Jeux olympiques : les opérateurs se préparent à un trafic Internet historique

Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free se mobilisent depuis près de trois ans pour les JO de Paris 2024. Tous ont renforcé les capacités de leurs réseaux pour permettre aux 15 millions de visiteurs attendus de communiquer dans les meilleures conditions. Partenaire de l’événement, Orange a la charge d’offrir une connectivité sécurisée aux professionnels et organisateurs, comme d’acheminer toutes les images à l’International Broadcast Center (IBC), installé au Bourget.
Pierre Manière
Durant les Jeux olympiques de Paris 2024, pas moins de 15 millions de visiteurs, tous équipés de smartphones, sont attendus (Photo d'illustration).
Durant les Jeux olympiques de Paris 2024, pas moins de 15 millions de visiteurs, tous équipés de smartphones, sont attendus (Photo d'illustration). (Crédits : Reuters)

Ils sont sur le pied de guerre. A un peu plus d'un mois du début des Jeux olympiques de Paris 2024, les quatre grands opérateurs français (Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free) s'attendent à absorber un « trafic Internet historique » pendant l'événement. Il faut dire que pas moins de 15 millions de visiteurs, tous équipés de smartphones, sont attendus. Les réseaux vont, à cette occasion être mis à rude épreuve. C'est la raison pour laquelle les opérateurs ont multiplié, depuis près de trois ans, les opérations dédiées à leur renforcement. Avec un objectif : qu'ils tiennent le coup, et, bien sûr, ne saturent pas.

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En tant que partenaire des Jeux olympiques, Orange a un rôle singulier. L'opérateur historique va assurer les communications de tous les services opérationnels de l'événement. Ce sont ses réseaux qui seront utilisés dans les 120 sites officiels par tous les professionnels et organisateurs. Dans les stades, par exemple, les images et autres données de chronométrage transiteront via ses infrastructures avant d'être diffusées au public.

Orange lance une version améliorée de la 5G

Dans les faits, Orange a la mission de rapatrier toutes les images, qu'elles proviennent du Stade de France à Paris ou de la Marina de Marseille, à l'International Broadcast Center (IBC), spécialement installé au Bourget. C'est de là qu'elles partiront, ensuite, à travers les chaînes de télévision du monde entier. Ce sera aussi le cas pour les images des compétitions de surf qui se dérouleront à Tahiti. Celles-ci seront rapatriées à l'IBC via des câbles sous-marins, ces autoroutes de fibre optique reposant au fond des océans.

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Pour ces Jeux olympiques, Orange va déployer sur certains sites la dernière version de la 5G, la 5G Stand Alone (SA). Celle-ci dispose d'un cœur de réseau spécifique, et permet une immédiateté des communications comme de sécuriser les trafics les plus critiques.

Le site des Invalides, qui accueillera notamment les compétitions de tir à l'arc, en bénéficiera. Il en sera de même pour le Stade de France, l'Accor Arena, la Défense Arena ou la Marina de Marseille. Cette technologie permettra, par exemple, de diffuser en direct, avec une latence réduite au minimum, les images des caméras embarquées sur les bateaux ou greffées sur les casques des athlètes.

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Des réseaux mobiles renforcés

Cette 5G SA sera aussi déployée lors de la cérémonie d'ouverture sur la Seine, le long des 6 kilomètres du parcours. Elle connectera, explique Orange, la centaine de caméras qui filmeront le défilé des 160 barges. Cette technologie ne sera pas, en revanche, disponible pour le grand public, qui devra se contenter du réseau 4G/5G standard.

Au moment des JO, Orange mobilisera près de 1.000 managers, experts techniques et techniciens pour gérer ses infrastructures, et jouer les pompiers si des difficultés surviennent. Orange offrira, par ailleurs, un forfait 5G avec 100 gigaoctets de données aux 15.000 athlètes attendus.

Si l'opérateur historique joue un rôle clé dans l'organisation des JO, les autres opérateurs ne sont pas en reste. A l'instar du numéro un français des télécoms, les SFR, Bouygues Telecom et Free se mobilisent pour renforcer leurs réseaux. Interrogé par La Tribune, SFR affirme que, pour sa part, « des dizaines de sites mobiles sont déployés, et la couverture 5G est accélérée, principalement en Ile-de France, dans Paris autour des Invalides, du Champ-de-Mars, de l'Arena et du village des athlètes ».

L'opérateur au carré rouge ajoute que « 25 antennes mobiles seront installées de manière temporaire dans des zones ciblées comme les lieux d'épreuves, le village des athlètes de Lille, pour la cérémonie d'ouverture, ou l'arrivée de la flamme olympique ». Et ce, afin « d'absorber un trafic conséquent, sans doute historique ».

Un public particulièrement « datavore »

Même son de cloche auprès de la concurrence. Chez Free, c'est plus d'une dizaine de millions d'euros qui est investie pour renforcer la couverture mobile à des endroits stratégiques. La capacité de nombreux sites mobiles est augmentée, et environ 400 d'entre eux ont été passés en 5G. Bouygues Telecom densifie aussi son réseau 4G/5G. Une centaine de sites mobiles sont concernés par des augmentations de capacité ou l'ajout de nouvelles antennes. L'opérateur déploie aussi quelque 28 sites provisoires pour renforcer son réseau à certains endroits clés.

La couverture 4G et 5G a également été améliorée dans les stades et lieux de compétition éphémères - comme le stade de la Tour Eiffel où se déroulera la compétition de beach volley. Il faut dire qu'un public particulièrement « datavore » est attendu. L'exemple type est celui d'un fan présent dans un stade, qui utilisera son smartphone pour regarder simultanément une autre compétition qui se déroule ailleurs au même moment, confie un cadre d'un opérateur.

Des offres spécifiques pour les touristes étrangers

Dans quelques 18 lieux, les travaux liés à la couverture mobile ont été partagés entre les opérateurs, l'un d'eux assurant à chaque fois le rôle de « leader ». SFR s'occupe par exemple des stades de Nice, de Lille et du Grand Palais à Paris. Bouygues Telecom gère le Centre aquatique de Saint-Denis, l'Adidas Arena et le Parc des Princes. Tous les opérateurs vont, par ailleurs, mettre en place des forfaits « roaming » pour permettre aux touristes étrangers d'utiliser temporairement leurs réseaux.

Pierre Manière

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