Aux Etats-Unis, l'inflation s'approche (un peu plus) de la cible de la Fed

Outre-Atlantique, l'inflation a ralenti en juillet à 2,9% sur un an, contre 3% le mois précédent, soit son niveau le plus bas depuis mars 2021, selon l'indice CPI publié mercredi. Un chiffre qui se rapproche de l'objectif des 2% fixé par la banque centrale américaine.
L'inflation aux Etats-Unis a poursuivi son ralentissement au mois de juillet à 2,9% sur un an.
L'inflation aux Etats-Unis a poursuivi son ralentissement au mois de juillet à 2,9% sur un an. (Crédits : Vincent Alban)

[Article publié le mercredi 14 août 2024 à 16h01 et mis à jour à 16h50] Bonne nouvelle pour le portefeuille des ménages américains. La hausse des prix a poursuivi son ralentissement au mois de juillet à 2,9% sur un an, contre 3% le mois précédent, selon l'indice CPI publié ce mercredi. Il s'agit du niveau le plus faible, sur un an, atteint par l'indicateur outre-Atlantique depuis mars 2021. Les données du département du Travail sont même légèrement inférieures aux attentes du marché, qui tablaient plutôt sur une inflation stable à 3% sur un an, d'après le consensus publié par MarketWatch.

Dans un communiqué, le président américain Joe Biden s'est félicité des « progrès » réalisés pour « lutter contre l'inflation », soulignant que « nous avons encore du travail pour réduire les coûts pour les travailleurs américains mais nous faisons de réels progrès, avec les salaires augmentant plus vite que les prix sur les 17 derniers mois ».

Malgré ces résultats, la Bourse de New York a ouvert en timide hausse mercredi. Après une bonne séance la veille, l'indice Dow Jones grappillait 0,02%, le Nasdaq, à dominante technologique, avançait de 0,31% et le S&P 500 de 0,19%, au cours des premiers échanges.

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Les prix des biens baissent

Selon les données du département du Travail, les prix sur un mois ont - en revanche - augmenté de 0,2%, après une baisse de 0,1% en juin, une tendance cette fois en ligne avec les anticipations des analystes. Par ailleurs, en excluant les prix de l'énergie et de l'alimentation, par nature plus volatils, l'inflation dite sous-jacente est de 3,2% sur un an, là encore conforme aux attentes et en léger recul par rapport au mois précédent (3,3%).

Les prix des biens sont la principale raison de la baisse, avec en particulier un recul des prix des véhicules neufs et d'occasion et, dans une moindre mesure, de l'habillement et des carburants. Les prix des services hors énergie, qui sont les principaux vecteurs de l'inflation depuis plusieurs mois, sont en revanche repartis à la hausse sur un mois, de 0,3%, contre 0,1% en juin, avec en particulier un regain dans le logement et les services de transport.

« Bien que la dynamique actuelle montre une amélioration par rapport à la même période il y a 12 mois, l'inflation des services reste sur une trajectoire supérieure à 3 %, indiquant des pressions inflationnistes persistantes dans le secteur des services », note ainsi Florian Ielpo, responsable de recherche macroéconomique chez Lombard Odier Investment Managers.

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Vers l'objectif des 2%

Il s'agit du troisième mois de baisse, alors qu'en avril l'inflation était repartie à la hausse, et également un des signes longtemps attendus par les marchés que l'inflation a repris sa marche vers la cible de 2%, visée par la Réserve fédérale (Fed). La Fed privilégie toutefois un autre indice, le PCE, pour mener sa politique monétaire.

Pour rappel, l'inflation aux Etats-Unis avait connu un pic dans la foulée de la réouverture de l'économie mondiale, après la pandémie de Covid-19, atteignant jusqu'à 9,5% en rythme annuel en juin 2022. La Fed avait alors remonté résolument ses taux, jusqu'à les amener à une fourchette comprise entre 5,25% et 5,50%, c'est-à-dire leur niveau le plus élevé depuis le début du siècle.

L'inflation a depuis connu un fort ralentissement, retombant autour de 2,6% en moyenne ces derniers mois, selon l'indice PCE, mais après une baisse rapide durant la seconde moitié de 2023, elle a eu tendance à se stabiliser entre 2,5% et 3% depuis le début de cette année.

Une baisse des taux en septembre ?

Si l'inflation aux Etats-Unis semble donc bel et bien repartir à la baisse, la Fed a refusé jusqu'ici d'abaisser ses taux, estimant qu'en revanche la phase de hausses était terminée.

« Les progrès réalisés en mai et juin en termes de ralentissement de l'inflation sont de bonnes nouvelles. Mais l'inflation reste à un niveau trop supérieur à la cible de 2% », a même estimé la semaine dernière Michelle Bowman, une des responsables de la banque centrale des Etats-Unis, lors d'une conférence à Colorado Springs (ouest).

Le président de la banque centrale américaine, Jerome Powell, a déclaré un peu plus tôt qu'il n'était pas question d'attendre que l'inflation revienne à 2% pour agir sur les taux. « Ce serait trop tard », a-t-il insisté.

Des commentaires qui renforcent la confiance des marchés sur la probabilité d'une première baisse lors des prochaines réunions : plus de 75% des analystes l'anticipent pour la réunion de mi-septembre, selon l'outil de veille de CME FedWatch. Cela ferait intervenir la première baisse à l'occasion de la dernière réunion de la Fed prévue avant la tenue de l'élection présidentielle aux Etats-Unis, le 5 novembre.

D'autant que les chiffres de l'inflation de ce mercredi sont encourageants. « La hausse des prix du logement semble persistante, mais avec une désinflation sur d'autres éléments, la Fed a le feu vert pour réduire ses taux de 25 points de base » lors de sa prochaine réunion, a estimé dans une note le chef économiste d'Oxford Economics Ryan Sweet.

« Les résultats étant pour la plupart conformes aux attentes, les investisseurs devraient se sentir plus confiants quant à une réduction des taux d'intérêt en septembre. Toutefois, la question n'est plus de savoir « si » ou « quand » la Fed réduira ses taux, mais plutôt si elle le fera de 25 ou 50 points de base », pointe de son côté Bret Kenwell, analyste des marchés américains pour eToro.

(avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 15/08/2024 à 22:54
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@Latribune. Fin 2024, vous pourrez usiter le même titre. Pareil dans le premier semestre 2025.

à écrit le 15/08/2024 à 14:15
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"Aux Etats-Unis, l'inflation s'approche (un peu plus) de la cible de la Fed" Très bien tout est en place pour que l'économie US avec l'accumulation de plans sociaux réalise un crash landing comme les avions Boeing afin d'endiguer l'inflation co...

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