C'est imminent. Près de huit mois après en avoir fait la promesse, Emmanuel Macron a officialisé la mise en vente mercredi d'un pass rail, à destination des jeunes pour les inciter à prendre le train cet été.
« En septembre dernier, chez Hugo Décrypte, je prenais un engagement: mettre en place le pass rail en France », a ainsi rappelé ce mardi le président de la République dans une vidéo postée sur TikTok. « Vous pourrez donc parcourir la France et c'est bon pour l'écologie, c'est bon pour les économies », a-t-il ajouté.
700.000 jeunes éligibles
Au total, le gouvernement table sur la vente d'environ 700.000 unités. Le coût de la mesure est évalué à un peu moins de 15 millions d'euros, dont 80% sera pris en charge par l'Etat et 20% par les régions, habituelles autorités organisatrices des trains régionaux.
Une évaluation de l'expérience sera menée avant la fin de l'année pour reconduire le dispositif ou non en 2025, mais aussi l'adapter en termes de tarifs ou de public cible. Le gouvernement a l'intention de regarder le nombre de pass vendus mais aussi le nombre de billets, les destinations privilégiées et si les jeunes l'utilisent dans le cadre de leurs jobs d'été.
Pour les jeunes de 16 à 27 ans
Pour mémoire, le pass rail, d'une valeur de 49 euros par mois, est destiné aux jeunes de 16 à 27 ans. Ce dispositif doit permettre à ses détenteurs de réserver sur n'importe quelle plateforme de vente de billets des places à zéro euro, pour voyager en TER, Intercité ou train de nuit, sauf pour les liaisons internationales.
Si les déplacements entre gares d'Ile-de-France ne sont pas éligibles (RER, Transilien), il sera possible d'emprunter un Intercité ou un TER depuis Paris pour rallier une autre région gratuitement. A noter aussi : l'achat d'un pass se fera sur un mois glissant, c'est-à-dire qu'un pass acheté le 14 juillet courra jusqu'au 14 août. Par ailleurs, les TGV Inoui, les Ouigo (avec wagon type « corail ») et les Eurostar ne sont pas couverts par le pass.
Bronca chez les élus régionaux
La mise en place de ce pass rail n'a pas été aisée pour le gouvernement. Le ministre délégué aux Transports Patrice Vergriete avait en effet dû tordre le bras de certaines régions pour y arriver. Parmi les principaux points de tension figurait la répartition du financement du dispositif.
De nombreux représentants de région ont notamment fait savoir qu'ils ne financeraient pas une mesure d'une telle ampleur, jugée trop coûteuse. D'autant plus que la charge financière de la gestion des trains régionaux, est déjà très élevée, selon eux.
L'Ile-de-France n'a d'ailleurs pas souhaité participer au dispositif cet été, car le prix d'un pass Navigo mensuel s'élève à 86,40 euros, soit près du double de celui du pass rail. Mais Patrice Vergriete a récemment dit à des journalistes espérer intégrer la région capitale à partir de l'été 2025.
A l'origine, l'ancien ministre délégué aux Transports, Clément Beaune, avait défendu l'idée d'un pass universel, pour tous les âges et sur toute l'année. Une idée inspirée de l'Allemagne. L'expérience, scrutée de près par la France, a rencontré un certain succès outre-Rhin, mais sans inciter les gens à délaisser la voiture. Le pass allemand a été plutôt plébiscité par des usagers réguliers du rail, selon une source gouvernementale.
Engouement français pour les trains régionaux
L'engouement pour les trains régionaux en France est en pleine expansion. Entre 2019 et 2023, la fréquentation de ces trains a bondi de 21%. La SNCF a récemment mené une étude de grande ampleur pour dresser le profil type du client TER.
Elle a constaté que 60% des usagers avaient moins de 35 ans et que les 18-26 ans représentaient près du tiers des voyageurs empruntant ce moyen de transport. Les régions rivalisent donc d'offres attrayantes, notamment à destination des jeunes.
(Avec AFP)
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