Kamala Harris fait le plein d'argent pour sa campagne qui l'oppose à Donald Trump avec en ligne de mire le 5 novembre 2024. Ce vendredi, son équipe a annoncé avoir récolté 310 millions de dollars en juillet.
Plus de 200 millions de dollars sur les 310 millions de juillet ont été versés au cours de la semaine qui a suivi le renoncement de Joe Biden et son soutien à Kamala Harris, selon la campagne Harris. Rien que le 22 juillet, jour du lancement de la campagne de l'actuelle vice-présidente, 46,7 millions de dollars ont été collectés par son équipe, selon le comité. Les deux tiers de ces dons récoltés le mois dernier proviennent de nouveaux donateurs et 94% étaient inférieurs ou égaux à 200 dollars.
« Il s'agit d'une collecte historique pour une candidate qui marquera l'Histoire en novembre. Le formidable élan de soutien que nous avons constaté en peu de temps montre clairement que la coalition Harris est mobilisée, en pleine croissance et prête à travailler pour vaincre Trump en novembre prochain », a déclaré Julie Chavez Rodriguez, directrice de campagne de « Harris for President ».
Surtout, si Kamala Harris doit attendre sa possible investiture par la convention démocrate, le 22 août prochain, pour obtenir entièrement certaines donations, elle bénéficie déjà d'un sérieux avantage face à d'hypothétiques autres candidats démocrates. Présente sur le « ticket » Biden-Harris 2024 - finalement avorté par le retrait du président -, la vice-présidente peut ainsi bénéficier entièrement des donations versées jusqu'ici au titre du ticket déchu. Ce trésor de guerre est estimé à 96 millions de dollars par le Financial Times.
Donald Trump récolte 138,7 millions de dollars
Pendant ce temps, en juillet, 138,7 millions de dollars ont été collectés par le candidat républicain Donald Trump, ce qui porte à ce jour le total des fonds collectés par Kamala Harris et Joe Biden à plus d'un milliard de dollars.
La collecte de fonds de Donald Trump pour le mois de juillet est en hausse de 24% par rapport aux 111,8 millions de dollars que sa campagne a déclaré avoir récoltés en juin.
Pourtant, le milliardaire américain a des soutiens prestigieux - et fortunés - dont le premier est Elon Musk. Le Wall Street Journal avait ainsi rapporté courant juillet que le milliardaire prévoyait de verser 45 millions de dollars par mois à America PAC, une entité juridique qui n'est cependant pas reliée à l'équipe de campagne de Trump. Une information toutefois démentie par Musk lui-même : « Je fais des donations à America PAC, mais à des niveaux beaucoup moins élevés », a-t-il précisé par la suite.
Ce dernier, propriétaire du réseau social X (ex-Twitter) a, par ailleurs, suspendu, mardi, un compte de soutien en faveur de la candidate démocrate Kamala Harris. Le compte en question, @dudes4harris, est rattaché à l'initiative « White Dudes for Harris », comprenez « des hommes blancs en faveur de Kamala Harris ». Ce groupe de soutien, qui n'a cependant pas d'affiliation juridique avec la campagne de Kamala Harris, a levé la somme folle de plus de 4 millions de dollars pour la vice-présidente de Joe Biden lors d'une vidéoconférence sur la plateforme Zoom lundi. « Nous avons tellement fait peur à Elon Musk et Donald Trump ce soir qu'ils ont suspendu notre compte et ne nous laisserons pas revenir », a ainsi posté sur X l'entrepreneur Mike Nellis, un des organisateurs de « White Dudes for Harris ». Avant d'ajouter : « Ces gars sont effrayés par le succès que nous avons eu ce soir, mais nous n'allons pas abandonner. »
Une candidate légèrement plus à gauche que Biden
Concernant son programme, la vice-présidente de Biden se présente aujourd'hui sur « une ligne plutôt centriste économiquement », expliquait en juillet à La Tribune Olivier Piton, avocat aux Etats-Unis et auteur de Kamala Harris, la pionnière de l'Amérique.
« Elle se situe dans l'aile traditionnelle des démocrates depuis Franklin Roosevelt et le New Deal [nom donné au programme de réformes économiques et sociales, déjà interventionnistes, mis en place en 1933, Ndlr] », expliquait-il. Dans ce contexte, « elle est également en faveur d'une hausse d'impôts sur les hauts salaires, comme Joe Biden », complètait l'expert.
Néanmoins, elle a pu aller plus loin par le passé, en proposant notamment de retirer totalement les réductions d'impôts permises par Trump en 2017. Elle a également prôné la mise en place d'un crédit d'impôt lorsqu'elle était au Sénat, pouvant aller jusqu'à 6.000 dollars pour les ménages à plus faibles revenus. Des idées qui ne seront cependant pas retenues par le président Biden lors de son mandat.
Plutôt alignée sur la politique du commerce extérieur, Kamala Harris s'est néanmoins distinguée du président par son opposition à des traités de libre-échange. Ce fut le cas concernant l'Accord de partenariat transpacifique en 2016 lorsqu'elle était sénatrice ou encore lors du traité entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique en 2020 arguant pour la protection des travailleurs américains et de l'environnement.
(Avec AFP)
