[Article publié le 31 juillet 2024 à 12h26 et mis à jour à 14h17, puis 17h27] La SNCF fait face à de nouvelles perturbations sur son réseau. Le trafic est interrompu depuis 07h40 ce mercredi, sur la ligne à grande vitesse du Sud-Est, qui relie Paris à Lyon, Marseille et Montpellier, en raison des orages. Plusieurs incidents sont ainsi à déplorer, le groupe ferroviaire parlant même d'une « mini-tornade ».
A Vergigny dans l'Yonne - où un acte de malveillance avait été déjoué vendredi -, un défaut d'alimentation dû aux « conditions climatiques » perturbe le trafic, précise la SNCF sur son site internet. « Les arbres qui sont tombés sur les voies ont causé des dégâts électriques », précise à La Tribune le groupe ferroviaire.
Dans le même secteur, un TGV a heurté un arbre tombé sur la voie, à hauteur de la bifurcation de Saint Florentin dans l'Yonne. Aucun blessé à bord n'est à déplorer et un train est en cours de préparation pour récupérer les passagers.
Face à l'ampleur des dégâts, la SNCF a donc décidé rapidement que « les circulations sont interrompues sur la partie Paris-Lyon et Paris-Dijon de la ligne à grande vitesse et de la ligne classique ». Puis, au vu du temps nécessaire pour remettre l'infrastructure en état, de ramener en gare tous les trains en ligne, que ce soit sur la LGV ou la ligne classique. Le rapatriement est toujours en cours en début d'après-midi.
A 17h, de premières améliorations se sont enfin faites sentir avec une reprise progressive des circulations sur l'une des deux voies, l'autre restant inutilisable jusqu'à 20h. « Trois TGV sur 4 en moyenne devraient circuler. Des allongements de temps de parcours sont aussi à prévoir », prévient la SNCF qui ne s'attend à un retour à la normale que demain.
Des reports toute la journée
Une bonne nouvelle car à 13h, la situation était encore compliquée. Les travaux de remise en état de la LGV et du réseau électrique, menés par la SNCF et Enedis, devaient durer encore plusieurs heures à en croire les informations transmises à la mi-journée : « Suite au passage de la mini-tornade en Bourgogne Franche Comté, la ligne à grande vitesse n'est toujours pas dégagée et les installations d'alimentation électrique sont encore en dérangement. »
Une première éclaircie était venue de la ligne classique, également touchée par les intempéries et coupée dans la matinée, avec une reprise des circulations à partir de 14h. Avant cela, la SNCF jugeait que « l'emprunt d'un itinéraire alternatif n'est pas possible » en raison de la présence d'arbres sur les voies.
Après avoir averti que les reports de voyage sur la LGV Sud-Est allaient se poursuivre toute la journée, la SNCF a indiqué à 17h qu'elle « invitait toujours les clients dont les trains ont été annulés à ne pas se rendre en gare ». 80.000 voyageurs ont ainsi été concernés sur la journée.
Des interventions complexes
Les agents du groupe ferroviaire sont pourtant arrivés sur place dans la matinée, avec « l'objectif de dégager rapidement une voie pour reprendre le trafic », comme l'indiquait alors un communiqué. Mais les opérations sont rendues délicates à cause des difficultés d'accès des équipes, des arbres étant également tombés sur les routes.
En effet, le département de l'Yonne est balayé depuis 07h00, ce mercredi matin, par de violents orages, précise l'agence départementale Météo89. On a relevé 98 km/h à Auxerre et 99 km/h à Tonnerre. Des dégâts dus au vent sont signalés, notamment des arbres sur les chaussées. La circulation est localement difficile, y compris sur la Nationale 77 entre Auxerre et Troyes.
Des sabotages le week-end dernier
La ligne à grande vitesse du Sud-Est avait pourtant échappé le week-end dernier aux sabotages qui ont eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi. Pour rappel, des câbles de fibre optique passant près des voies et garantissant la transmission d'informations de sécurité pour les conducteurs (feux rouges, aiguillages...) ont été coupés et incendiés sur différents postes d'aiguillage stratégiques à Courtalain (LGV Atlantique), Croisilles (LGV Nord) et Pagny-Sur-Moselle (LGV Est).
Ces actes de sabotage ont entraîné une pagaille monstre dans les gares françaises vendredi en plein pic de fréquentation pour les départs et retours de vacances estivales, et à quelques heures seulement de la cérémonie d'ouverture des JO de Paris organisée sur la Seine.
Quelque 800.000 personnes devaient prendre un train dans le week-end, et « finalement 700.000 ont quand même pu réaliser leur voyage », alors que 100.000 ont eu « une annulation de train », a indiqué, lundi, Patrice Vergriete, le ministre démissionnaire des Transports.
L'enquête est toujours en cours. Lundi, sur France 2, le ministre de l'Intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin, a affirmé que les services avaient « identifié un certain nombre de profils qui auraient pu commettre » les sabotages. Un militant de la mouvance de l'ultragauche a par ailleurs été interpellé dimanche sur un site de la SNCF à Oissel (Seine-Maritime), a-t-on appris, lundi, de source policière.
(Avec AFP)
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