La BCE va une nouvelle fois baisser ses taux cette année selon le gouverneur de la Banque de Slovaquie

Le banquier central Peter Kazimir, a affirmé ce jeudi s'attendre à « une nouvelle baisse des taux cette année ». Une sortie, d'un gouverneur habituellement favorable à une politique monétaire rigoureuse, qui confirme que la Banque centrale européenne est entrée dans un cycle de baisse des taux.
« La BCE présentera des prévisions, la plus proche sera en septembre et ensuite un peu avant Noël, je pense que ce sont les bons moments quand nous aurons assez de données pour prendre de nouvelles décisions », a précisé Peter Kazimir.
« La BCE présentera des prévisions, la plus proche sera en septembre et ensuite un peu avant Noël, je pense que ce sont les bons moments quand nous aurons assez de données pour prendre de nouvelles décisions », a précisé Peter Kazimir. (Crédits : BOBBY YIP)

La perspective d'une nouvelle baisse des taux directeurs de la Banque centrale européenne fait de moins en moins de doute, selon le gouverneur de la Banque de Slovaquie. Pourtant habituellement favorable à une politique monétaire rigoureuse a annoncé ce jeudi : « Je pense que nous pouvons nous attendre à une nouvelle baisse des taux cette année ».

« La BCE présentera des prévisions, la plus proche sera en septembre et ensuite un peu avant Noël, je pense que ce sont les bons moments quand nous aurons assez de données pour prendre de nouvelles décisions », a précisé Peter Kazimir, lors d'une conférence de presse à Bratislava, avant de confier s'attendre à un été calme concernant les taux.

Si la déclaration du gouverneur laisse penser qu'une baisse supplémentaire des taux de la BCE lors de sa réunion de politique monétaire du 18 juillet est improbable, elle confirme que la Banque centrale européenne est bel et bien entrée dans un cycle d'assouplissement de sa politique monétaire.

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Une première baisse en juillet

Pour rappel, après avoir monté ses taux de manière fulgurante entre 2022 et 2023 puis les avoir maintenus entre 4% et 4,75% depuis septembre - au plus haut depuis la création de l'euro - la Banque centrale européenne a enfin effectué une première baisse de 0,25 point de pourcentage le 6 juin. Ainsi, le taux de dépôt passe à 3,75% tandis que le taux de refinancement et le taux de facilité de prêt marginal s'établissent respectivement à 4,25% et 4,5%.

« Sur la base d'une évaluation actualisée des perspectives d'inflation, de la dynamique de l'inflation sous-jacente et de la force de la transmission de la politique monétaire, il convient désormais de modérer le degré de restriction de la politique monétaire après neuf mois de maintien des taux stables », avait notamment justifié la présidente de l'institution Christine Lagarde lors de la réunion de juin.

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La banque centrale avait néanmoins fait preuve de prudence quant à la suite des événements, affirmant : « Nous maintiendrons des taux directeurs suffisamment restrictifs aussi longtemps que nécessaire pour atteindre cet objectif (de 2%, NDLR) ». Et de préciser que « le Conseil des gouverneurs ne s'engage pas au préalable sur une trajectoire de taux particulière. » Car « malgré les progrès réalisés au cours des derniers trimestres, les pressions sur les prix intérieurs restent fortes, la croissance des salaires étant élevée, et l'inflation devrait rester supérieure à l'objectif jusqu'à l'année prochaine », avait mis en garde Christine Lagarde, précisant que « les prochains mois continueront d'être mouvementés. »

Les « faucons » convaincus par une nouvelle baisse des taux?

En effet, l'inflation a rebondi à 2,6% sur un an en mai, après 2,4% en avril. De plus, la croissance des salaires négociés a rebondi à 4,7 % en glissement annuel au premier trimestre, après 4,5% au dernier trimestre de 2023, en raison notamment de paiements de primes ponctuelles. Une dynamique qui avait poussé en mars, Joachim Nagel, le président « faucon » - terme désignant les gouverneurs partisans d'une politique monétaire rigoureuse - de la Banque centrale allemande à affirmer que la baisse de juin « ne veut pas dire qu'à la réunion suivante il y aura une autre baisse des taux (...) Je ne vois pas là une sorte d'automatisme ».

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Les marchés parient sur trois baisses cette année

De leur côté, les marchés monétaires tablent actuellement sur une baisse totale des taux de la BCE de 68 points de base cette année, tandis que la probabilité d'une troisième baisse après celle de juin et celle attendue en septembre est d'environ 70%.

La BCE pourrait « ne réduire ses taux qu'une fois par trimestre pour ramener le taux de dépôt à 3,25 % fin 2024 », estimait Holger Schmieding, chez Berenberg, début juin. « Nous aurons sûrement une deuxième baisse, au mieux en septembre, et si l'inflation continue de baisser, nous en aurons éventuellement une autre en décembre », anticipait de son côté l'analyste d'IG France, Alexandre Baradez, interrogé par La Tribune plutôt ce mois-ci. Ce dernier prévient que la baisse entamée ne pourra de toute façon pas se faire trop rapidement étant donné que la Réserve fédérale américaine n'a pas encore entamé de baisse de ses taux « et que les taux obligataires et l'euro réagissent beaucoup aux annonces de la Fed et pourraient mal réagir en cas d'écart fort. » La Fed pourrait d'ailleurs n'assouplir son cap monétaire que vers la fin de l'année, face à une inflation résiliente.

(Avec Reuters)

Commentaire 1
à écrit le 27/06/2024 à 15:45
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Ça sent le sapin.

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