![« De plus en plus d'entreprises devront donner un cadre et des règles face à des usages qui se développent de façon souterraine », avance Gilles Gateau.](https://static.latribune.fr/full_width/2403264/gilles-gateau.jpg)
Les cadres ne savent pas sur quel pied danser avec l'IA. Selon l'Association pour l'emploi des cadres (Apec), 44% des travailleurs interrogés conçoivent l'arrivée des outils d'intelligence artificielle au travail « autant comme une opportunité qu'une menace » contre seulement 34% « plutôt comme une opportunité qu'une menace ».
Les cols blancs n'ont donc majoritairement pas encore tranché, étant donné que « aujourd'hui, 1% des postes demandent des compétences en IA », rappelle Gilles Gateau, le directeur général qui précise néanmoins que « cette demande va beaucoup augmenter dans le futur ».
En 2023, Goldman Sachs avait notamment estimé que 34% des cadres et professions qualifiées sont exposés à l'automatisation apportée par l'IA. De l'autre côté, en août dernier, l'Organisation internationale du travail (OIT) des Nations Unies avait publié une étude expliquant que l'intelligence artificielle est plus susceptible de créer des emplois que d'en détruire. Reste qu'en attendant d'en savoir plus sur les conséquences, les questions s'accumulent.
Les entreprises encore dans l'attente sur l'usage de l'IA
L'incertitude et les divisions autour du sujet sont aussi visibles dans les entreprises, qui sont néanmoins un peu plus optimistes que les cadres puisque 65% d'entre-elles voient l'IA « plutôt comme une opportunité qu'une menace ». « L'IA va d'abord être instrumentale et augmenter la valeur, la qualité et les marges des produits et des services de ceux qui vont l'adopter », expliquait ainsi à La Tribune, l'économiste de l'OFCE Sarah Guillou en juin 2023.
Mais pour l'heure, « une majorité des entreprises n'ont pas tranché sur l'IA », affirme Gilles Gateau. Selon l'Apec, 22% des entreprises encouragent l'utilisation des outils d'intelligence artificielle, 8% acceptent leur utilisation sans les encourager et 3% d'entre-elles les interdisent. Mais surtout : « 70% disent qu'elles on n'a pas traité la question pour l'instant », affirme le directeur général de l'association. « Les entreprises apparaissent aujourd'hui comme prudentes vis-à-vis des outils d'IA par rapport à la sécurité des données ou la façon dont cela peut impacter des métiers de façon non maîtrisée », admet-il.
Les entreprises en quête d'un cadre pour cette technologie
Pour veiller à ce que l'intelligence artificielle ne soit pas utilisée à mauvais escient, l'Apec a justement créé « une charte des usages de l'IA » pour ses consultants. Un cadre qui définit au sein de l'association les usages autorisés et encouragés, ceux envers lesquels l'Apec est prudente, et des usages interdits ou prohibés « comme les copier-coller », précise Gilles Gateau.
Et selon l'Apec, « de plus en plus d'entreprises devront donner un cadre et des règles face à des usages qui se développent de façon souterraine », avance Gilles Gateau.
>>> Regardez en vidéo l'entretien complet de Gilles Gateau sur le plateau TV de La Tribune
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