![Quel est « le bon calendrier des Rafale pour compenser le plus rapidement possible la perte d'usage de ces quelques appareils ? », s'est interrogé le chef d’état-major de l'armée de l'air, général Stéphane Mille.](https://static.latribune.fr/full_width/2387353/le-profil-de-pur-chasseur-des-mirage-2000-5-doit-aider-l-ukraine-a-securiser-son-espace-aerien.jpg)
L'armée de l'air et de l'espace va devoir réorganiser une partie de sa flotte de Rafale avec la prochaine cession de Mirage 2000-5 à l'Ukraine annoncée il y a une dizaine de jours par Emmanuel Macron malgré le peu d'appareils concernés (probablement entre six et douze sur une flotte de 26 Mirage 2000-5). « C'est une réarticulation du partage des missions entre la flotte Mirage 2000 et les Rafale », a expliqué jeudi au Paris Air Forum (organisé par La Tribune), le chef d'état-major de l'armée de l'air, le général Stéphane Mille. Et d'expliquer que cette cession entrainera le transfert « de quelques activités, qui sont aujourd'hui réalisées par le Mirage 2000-5 sur la flotte Rafale », des missions de posture permanente de sûreté aérienne (PPS-A), des missions dites de police du ciel. Des Rafale prendront donc le relais des Mirages 2000-5, qui devraient être cédées à Kiev d'ici à la fin de l'année.
« Il y a eu une annonce de cession. Je rappelle que le nombre d'appareils n'a pas encore été officialisé. On parle de quelques unités pour ce qui concerne l'armée de l'air et de l'espace », a fait observer le général Stéphane Mille.
Pour compenser la perte de ces Mirage 2000-5, le chef d'état-major de l'armée de l'air souhaite une accélération des livraisons de Rafale. Quel est « le bon calendrier des Rafale pour compenser le plus rapidement possible la perte d'usage de ces quelques appareils ? », s'est interrogé le général Mille, tout en soulignant que que la modification du calendrier de livraison relevait d'une décision politique. « Je suis favorable à ce que l'on compense le nombre d'appareils qu'on me fera céder », a-t-il précisé. Toutefois, il a indiqué qu'une partie de la réponse était également chez Dassault Aviation. « Il y a aussi la faisabilité par Dassault Aviation de pouvoir délivrer des appareils dans des cadences qui seraient supérieures », a-t-il expliqué. Un calendrier de livraisons « déjà très tendu » mais le chef d'état-major de l'armée de l'air croit « savoir qu'il y a quelques petites marges de manœuvre d'ici à 2030 ». Dassault Aviation a besoin de trois avions pour fabriquer un Rafale.
La base de Luxeuil-les-Bains renforcée
Avec la cession des Mirages 20005-5, la base aérienne de Luxeuil-les-Bains (BA116) en Haute-Saône, est-elle menacée ? La réponse est non. Le général Stéphane Mille a apporté jeudi au Paris Air Forum une réponse claire et nette. Avec cette cession, « je ne vois pas de menaces sur la plateforme de Luxeuil », a-t-il affirmé. Dans un post sur X, le président de la commission des Affaires étrangères et de la défense du Sénat, Cédric Perrin, a annoncé samedi que le ministère des Armées prévoyait la transformation de la base de Luxeuil « avec l'arrivée de deux escadrons Rafale et sa modernisation pour plusieurs centaines de millions d'euros pour participer aux opérations des Forces Aériennes Stratégiques en 2032 ».
« Je tenais à vous annoncer que deux escadrons de Rafale seront implantés sur la base aérienne de Luxeuil. Les premiers aéronefs arriveront dès 2032, ils participeront notamment aux contrats opérationnels des Forces aériennes stratégiques », a expliqué le ministère des Armées Sébastien Lecornu dans un courrier rendu public par Cédric Perrin.
Répondant à un internaute sur X, Cédric Perrin a précisé que « ce n'est pas uniquement un engagement du ministre, c'est le choix de l'état-major de l'armée de l'air et de l'espace, un choix stratégique, pas politique ! » Dans son courrier, Sébastien Lecornu précise que « le ministère investira massivement (dans la base aérienne de Luxeuil, ndlr) pour mettre à niveau les infrastructures de la base et ainsi assurer la pleine cohérence de ce déploiement ». Après l'annonce du président de la République, le ministre avait estimé que « cet effort important que nous faisons pour nos propres armées profite aussi indirectement aux Ukrainiens, sans pour autant abîmer notre standard de défense », avait expliqué le 7 juin Sébastien Lecornu.
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