IA : Meta et Scaleway lancent un programme pour que les startups européennes rattrapent leur retard

La maison mère de Facebook a annoncé, lundi, le lancement, avec les français Scaleway et Hugging Face, d'un nouveau programme dédié à l'intelligence artificielle (IA) en source ouverte pour les startups européennes. Le géant américain juge en effet que les sociétés du Vieux continent peinent à rester compétitives.
« On ne parvient pas au succès grâce à des réglementations mais grâce à l'innovation, l'entrepreneuriat et des partenariats entre les géants de la tech et des petites startups, ce qui correspond aux ambitions de ce programme », a affirmé responsable des affaires internationales de Meta, Nick Clegg.
« On ne parvient pas au succès grâce à des réglementations mais grâce à l'innovation, l'entrepreneuriat et des partenariats entre les géants de la tech et des petites startups, ce qui correspond aux ambitions de ce programme », a affirmé responsable des affaires internationales de Meta, Nick Clegg. (Crédits : FRANCIS MASCARENHAS)

Meta grand frère des startups françaises de l'IA ? C'est en tout cas ce que laisse penser l'annonce de la maison mère de Facebook ce lundi. Le groupe américain a prévenu qu'il allait lancer en France un nouveau programme dédié à l'intelligence artificielle (IA) en source ouverte pour les startups européennes.

En partenariat avec Scaleway, filiale d'Iliad dédiée à la fourniture de services d'informatique dématérialisée (cloud), et la pépite française Hugging Face, plateforme collaborative de modèles d'intelligence artificielle. Le nouveau programme de Meta accompagnera cinq startups européennes de septembre 2024 à février 2025.

Elles bénéficieront « d'un mentorat technique des chercheurs de FAIR, le laboratoire de recherche en intelligence artificielle de Meta, de l'accès à la plateforme et aux outils d'Hugging Face et de la puissance de calcul de Scaleway », a précisé un communiqué. L'idée étant que les heureux élus, qui ont jusqu'au 16 août pour candidater et seront hébergés au campus Station F à Paris, développent leurs services basés sur les modèles d'IA en source ouverte de Meta. A noter, Scaleway avait déjà chapeauté un programme similaire en janvier.

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Meta se veut défenseur de la compétitivité européenne et de la transparence

Ce projet a donc pour but de remettre le Vieux continent au centre de la course technologique.

« Nous avons un vrai problème en Europe, nous sommes en train de nous faire dépasser à toute vitesse par les Etats-Unis et la Chine », a déclaré à l'AFP, Nick Clegg, ancien vice-Premier ministre britannique et responsable des affaires internationales de Meta. « Pendant trop longtemps, on a pensé que le seul rôle de l'Europe était de réguler, pendant que la Chine copie et l'Amérique innove », a-t-il poursuivi.

« On ne parvient pas au succès grâce à des réglementations mais grâce à l'innovation, l'entrepreneuriat et des partenariats entre les géants de la tech et des petites startups, ce qui correspond aux ambitions de ce programme », a complété Nick Clegg.

La société de Mark Zuckerberg se fait aussi le chantre de l'approche « open source » (accès libre au code de programmation) dans la Silicon Valley, à l'opposé de ses concurrents comme OpenAI, accusés d'être des boîtes noires. « Plus vous êtes ouverts au niveau de la technologie, plus il est facile pour chacun d'identifier les erreurs et de les corriger », a détaillé Nick Clegg. « C'est plus démocratique et cela signifie qu'une technologie n'est pas contrôlée uniquement par une poignée d'entreprises américaines », a-t-il ajouté.

Meta est bien placé pour parler d'IA puisque le géant américain prévoit une enveloppe d'investissements compris entre 35 et 40 milliards de dollars cette année, à cause justement des besoins dans cette technologie. Un budget colossal, annoncé lors de la publication du résultat de son premier trimestre en avril, qui a d'ailleurs effrayé les investisseurs dans un premier temps : le jour de la publication, le 25 avril, le cours de Meta a dévissé de 16%.

Le gouvernement plaide pour des champions français de l'IA

Cette volonté de développer l'IA sur le sol européen est aussi partagée par le gouvernement français. À l'occasion des rencontres du numérique à Strasbourg, le 22 mars, la secrétaire d'État au Numérique, Marina Ferrari, avait d'ailleurs présenté un appel à projets pour le renforcement de l'offre de services cloud, afin de surmonter l'accélération de l'intelligence artificielle.

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L'objectif est de créer davantage de liens entre fournisseurs cloud (OVH, Scaleway, Outscale, Orange) et développeurs de logiciels d'IA, « et de fédérer plus largement l'ensemble des acteurs privés du cloud avec la recherche et les centres de calcul public », avait précisé le cabinet de Marina Ferrari, lors d'une conférence de presse organisée en amont de l'événement. Cet appel à projets financera des dépenses de R&D. Le montant des aides n'est pas encore communiqué, car il dépendra du type de projets proposés, précise le cabinet. Mais les investissements font partie de l'enveloppe de 600 millions d'euros consacrés par l'État à l'écosystème.

Avant septembre 2022, le gouvernement avait opté pour une stratégie de partenariats avec les Gafam, en incitant les entreprises à souscrire à leurs offres « Cloud de confiance ». Puis, Jean-Noël Barrot, successeur alors de Cedric O au poste de secrétaire d'État au numérique, avait ensuite ajusté le discours en soutenant massivement les acteurs français au nom de la souveraineté numérique et de la sécurité des données.

Paradoxalement, cette « stratégie nationale » n'a pas empêché le choix de Microsoft pour héberger le Health Data Hub. Une décision que regrettent amèrement certaines entreprises du secteur (Clever Cloud, Cleyrop, Nexidy) qui ont saisi le 19 mars le Conseil d'État pour tenter d'annuler la décision de la Cnil à ce sujet.

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Commentaires 3
à écrit le 25/06/2024 à 16:03
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"On ne parvient pas au succès grâce à des réglementations mais grâce à l'innovation" Il devrait appeler les différentes instances de l'UE et nationales pour leur dire !

à écrit le 24/06/2024 à 10:48
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Bon pour les réseaux de détournement d'argent public, trop nombreux, qui mettent les peuples européens à genoux. C'est une bataille perdue, les américains sont très loin devant me^me les chinois bon sang !!! il y a juste à s’allier avec les américai...

le 24/06/2024 à 10:56
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"La vie commence maintenant" Brigitte Fontaine

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