Sous le soleil éclatant du mois de juin, debout sur le parvis de la gare de Saint-Denis Pleyel, la centaine d'invités attend patiemment l'arrivée du président de la République. Ce lundi, les Dionysiens voient arriver pour la première fois la ligne 14 jusqu'à eux.
Le prolongement aura coûté 3,5 milliards d'euros, intégralement financés par la Société des grands projets (SGP). L'extension devra profiter à 250.000 habitants, en 2031, au nord de Paris et en Seine-Saint-Denis selon Île-de-France Mobilités (IDFM).
Dans une période où la Seine-Saint-Denis est sous le feu des projecteurs, les élus locaux accueillent cette nouveauté avec enthousiasme. Le 93 accueillera une grande partie des épreuves pendant les Jeux olympiques, ainsi que les villages des athlètes et des médias. Pour Mathieu Hanotin, président de Plaine Commune et maire (PS) de Saint-Denis, cette gare fera de sa ville le « cœur battant de la métropole parisienne ».
Connecter la Seine-Saint-Denis à Paris
Avec cette nouvelle arrivée, la ville de Saint-Denis endosse le rôle de hub de transports selon la présidente LR de la région Île-de-France, Valérie Pécresse.
« Saint-Denis devient non seulement la deuxième capitale de l'IDF, mais aussi, le nouveau Châtelet », exprime fièrement la présidente d'Île-de-France mobilités.
Depuis cette gare flambant neuve, les Dionysiens pourront rejoindre l'hôpital Bicêtre en 12 minutes (contre 45 aujourd'hui) et surtout l'aéroport d'Orly en 40 minutes (contre 1h10 aujourd'hui) selon la RATP.
Pour David Belliard, adjoint (EELV) chargé des transports d'Anne Hidalgo, cette ligne vient fluidifier le trafic entre le département nord-francilien et la capitale.
« C'est une nouveauté pour la Seine-Saint-Denis, mais aussi pour Paris. Progressivement, nous connectons la capitale avec ses territoires voisins », a déclaré l'élu écologiste à La Tribune.
Un territoire en métamorphose
Cette arrivée est perçue comme une véritable aubaine pour Mathieu Hanotin qui se réjouit du « franchissement urbain » que la ligne apporte au territoire.
« Saint-Denis et Plaine commune ont prévu la création d'un cluster d'hospitalité qui servira aux touristes ainsi qu'aux habitants », martèle l'édile auprès de La Tribune.
En effet, environ 450 logements sont en construction autour de la gare. Même si les 200.000 m² de bureaux ont été supprimés, l'activité économique se concentrera autour de l'hôtellerie, assure le maire socialiste.
Un projet que Mathieu Hanotin estime aboutir en 2030, même s'il craint des blocages et ralentissements en cas d'arrivée au pouvoir du Rassemblement national. Un parti qui « a d'ailleurs toujours voté contre la ligne 14 », a tenu à rappeler Valérie Pécresse.
Les élus locaux discrets derrière Macron
Alors que l'ambiance était clairement à la fête pour le président de la République et son ancien Premier ministre, Jean Castex, les élus locaux, eux, n'ont pas eu droit à une prise de parole.
« Emmanuel Macron n'a pas joué de rôle dans le prolongement de cette ligne 14. Il aurait pu citer les efforts de Nicolas Sarkozy ou encore Christian Blanc. Sans compter Pascal Auzannet, qui n'était même pas invité », pointe du doigt l'adjoint (PCF) de la maire de Paris chargé du logement et de la transition écologique du bâti, Jacques Baudrier.
L'édile, qui avait travaillé sur les projets de financement de la ligne, assure que tout le projet était organisé dès 2014.
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