Ferveur capitale

ÉDITO - Retrouvez l'éditorial de Bruno Jeudy, directeur délégué de La Tribune Dimanche.
(Crédits : DR)

Heureux comme un Français pendant les JO. Depuis le début de cette quinzaine olympique, la France a ouvert une parenthèse enchantée, et un souffle de légèreté et d'insouciance caresse et grise les têtes de nos compatriotes. Nous sommes gagnés par une euphorie contagieuse et les Marseillaise spontanément entonnées dans les enceintes sportives trouvent un écho dans les cafés, les campings ou les cercles familiaux et amicaux. Dans la capitale, sur les grands boulevards chantés par Yves Montand, « on y voit des grands jours d'espoir [...] qui font sortir le populaire ». La gentillesse et l'efficacité des bénévoles, la bienveillante autorité des policiers, le sens de l'accueil des Parisiens contribuent à cette liesse. Mais, surtout, ce sont les sportifs tricolores qui rendent ces Jeux magiques.

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Beau et grand, voilà les deux qualificatifs venant à l'esprit pour définir cette première semaine olympique. Beaugrand comme le patronyme de notre championne de triathlon... Cassandre qui apporte un magistral démenti aux prophètes de malheur avec leurs funestes prédictions pour la partie « natation » dans la Seine. Trop de politiques inutilement bavards et des médias défaitistes ont entretenu pendant des mois un sale climat dans le pays en nous promettant le pire à cause des JO.

La jeunesse conquérante de Léon Marchand, l'hydravion des bassins, la maturité triomphante de Teddy Riner, le colosse de Pointe-à-Pitre, le panache des trois mousquetaires du BMX rendent fiers les Français et rappellent à chacun que le sport véhicule les plus nobles valeurs : le travail, l'abnégation, le respect, l'exigence et l'enthousiasme sans lesquels le talent n'est rien. Une quarantaine de médailles déjà récoltées permettent à notre pays de rivaliser avec la Chine et les États-Unis. Qui l'eût cru ? Après les décevants Jeux de Tokyo, Emmanuel Macron, en éternel optimiste, avait mis la barre très haut et s'était attiré les critiques. Le voilà sur le point de réussir son pari de Pascal : celui de faire de la France une « nation sportive ».

La réussite éclatante d'athlètes originaires d'outre-mer ou issus de l'immigration nous montre aussi que l'intégration et l'ouverture aux autres constituent une chance pour notre pays. Le parcours exemplaire accompli par nos boxeurs et nos judokas le prouve. Bien sûr, la crise politique, les problèmes sociaux et économiques ne vont pas se dissiper sous l'effet miraculeux de cette pluie de médailles. Puissent nos sportifs et le formidable public qui les soutient inspirer femmes et hommes politiques par leur énergie positive et leur cohésion. Si des dirigeants politiques peuvent entrer dans l'Histoire, ils doivent avoir en tête qu'il appartient aux sportifs d'exception d'écrire et de devenir des légendes, et que la récupération ne fait pas partie des sports olympiques... France, que je t'aime quand tu suis ce précepte de Georges Bernanos : « Être capable de trouver sa joie dans la joie de l'autre, voilà le secret du bonheur. »

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Commentaires 3
à écrit le 04/08/2024 à 8:06
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On ne peut compter que sur nous autres pour nous rassembler tandis que les politiciens et les médias eux ne cherchent qu'à nous diviser et c'est bien ce qui rend ces gens intéressants car les politiciens et les médis n'osent plus chercher à nous divi...

à écrit le 04/08/2024 à 7:21
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Avec hypothèse d’un premier ministre LFI à l’issue des JO, l’optimisme ne saurait durer. La guerre culturelle voulue par la gauche pour lancer les JO bat sont plein. N ne sait pas pourquoi ils ont voulu la relancer, mais ils ont fait le choix de la d...

le 05/08/2024 à 12:24
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L'hypothèse d'un premier ministre LFI est très improbable car ce parti a une différence avec les autres, RN compris : il ne dépend que marginalement du vote des boomers à la retraite...

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