Etats-Unis : dons, meetings, sondages… Kamala Harris prend la tête de la course face à Donald Trump

Le candidat républicain était le grand favori dans la course à la Maison Blanche ces derniers mois. L'arrivée de Kamala Harris, venue remplacer Joe Biden en tant que candidate démocrate, a toutefois rebattu les cartes. Donald Trump commence à s'impatienter face au succès de sa rivale, même si pour l'heure rien n'est encore joué.
Du côté des sondages, le vent commence à tourner en faveur de la vice-présidente démocrate.
Du côté des sondages, le vent commence à tourner en faveur de la vice-présidente démocrate. (Crédits : Vincent Alban)

Donald Trump n'est désormais plus aussi confiant. Après avoir largement mené le premier débat face à Joe Biden, puis avoir échappé à une tentative d'assassinat lors d'un rassemblement en Pennsylvanie mi-juillet, le candidat républicain avait dépassé de loin le président américain dans les sondages. Mais c'était avant que ce dernier ne se désengage de la course à la Maison Blanche au profit de sa colistière, Kamala Harris.

Depuis, l'ancien président s'inquiète. « C'est injuste que je l'aie battu et que maintenant je doive aussi la battre », a-t-il déclaré début août à un allié, en parlant de Joe Biden et de Kamala Harris, rapporte le Washington Post. Il se serait même plaint à des amis de la popularité grandissante de la colistière nouvellement en lice, de plus en plus présente dans les médias, et s'interrogerait sur les résultats de sa propre campagne, toujours selon des sources du quotidien.

« Kamala Harris a complètement réussi son entrée en campagne », commente Olivier Piton, avocat aux Etats-Unis et auteur de « Kamala Harris, la pionnière de l'Amérique ».

Lire aussiLevée de fonds record pour Kamala Harris après le retrait de Joe Biden

Harris a levé plus de dons en juillet

Le vent commence en effet à tourner en faveur de la vice-présidente démocrate. Ainsi, selon des sondages publiés samedi et réalisés par le New York Times et le Siena College, Kamala Harris devancerait Trump dans trois Etats clés. Ces « swing states », qui penchent côté républicain ou démocrate selon les élections, sont stratégiques pour les candidats. Elle remporterait 50% des intentions de votre contre 46% pour Trump dans le Michigan, la Pennsylvanie et le Wisconsin. Plus largement, Harris mène Trump de 2,3 points en moyenne dans le pays, d'après le site américain de sondages FiveThirtyEight.

L'engouement se traduit aussi au travers des dons à sa campagne. Elle en a même récolté trois fois plus que Trump au mois de juillet, soit 310 millions de dollars contre 138,7 millions pour le candidat républicain. Elle bénéficie également des donations versées au « ticket » Biden-Harris. Un trésor de guerre, estimé à 96 millions de dollars par le Financial Times, dont elle a déjà bien profité. Rien que sur les cinq premiers jours du mois d'août, elle a dépensé 23 millions de dollars en publicité d'après AdImpact, rapporte le Washington Post, alors que Trump n'en a utilisé que 16,5 millions.

Lire aussiKamala Harris choisit son âme sœur

La cote de popularité du colistier de Trump en baisse

L'ancien président Trump n'est pas le seul à observer d'un mauvais œil cette progression. Son entourage aussi, a fortiori depuis que le républicain a enchaîné les bévues. A Chicago, début août, face à des journalistes afro-américains lors d'une conférence, il a mis en doute l'identité de Kamala Harris en tant que femme noire. « Elle était indienne à fond et, tout d'un coup, elle a changé et elle est devenue une personne noire », a-t-il déclaré.

« Quand Trump est en difficulté, il cherche à attaquer la personne sur son physique et ses origines même si c'est compliqué de connaître le réel impact de ces attaques sur l'électorat », argue Olivier Piton.

Le candidat s'en est également pris à des figures de son propre camp, comme le gouverneur républicain de Géorgie, Brian Kemp. Il l'a accusé de ne pas avoir reconnu que l'élection de 2020 lui a été volée.

« Tout ce que Trump a à faire est de parler de ses positions politiques, comme ce qu'il a fait en 2016. Mais non, il passe 20 minutes à chaque meeting à attaquer le populaire gouverneur républicain de Géorgie ou à essayer de donner des surnoms stupides à Kamala », commente au New York Times Ann Coulter, une commentatrice conservatrice qui a rompu avec Trump il y a quelques années.

Autre caillou dans la chaussure de Trump : son colistier, J.D. Vance. Sa cote de popularité a baissé ces dernières semaines après la publication de vidéos polémiques. Dans une des vidéos, il se moque notamment de personnes vivant seules et sans enfants, les qualifiants de « femmes à chats malheureuses ».

Résultat, près de 41% des Américains auraient une opinion défavorable du sénateur, contre 31,8% d'opinions favorables, selon FiveThirtyEight. Alors que, de son côté, Kamala Harris a nommé Tim Walz en tant que colistier. Le gouverneur du Minnesota, originaire du Midwest, était jusqu'ici encore peu connu. Mais le duo gagne en popularité de jour en jour.

Lire aussiUn compte de soutien à Kamala Harris suspendu sur X (ex-Twitter) après avoir levé une grosse somme

Polémique sur les meetings de campagne

Si bien que les audiences de leurs meetings politiques battent des records. 12.000 personnes à Las Vegas, 14.000 à Philadelphie, 15.000 à Détroit... 15.000 personnes se sont également rendues à leur meeting vendredi soir à Phoenix en Arizona, d'après les chiffres donnés par les démocrates. « Ce n'est pas comme si quelqu'un se souciait de la taille des foules ou de quoi que ce soit d'autre », a alors lâché à la foule le colistier.

De quoi provoquer l'ire de Donald Trump. Dimanche, ce dernier a accusé, sur son réseau social Truth, que les foules que l'on peut voir sur les photos à des meetings de Kamala Harris, ou qui attendent à l'aéroport lorsqu'elle sort de son avion, sont fausses et trafiquées grâce à l'intelligence artificielle. « C'est ainsi que les démocrates gagnent les élections, en TRICHANT », a-t-il écrit.

Car l'ancien président a souvent utilisé ces dernières années la taille de la foule présente à ses meetings comme argument de campagne. Un jeu auquel s'adonnent désormais les démocrates. Trump a même déclaré que la foule était encore plus importante lors de son rassemblement à Washington D.C. le 6 janvier 2021, juste avant l'émeute au capitole, que lors du célèbre discours de Martin Luther King Jr. « I Have a Dream ». En conférence la semaine dernière, il a déclaré : « Personne ne s'est adressé à des foules plus grandes que moi ».

Mais l'engouement n'est pas près de s'arrêter pour la candidate démocrate. « La dynamique incontestable de Kamala Harris va se poursuivre jusqu'au 22 août, le dernier jour de la convention démocrate », pointe Olivier Piton, où tous les projecteurs seront tournés vers elle. En effet, lors de cette convention, qui démarre le 19 août à Chicago, la colistière acceptera formellement son investiture.

Lire aussiÀ quoi pourrait ressembler le programme économique de Kamala Harris ?

Donald Trump n'a pas encore donné son dernier mot. Il a été interviewé lundi soir en direct sur X (ex-Twitter) par le propriétaire du réseau social, Elon Musk, un fervent soutien du candidat républicain, devant un million d'internautes dans le monde. Une occasion pour lui de descendre à nouveau sa rivale et d'insister sur ses thèmes de campagne comme l'immigration ou la politique intérieure.

« Rien n'est donc encore joué, il faut rester prudent », confie Olivier Piton, l'élection se tenant en novembre et les deux candidats étant au coude-à-coude. D'autant que les débats entre les deux candidats n'ont pas lieu avant septembre. Olivier Piton se garde de tout pronostic, mais il prévient néanmoins : « Personne n'avait prévu Trump en 2016 ».

Commentaires 12
à écrit le 16/08/2024 à 9:19
Signaler
Il suffisait de mettre un candidat (de) un tant soit peu crédible pour couler Trump . Garder Biden était suicidaire ......

à écrit le 14/08/2024 à 13:33
Signaler
Bonjour, bon ils semblaient que beaucoup soutien la candidature de Mme.. Mais la bonne question est de savoir si elle a les épaules pour le boulot et sera t elle capable de tenir tête a Mr Tramp sans perdre pieds ... Voila le Point le plus importan...

le 16/08/2024 à 9:20
Signaler
....un president ne gouverne pas seul en démocratie .......sauf chez nous !

à écrit le 14/08/2024 à 11:37
Signaler
On n'est pas au PMU pour miser sur le gagnant suivant des pronostics bien intéressés ! ;-)

à écrit le 14/08/2024 à 10:56
Signaler
Des millions de tonnes de GES pour ne parler de rien.

à écrit le 14/08/2024 à 2:28
Signaler
Personne a ce jour ne sait celui ou celle qui sera plebicite. L'inflation galope, le chomage augmente, la bourse se plante, de grosses banques vont tres mal, les taux on ne sait pas ce qui va etre in fine decide. Tout cela est bon pour le peroxyde.

à écrit le 13/08/2024 à 21:11
Signaler
Quand on regarde la version américaine de Google actualités, on voit que les médias sélectionnés par Google roulent pour le camp démocrate à l'exception de Fox News, je caricature un peu mais j'essaie de restituer l'ambiance. Et donc il y a des tonne...

le 15/08/2024 à 8:12
Signaler
Lors de la dernière élection, il y avait 109 médias pour Biden et 5 pour Trump.

le 16/08/2024 à 12:02
Signaler
"C'est impossible de prévoir le résultat de l'élection USA.". Surtout quand on sait qu'au final, c'est la cour suprême qui choisit le résultat (confer l'histoire de la Floride où Al Gore aurait gagné si on avait décompté toutes les voix de la Floride...

à écrit le 13/08/2024 à 20:34
Signaler
Les outrances, les mensonges de Trump commencent à fatiguer les Americains, comme quoi il ne faut jamais désespérer des Americains. Il va le payer cash et il va en être d'autant plus dangereux.

à écrit le 13/08/2024 à 19:46
Signaler
La machine médiatique progressiste s'est mise en route ! Ainsi que tous ses journalistes aux ordres, il suffit d'ouvrir n'importe quel media mainstream français pour y lire l'article anti Trump quotidien.

à écrit le 13/08/2024 à 18:39
Signaler
Les outrances, les mensonges de Trump commencent à fatiguer les Americains, comme quoi il ne faut jamais désespérer des Americains. Il va le payer cash et il va en être d'autant plus dangereux.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.