Aux Etats-Unis, l'inflation poursuit sa décrue

L'inflation continue son repli outre-Atlantique, et a atteint 2,5% en juin sur un an, d'après l'indice PCE. Les investisseurs espèrent ainsi que la Fed entame sa première baisse des taux dès septembre, même si l'objectif des 2%, fixé par la banque centrale américaine, n'a toujours pas été atteint.
L'inflation a de nouveau légèrement ralenti au mois de juin aux Etats-Unis.
L'inflation a de nouveau légèrement ralenti au mois de juin aux Etats-Unis. (Crédits : Tom Brenner)

[Article publié le vendredi 26 juillet 2024 à 16h33 et mis à jour à 18h00] Pas de surprise, l'inflation a de nouveau légèrement ralenti au mois de juin aux Etats-Unis, pour revenir à 2,5% sur un an, après 2,6% en mai, selon l'indice PCE. Cet indice, publié ce vendredi par le département du Commerce, est celui privilégié par la Réserve fédérale (Fed) dans ses analyses. Sur un mois, les prix ont progressé de 0,1%, après être restés stables le mois précédent.

L'indice PCE évolue ainsi dans la même direction que l'indice CPI, publié plus tôt dans le mois et sur lequel sont indexées les pensions de retraite. Cet indice montrait un ralentissement à 3% sur un an et avait même reculé de 0,1% sur un mois.

L'évolution sur un mois est en ligne avec les attentes des analystes, qui tablaient justement sur une hausse de 0,1% des prix sur le mois, selon le consensus publié par briefing.com. Dans le détail, l'inflation dite sous-jacente, c'est-à-dire excluant les prix plus volatils de l'énergie et de l'alimentation, est, elle, restée stable sur un an, à 2,6%, comme au mois de mai, mais s'est légèrement accéléré sur un mois, à 0,2% contre 0,1% le mois précédent, là encore conforme aux attentes des marchés.

Vers une première baisse des taux en septembre ?

La donnée devrait être considérée comme une bonne nouvelle par les marchés, qui cherchent tous les signes permettant d'anticiper quand interviendra la première baisse des taux d'intérêt de la Fed. Cette dernière, espérée en début d'année pour le premier semestre, a été sans cesse repoussée du fait d'une inflation persistante.

Pour rappel, l'inflation aux Etats-Unis avait connu un pic dans la foulée de la réouverture de l'économie mondiale, après la pandémie de Covid-19, atteignant jusqu'à 9,5% en rythme annuel en juin 2022. La Fed avait alors remonté résolument ses taux, jusqu'à les amener à une fourchette comprise entre 5,25% et 5,50%, c'est-à-dire leur niveau le plus élevé depuis le début du siècle. Mais après une baisse marquée en 2023, l'inflation s'est en effet stabilisée, sur les six premiers mois de l'année, à un niveau supérieur à l'objectif de 2% à long terme que la Fed doit atteindre, incitant ses dirigeants à la patience et la prudence.

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Ces derniers ont répété à de nombreuses reprises que leur décision concernant la première baisse serait basée sur l'ensemble des données macroéconomiques, voulant s'assurer que l'inflation s'orientait bien, « de manière durable », comme répété régulièrement par le président de la Fed, Jerome Powell, vers les 2%. Pour autant, ce dernier avait assuré qu'il n'était pas question d'attendre que l'inflation soit revenue à cet objectif pour intervenir sur les taux, jugeant qu'une telle décision serait trop tardive.

La prochaine réunion du comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) doit se tenir les 30 et 31 juillet, mais ne devrait pas se conclure par une intervention sur les taux. Les marchés anticipent plutôt désormais une première baisse des taux d'intérêts de la Fed, actuellement située dans une fourchette entre 5,25% et 5,50% lors de la réunion suivant, les 11 et 12 septembre, selon l'outil de veille FedWatch de CME. Ce sera d'ailleurs la dernière réunion du FOMC, avant la tenue des élections présidentielles du 5 novembre.

« La hausse modérée des prix devrait donner plus de confiance à la Fed dans le fait que l'inflation est bien sur les rails pour revenir vers sa cible. Il faudrait vraiment une hausse inattendue de l'inflation d'ici là pour empêcher la Fed de baisser les taux lors de sa réunion de septembre », a pour sa part estimé Michel Pearce, chef économiste adjoint pour Oxford Economics, dans une note.

D'autant que dans le même temps, les revenus des Américains ont moins progressé qu'attendu, avec une hausse de 0,2% sur un mois alors que les marchés anticipaient 0,4%.Les dépenses des ménages ralentissement également par rapport au mois de mai mais restent en hausse de 0,3% sur un mois, alors que le taux d'épargne des Américains reste relativement faible. La consommation est en effet un des principaux moteurs de la croissance américaine, qui a surpris en s'établissant à 2,8% pour le deuxième trimestre, après avoir ralentit à 1,4% sur les trois premiers mois de l'année.

Une bonne nouvelle pour les démocrates

Le président américain Joe Biden s'est félicité ce vendredi du ralentissement de l'inflation, estimant que « nous faisons de réels progrès dans notre combat » contre la hausse des prix, l'un des thèmes majeurs de la campagne pour l'élection présidentielle du 5 novembre prochain. « Nous avons créé 2,6 millions d'emplois et les salaires augmentent plus vite que les prix », a-t-il ajouté.

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Ces chiffres sont donc une bonne nouvelle pour le camp démocrate, et notamment Kamala Harris, qui succède à Joe Biden dans la course à la Maison Blanche. « La vice-présidente (Kamala) Harris et moi-même nous battons (...) pour revenir plus forts après la pire crise économique depuis la Grande dépression », a par ailleurs déclaré Joe Biden.

En effet, le président américain a annoncé dimanche son retrait surprise de la course à la Maison Blanche. Ceci, après un débat raté fin juin contre son rival républicain Donald Trump et plusieurs semaines d'appels de démocrates pour qu'il renonce. De nombreux partisans l'estimant incapable de battre le républicain à l'élection présidentielle de novembre. La vice-présidente Harris veut ainsi faire de la bonne tenue de l'économie américaine un de ses arguments majeurs, même si son programme économique reste encore flou.

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 28/07/2024 à 5:59
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Le meilleur thermometre est la bourse de Wall Street. Depuis une semaine, toutes les valeurs phares americaines sont dans le rouge et vous dites que l'inflation est en recul. Dans quel univers vivez vous ?

à écrit le 27/07/2024 à 6:54
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Parce que la FED n'a toujours pas baissé ses taux elle pendant que les clowns de l'UE se sont couchés encore une fois devant les délires des financiers aliénés.

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