Carton plein pour la néo-banque Revolut, qui a quasi doublé son chiffre d'affaires

L'année dernière, la banque en ligne britannique a quasiment multiplié par deux son chiffre d'affaires, à 2,1 milliards d'euros. Avec un bénéfice net record, multiplié par... plus de cinquante. La France est son deuxième marché le plus stratégique, après le Royaume-Uni.
« Notre base de clients se développe à un rythme impressionnant et notre modèle commercial diversifié continue d'alimenter des performances financières exceptionnelles », s'est félicité, dans un communiqué, le directeur général de la société Nik Storonsky.
« Notre base de clients se développe à un rythme impressionnant et notre modèle commercial diversifié continue d'alimenter des performances financières exceptionnelles », s'est félicité, dans un communiqué, le directeur général de la société Nik Storonsky. (Crédits : Reuters)

Carton plein financier pour la néo-banque Revolut. L'établissement britannique a quasiment multiplié par deux l'an dernier son chiffre d'affaires, à 1,8 milliard de livres (2,1 milliards d'euros), pour un bénéfice net de 344 millions de livres (395 millions d'euros), selon son rapport annuel publié ce mardi.

Pour mémoire, il y a deux ans, Revolut avait publié un chiffre d'affaires de 1,1 milliard. Après avoir montré sa capacité à atteindre la rentabilité en 2021 et 2022, la société affiche en 2023 un bénéfice net multiplié par plus de 50.

« Notre base de clients se développe à un rythme impressionnant et notre modèle commercial diversifié continue d'alimenter des performances financières exceptionnelles », s'est félicité, dans un communiqué, le directeur général de la société, Nik Storonsky.

Plus de clients et de dépôts

La fintech a ainsi profité d'un nombre de clients en forte hausse : 12 millions recrutés l'an dernier, pour un total de 38 millions à fin décembre dernier, et 45 millions au dernier pointage de juin.

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Les finances de l'entreprise s'améliorent à la faveur d'une hausse marquée du nombre de comptes avec abonnement payant (+41%), et de l'augmentation des dépôts des clients (+38%), très lucratifs pour une banque en période de taux élevés.

La société se rémunère également sur les paiements réalisés avec les cartes bancaires de ses clients, plus nombreux quand ces derniers l'utilisent comme banque principale, mais également sur leurs opérations de change et d'investissement.

La France, marché stratégique

La néo-banque britannique attache une importance particulière à la France, où le marché de la banque en ligne est très disputé, avec de nombreuses filiales de banques traditionnelles, comme Boursorama (Société Générale) ou Fortuneo (Crédit Mutuel Arkéa).

L'Hexagone est donc le deuxième marché de Revolut, en termes de croissance et de chiffre d'affaires. L'établissement y compte près de 3,5 millions de clients, et devrait atteindre la barre des 4 millions avant la fin de l'année. Une situation favorable qui va conduire la fintech à investir 100 millions d'euros dans le pays sur deux ans, en 2024 et 2025. Par ailleurs, elle y commercialisera l'an prochain des crédits immobiliers et des Livrets A.

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« On a un bon produit, on a une bonne dynamique (...). Notre objectif, c'est vraiment de miser fort sur la France », avait d'ailleurs déclaré mi-mai son directeur chargé de la croissance, Antoine Le Nel, en marge de la 7e édition du sommet Choose France, à Versailles.

A noter aussi : la néo-banque anglaise publie systématiquement un communiqué de ses résultats en français, et a fait monter le mois dernier un Français, Antoine Le Nel, à la direction de la croissance et du marketing de son entité internationale.

Toujours pas de licence bancaire britannique

L'appétit pour l'Europe continentale, où Revolut opère grâce à une licence bancaire obtenue en Lituanie, est à mettre en regard avec sa situation dans son pays d'origine, le Royaume-Uni. Le régulateur britannique ne lui a toujours pas dispensé de licence bancaire et l'a sommée d'améliorer ses contrôles internes. « Nous restons engagés dans notre demande de licence bancaire au Royaume-Uni », a d'ailleurs déclaré le DG de Revolut, dans le communiqué de ce mardi.

La publication de résultats annuels n'est en effet pas un fleuve tranquille pour Revolut, qui a longtemps tardé à publier ses chiffres, un signal généralement perçu négativement par les milieux économiques.

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Consciente de cette problématique, la société tente de rattraper son retard : après des résultats 2021 publiés en mars 2023, soit plus d'un an après la clôture de l'exercice, et des résultats 2022 publiés en décembre de l'année suivante, Revolut présente désormais début juillet un compte de résultats, arrêté au 31 décembre 2023. Mais il faudra faire plus rapide et plus régulier si la société veut se conformer un jour aux règles des marchés cotés, au rythme de publication trimestriel.

D'autant que la néo-banque laisse la porte ouverte à une possible entrée en Bourse. A quel prix ? Le dernier tour de table, en 2021, valorisait la société 33 milliards de dollars. Le Financial Times avançait le mois dernier la somme de 40 milliards de dollars, fondée sur le prix de vente d'actions détenues par des employés.

La carte bleue fait de la résistance face au paiement mobile

Elle est rangée dans tous nos portefeuilles et rend nos paiements rapides et sûrs : la carte bancaire, qui s'appuie sur une technologie inventée il y a cinquante ans, tient pour l'instant le choc face au paiement par mobile. Le nombre de transactions (15 milliards en 2022) et le montant total de celles-ci (685 milliards d'euros) continue ainsi de croître en France, selon des chiffres fournis ) l'AFP en avril, par le groupement d'intérêt économique (GIE) Cartes bancaires (CB).

En revanche, le nombre de ces cartes bancaires CB en circulation dans le pays diminue: il atteignait 76 millions fin 2022 (-1,4%). Un chiffre auquel il faut ajouter les millions de cartes Visa ou Mastercard non CB, souvent distribuées par les banques en ligne mais également par le groupe bancaire BPCE.

(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 02/07/2024 à 20:46
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"Carton plein pour la néo-banque Revolut, qui a quasi doublé son chiffre d'affaires" Merci aux oligarques russes et autres déserteurs ukrainiens...

à écrit le 02/07/2024 à 16:32
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C’est bien fait pour les banques françaises qui ne veulent pas ouvrir de compte quand vous êtes un ressortissant américain (ou même binational) !

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