« Le train souffre de l'image d'un mode trop cher et pas assez flexible » : c'est la principale conclusion d'une enquête de la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut), publiée vendredi, avec pour objectif de connaître les attentes des Français vis-à-vis du train. L'enquête a été menée par l'Ifop auprès de 2.003 individus représentatifs de la population française âgée de 18 ans et plus.
Un mode de transport qui « n'est pas bon marché »
Selon celle-ci, le principal frein avancé par les non-utilisateurs du train réside donc dans le prix, et notamment celui du TGV. Ils sont 75% à déclarer que ce mode de transport « n'est pas bon marché ». Le prix moyen du TGV (hors Ouigo) est resté stable selon la Fnaut entre 2018 et 2022, le prix d'un trajet moyen s'établissant « un peu au-dessus de 40 euros ».
« En revanche, le prix moyen des Ouigo a beaucoup augmenté, passant de 23 euros à 31 euros » sur la période, assure le président de l'association, François Delétraz. Il déplore d'ailleurs « que l'augmentation de l'offre Ouigo se fasse au détriment de l'offre Inoui », et désavantage ainsi les détenteurs de carte Avantage ou Liberté, pas valables sur les trajets en Ouigo.
Les grèves et l'accès aux gares comme autres freins
La Fnaut identifie « un potentiel de report non négligeable pour le train » si on change le regard des Français sur ce mode de transport. Elle estime par exemple que les grèves et perturbations « ont un impact probablement beaucoup plus important sur la perception qu'ont les Français du train », notamment ceux qui ne l'utilisent pas, par rapport à la réalité. La Fnaut propose des campagnes de sensibilisation pour contrebalancer cette tendance.
« L'accès aux gares est également un frein majeur », souligne la Fnaut avec 77% des Français qui disent « qu'il est difficile de stationner sa voiture à la gare », 66% qui partagent cet avis pour le vélo et 62% qui trouvent le trajet à pied jusqu'à la gare désagréable.
Un Français sur deux déclare avoir pris le train ces 12 derniers mois
Sur les 12 derniers mois, un Français sur deux dit avoir pris le train au moins une fois, indique également l'étude de la Fnaut. D'après celle-ci, le vrai potentiel de croissance pour faire basculer les usagers de la voiture vers le train, se situe sur les trajets situés entre 100 et 300 km.
Sur cette distance, 69% des personnes interrogées déclarent opter pour la voiture, contre 20% pour le train. Entre 300 et 500 km, « le train est perçu comme une alternative à la voiture », assure la Fnaut, puisque plus d'un quart (27%) des voyageurs déclarent lui donner la priorité contre 56% à la voiture (et 8% pour l'avion). Au-delà de 500 km, l'avion prend l'avantage sur le mode ferré avec 29% d'usagers contre 18% pour le train (et 46% pour la voiture).
Près de huit mois après en avoir fait la promesse, Emmanuel Macron a officialisé la mise en vente mercredi de cette semaine d'un pass rail, à destination des jeunes pour les inciter à prendre le train cet été. Ce pass rail, d'une valeur de 49 euros par mois, est destiné aux jeunes de 16 à 27 ans. Il doit permettre à ses détenteurs de réserver sur n'importe quelle plateforme de vente de billets des places à zéro euro, pour voyager en TER, Intercité ou train de nuit, sauf pour les liaisons internationales. Au total, le gouvernement table sur la vente d'environ 700.000 unités. Le coût de la mesure est évalué à un peu moins de 15 millions d'euros, dont 80% sera pris en charge par l'Etat et 20% par les régions, habituelles autorités organisatrices des trains régionaux. Une évaluation de l'expérience sera menée avant la fin de l'année pour reconduire le dispositif ou non en 2025, mais aussi l'adapter en termes de tarifs ou de public cible.Lancement du pass rail pour les jeunes
(Avec AFP)
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