Société Générale sanctionnée en Bourse à cause de sa marge nette d'intérêt

La banque française recule en Bourse ce matin après avoir révisé à la baisse son objectif de marge nette d'intérêt. Pourtant, Société Générale a publié un bénéfice net de 1,1 milliard d'euros au deuxième trimestre, en hausse de plus de 23%.
Société Général recule dans les premiers échanges à la Bourse de Paris ce jeudi.
Société Général recule dans les premiers échanges à la Bourse de Paris ce jeudi. (Crédits : Reuters)

Société Générale recule dans les premiers échanges à la Bourse de Paris ce jeudi. L'action perdait 6,59% à 22,40 euros vers 09h35, dans un marché en baisse de 1,11%. Pourtant, la banque a publié ce jeudi un bénéfice net de 1,1 milliard d'euros au deuxième trimestre (+23,7% sur un an), porté par la bonne santé de sa banque de financement et d'investissement.

Les résultats de la période allant d'avril à juin « traduisent une amélioration soutenue de la profitabilité conformément à notre feuille de route et à notre trajectoire pour atteindre nos objectifs financiers », a même souligné le directeur général Slawomir Krupa lors d'une conférence de presse.

Mais, la banque de détail en France continue de souffrir et son objectif de marge nette d'intérêt (écart entre le taux appliqué par la banque à ses clients et celui de son refinancement) a été révisé à la baisse, attendue désormais à 3,8 milliards d'euros, contre 4,1 milliards d'euros auparavant.

« La marge nette d'intérêt s'améliore, mais reste pénalisée par l'augmentation de la part des dépôts rémunérés et une faible dynamique des crédits dans un contexte attentiste », a précisé Slawomir Krupa, le directeur général.

La division qui regroupe l'assurance et la banque privée voit d'ailleurs son bénéfice net baisser de 15,4% à 236 millions d'euros, pour un PNB de 2,1 milliards d'euros (+1,1%).

« Les performances et une nouvelle révision à la baisse » d'un indicateur de rentabilité de la banque de détail en France « sont décevantes », a commenté dans une note Anke Reingen, analyste de RBC. Au deuxième trimestre, « l'environnement de marché a été atone » pour les crédits immobiliers, a commenté la directrice financière du groupe Claire Dumas, « en raison d'un environnement plus incertain et attentiste notamment après la dissolution ».

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La division banque de financement et d'investissement redresse la barre

La Société Générale a pu cependant s'appuyer sur sa banque de financement et d'investissement entre avril et juin, qui apporte à elle seule 770 millions d'euros de résultat net (+24,3% sur un an), grâce à de bonnes performances de la banque transactionnelle (une gamme de services à destination des entreprises et des institutions financières), des marchés actions et de l'activité de financement.

Le bénéfice net du groupe est supérieur aux attentes des analystes, de même que le produit net bancaire (PNB), équivalent du chiffre d'affaires pour le secteur bancaire, en hausse de 6,3% sur un an, à 6,7 milliards d'euros.

Les réseaux de banques de détail à l'international, couplés avec certains métiers spécialisés comme le crédit-bail automobile et le crédit à la consommation, affichent, de leur côté, un bénéfice net en baisse de 33,3%, à 316 millions d'euros, pénalisé par une hausse des frais de gestion et des provisions pour impayés. La Société Générale est par ailleurs engagée depuis un peu plus d'un an dans une phase de recentrage de ses activités, qui donne lieu à une vague de cessions touchant principalement ce pôle.

Par ailleurs, le coût du risque, qui mesure l'exposition potentielle au non remboursement des crédits, s'est élevé à 387 millions d'euros, plus du double du chiffre enregistré il y a un an, mais néanmoins en ligne avec les attentes.

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Suppression de 947 postes

La banque, qui adapte en conséquence ses fonctions centrales, a annoncé en début d'année la suppression de 947 postes au siège parisien dans le cadre d'un plan de départs toujours en cours.

Un tel travail tendrait à rendre la Société Générale plus séduisante pour un éventuel rapprochement avec un autre géant bancaire, une piste que n'a pas réfutée en mai Emmanuel Macron, interrogé par la chaîne Bloomberg TV. Slawomir Krupa avait écarté ce scénario quelques jours plus tard, soulignant qu'« aujourd'hui » en Europe les consolidations dans le secteur bancaire étaient « extraordinairement improbables ».

Si les résultats financiers s'améliorent - il faut remonter à fin 2022 pour retrouver un bénéfice net trimestriel au-dessus du milliard d'euros -, la stratégie à l'œuvre ne s'est pour l'instant pas traduite par l'amélioration du cours de Bourse. C'est même le contraire : le prix d'une action Société Générale, qui évolue en dents de scie, est désormais inférieur à celui du jour de l'arrivée de Slawomir Krupa à la tête de l'entreprise il y a un peu plus d'un an.

(Avec agences)

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