En Allemagne, l'inflation a bel et bien progressé au mois de mai

En Allemagne, l'inflation est repartie à la hausse au mois de mai, une première depuis six mois. À +2,4% sur un an (contre +2,2% en avril), l'inflation a été tirée par les prix dans les services qui ont augmenté plus vite que la moyenne.
La hausse de l'inflation en mai s'explique en partie par un effet de base lié à un coup de pouce sur le prix des transports publics mis en place à la même époque l’année dernière.
La hausse de l'inflation en mai s'explique en partie par un effet de base lié à un coup de pouce sur le prix des transports publics mis en place à la même époque l’année dernière. (Crédits : Nadja Wohlleben)

C'est confirmé. La hausse des prix à la consommation en Allemagne a bien atteint +2,4% sur un an en mai, soit 0,2 point de plus qu'en avril, selon une estimation définitive de l'institut de statistiques Destatis, publiée ce mercredi 12 juin, identique à la provisoire dévoilée fin mai. Servant de référence à la Banque centrale européenne (BCE), l'indice global des prix harmonisé a grimpé de +2,8%, sensiblement plus que la cible de 2% visée à moyen terme.

Les produits d'énergie ont coûté dans l'ensemble -1,1% de moins sur un an, malgré le frein gouvernemental qui a expiré en janvier 2024. Les prix des denrées alimentaires ont augmenté de +0,6% sur un an, soit 0,1 point de plus par rapport au mois précédent. Il en ressort que le taux d'inflation hors alimentation et énergie était de +3% en mai, comme en avril, continuant d'évoluer à un niveau bien supérieur à l'inflation globale depuis janvier 2024.

Effet de base

Ce regain d'inflation, le premier depuis novembre dernier, s'explique « notamment en raison de la hausse continue des prix des services », commente Ruth Brand, présidente de l'Office fédéral de la statistique, dans un communiqué. Ils ont augmenté de +3,9% en mai 2024 par rapport au même mois de l'année précédente.

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Cela s'explique en partie par un effet de base : l'abonnement mensuel à 49 euros permettant de voyager sur l'ensemble du réseau de transports publics allemands, introduit en mai 2023, a fini d'avoir un effet modérateur sur les prix en avril dernier. Ainsi, jusqu'au mois d'avril, le prix des transports, comptabilisés dans l'inflation, étaient comparés à leur coût, nettement plus important, datant d'avant l'introduction de ce billet. « Il n'y a pas lieu de s'alarmer », assurait donc fin mai Elmar Völker, analyste pour la banque LBBW. Reste que les prix des assurances (+13%) comme des forfaits touristiques (+5,6%) ont, eux, néanmoins augmenté de façon significative sur un an.

Prudence de mise

Globalement, à l'échelle des pays de la zone euro, l'inflation a augmenté en mai. Elle a atteint +2,6% sur un an, contre +2,4% en avril. Comme en Allemagne, la remontée de l'inflation s'explique par l'accélération des prix des services (+4,1% en mai contre +3,7% en avril) mais aussi, dans une moindre mesure, de l'énergie (+0,3% après -0,6%).

Pour autant et en connaissance de cause, la Banque centrale européenne a décidé la semaine dernière de baisser pour la première fois en près de cinq ans l'un de ses taux directeurs. Servant de référence en zone euro, le taux sur les dépôts a ainsi été ramené à 3,75%, contre 4% depuis neuf mois.

Pour rappel, l'institution européenne s'était lancée il y a près de deux ans dans une stratégie de resserrement monétaire dans le but de calmer l'inflation galopante - elle avait atteint son pic à +10,6% en octobre 2022. Elle avait pour cela, en plusieurs fois, relevé progressivement ses taux jusqu'à leur plus haut depuis la création de l'euro (entre 4% et 4,75%) avant de les maintenir à ce niveau à partir de septembre.

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Reste que cette première baisse ne sera pas obligatoirement suivie d'une autre dès la prochaine réunion de la BCE. « Nous maintiendrons des taux directeurs suffisamment restrictifs aussi longtemps que nécessaire pour atteindre cet objectif (ndlr : d'un taux d'inflation à 2%) », a prévenu la présidente de l'institution, Christine Lagarde, précisant que « le Conseil des gouverneurs ne s'engage pas au préalable sur une trajectoire de taux particulière ».

Car les gardiens de l'euro s'attendent à un parcours « cahoteux » de l'inflation dans les mois qui viennent et préfèrent être prudents dans leur politique de desserrement monétaire plutôt que d'aller trop vite et de ruiner les efforts réalisés ces dernières années.

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 12/06/2024 à 18:30
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Mais la BCE a jugé qu'il fallait réduire les taux directeurs pour juguler l'inflation. Une première mondiale dans le landerneau des banques centrales et de la politique monétaire 🤡

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