destiné à débarrasser la SNCF de ses vieilles barbes (de gauche et d'extrême gauche)?

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