SNCF : Ouigo passe de 38 à 50 rames d'ici 2027, soit huit millions de places en plus par an

Le patron de TGV-Intercités chez SNCF Voyageurs, Alain Krakovitch, s'est félicité d'un « vrai tournant dans la grande vitesse française », lors d'une conférence de presse organisée à La Défense. L'offre low-cost Ouigo a pour objectif de séduire 33 millions de clients par an, 30% de plus qu'en 2023.
La SNCF a annoncé ce vendredi son intention de développer son offre Ouigo en passant de 38 à 50 rames d'ici 2027.
La SNCF a annoncé ce vendredi son intention de développer son offre Ouigo en passant de 38 à 50 rames d'ici 2027. (Crédits : Reuters)

Ouigo développe son offre en France. La SNCF a annoncé ce vendredi son intention de renforcer son service low cost en passant de 38 à 50 rames d'ici 2027, proposant ainsi huit millions de places en plus par an, tout en renouvelant le design de ses trains.

« C'est un vrai tournant dans la grande vitesse française », a souligné le patron de TGV-Intercités chez SNCF Voyageurs, Alain Krakovitch, lors d'une conférence de presse organisée à La Défense. « Notre enjeu est de séduire 33 millions de clients par an, soit 30% de plus qu'en 2023 », en proposant plus de liaisons avec plus de rames, a-t-il complété.

Dès fin 2025, Ouigo proposera une nouvelle destination à Hendaye pour desservir le Pays basque, en passant par les gares de Bordeaux, Dax, Bayonne, Biarritz et Saint-Jean-de-Luz. Une nouvelle liaison entre Paris et Lille est également à l'étude, ainsi que des trajets entre gares de province, mais SNCF Voyageurs n'a pas voulu en dire plus à ce sujet. L'offre va aussi être renforcée entre Paris et Rennes, ainsi que Paris et Bordeaux, avec un aller-retour supplémentaire par jour.

De 60 à 75 gares desservies par Ouigo

Tous ces projets amènent Ouigo à s'étendre, puisqu'en 2027, ce service low-cost qui propose des billets moins chers mais non échangeables ou remboursables, desservira environ 75 gares. Contre 60 aujourd'hui. Ouigo va donc prendre plus de place par rapport aux TGV classiques, baptisés Inoui, et devrait représenter 30% de l'offre grande vitesse en 2030, contre 20% aujourd'hui.

« Ouigo est un succès incroyable », a voulu souligner Alain Krakovitch. D'après une étude menée par la SNCF, la moitié des clients Ouigo n'auraient pas pris le train sans cette offre moins chère que le TGV classique - soit pour privilégier la voiture, soit pour ne pas voyager du tout.

Deux voitures consacrées à la détente

Cette montée en puissance, qui est aussi une réponse à l'explosion de la demande que la SNCF peine à honorer, va s'accompagner d'une rénovation complète des rames Ouigo, dotées d'un nouveau design.

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Les sièges vont être entièrement renouvelés, des prises individuelles seront installées à chaque place et il y aura jusqu'à 16 crochets pour les vélos dans chaque rame. Autre nouveauté, deux voitures seront uniquement consacrées à la détente. Baptisés « espace relax », elles doivent permettre aux voyageurs de se dégourdir les jambes dans ces trains dépourvus de voiture-bar. Si la SNCF pousse ce modèle low-cost, c'est parce qu'« il y a une demande de train à un prix très raisonnable », a rappelé Alain Krakovitch.

De 23 à 31 euros entre 2018 et 2022

Cette offre, lancée en 2013 est aujourd'hui « un succès économique » pour la SNCF, avec un taux de remplissage supérieur à 90%. Même la formule Ouigo train classique, encore moins cher et avec des vieux trains Corail, qui n'empruntent pas les lignes à grande vitesse, ont rencontré un franc succès avec 3 millions de clients en 2023.

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D'après la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut), le prix moyen d'un billet Ouigo est passé de 23 à 31 euros entre 2018 et 2022. Mais les prix n'ont pas augmenté depuis deux ans, selon Alain Krakovitch, qui rappelle que la moitié des voyageurs Ouigo payent leur billet moins de 30 euros.

20% de parts de marché pour « Ouigo España »

En Espagne, la SNCF a réussi à conquérir 20% de parts de marché grâce à son offre low-cost Ouigo, qui a cassé les prix par rapport aux tarifs pratiqués par Renfe. Après de premières années marquées par des pertes, « Ouigo España » devrait être pour la première fois à l'équilibre en 2024.

Le ministre espagnol des Transports, Óscar Puente, a sévèrement critiqué début avril la filiale à bas coûts de la SNCF, l'accusant de vendre à perte pour accroître sa part de marché dans le transport de passagers, aux dépens de la compagnie nationale espagnole Renfe.

Dans une interview à la radio Onda Cero, le socialiste a reproché à Ouigo de vendre des billets « très en dessous » de leurs coûts pour les trains à grande vitesse, parlant de pratiques « profondément déloyales ». Le gouvernement de gauche de Pedro Sánchez, a-t-il dit, étudie la possibilité de dénoncer Ouigo devant la Commission nationale des Marchés et de la Concurrence (CNMC).

Des prix réduits à un niveau « pas tenable » en Espagne

Tout en indiquant que la libéralisation du marché ferroviaire avait apporté « des choses positives », notamment en entraînant une baisse des prix, il a estimé qu'elle les avait « réduits à un niveau qui n'était pas tenable » pour les entreprises qui se disputent le marché, à savoir Renfe (qui dispose également d'une filiale à bas prix, Avlo), Ouigo et Iryo, filiale de la compagnie publique italienne Trenitalia.

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Alain Krakovitch, président de Ouigo España et directeur TGV-Intercités de SNCF Voyageurs, avait déclaré le 20 mars que « le modèle de Ouigo en Espagne est basé sur le volume rendu possible grâce à ses rames duplex de 509 places (1.018 en unité multiple), permettant ainsi des économies d'échelle et de maintenir des prix bas ».

« Plus de 50% des clients de Ouigo sont des clients qui n'avaient jamais pris le train avant, et la moitié sont des clients qui ont choisi le report modal. Ils ont opté pour Ouigo plutôt que l'avion ou la voiture », avait-il ajouté, s'est défendue la SNCF.

(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 15/06/2024 à 7:10
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Toujours plus vite pour aller encore plus vers nulle part.

à écrit le 14/06/2024 à 23:32
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Une entreprise publique bien gérée, au grand dam des libéraux. Ne reste plus qu'à remettre de l'ordre dans les dénominations. Ouigo, Inoui, ça n'est pas clair et en plus difficile à exporter. Il faut continuer le travail de simplification commencé pa...

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