Bouygues, Vinci, Saint-Gobain : la chute de la construction neuve pénalise les majors du BTP

La panne de l'immobilier n'a épargné personne au premier semestre. Outre les départs volontaires et le reclassement interne chez Bouygues, Vinci se dit victime de la « crise de la promotion immobilière en France ». De même que le marché de la construction neuve « reste difficile » pour Saint-Gobain.
César Armand
(Photo d'illustration)
(Photo d'illustration) (Crédits : KAI PFAFFENBACH)

Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés: les constructeurs Bouygues et Vinci, le fabricant et distributeur Saint-Gobain, tous trois cotés au CAC 40. Après l'alarme sonnée par les dix premières fédérations professionnelles sur la casse sociale dans le secteur, l'engagement des Républicains anti-Ciotti de déposer des propositions de loi en ce sens ou encore le coup de gueule du futur ex-ministre Christophe Béchu, les résultats semestriels de ces majors confirment que la crise de l'immobilier n'épargne personne.

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Départs volontaires et reclassement interne chez Bouygues

Ainsi, Bouygues affiche un chiffre d'affaires de 26,5 milliards d'euros au premier semestre 2024 (+1%) tandis que celui des activités construction plafonne, lui aussi, à +1% à 12,3 milliards d'euros. Avec 1% en moins, « le chiffre d'affaires du bâtiment France est en léger repli [pendant que celui de] Bouygues Immobilier reflète le contexte de marché difficile et baisse de 17,4% par rapport au premier semestre 2023 », écrit le géant du BTP et des télécoms dans une déclaration transmise à la presse.

Sa filiale immobilière qui avait annoncé, le 8 avril, un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), privilégie désormais les départs volontaires et le reclassement interne. Une première phase « qui se déroule conformément aux prévisions ». Lors de la présentation des résultats trimestriels le 7 mai, le directeur financier du groupe avait lâché que « les ventes aux particuliers, occupants ou investisseurs, [étaient] toujours à la peine ».

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Vinci victime de la « crise de la promotion immobilière en France »

Du côté de chez Vinci Construction, dont le patron Pierre Anjolras « sera appelé à conduire » la maison-mère « à partir d'avril 2025 », le chiffre d'affaires s'établit à 15,3 milliards d'euros (+2,5%), dont 7,1 milliards (46% du total) en France. « L'activité est tirée par la réhabilitation de bâtiments existants, tant dans le secteur résidentiel que dans le non résidentiel, ainsi que par la construction de bâtiments publics », fait savoir aux journalistes la multinationale du BTP et des concessions.

Mais pour Vinci Immobilier, premier à confirmer, mi-janvier, un plan de départs volontaires ainsi qu'un PSE, les difficultés sont toujours présentes. « Dans un contexte de crise de la promotion en France », la filiale déclare un chiffre d'affaires en repli de 10% à 0,5 milliard d'euros, mais relève « une quasi-stabilité » de l'activité au deuxième trimestre. Lors de cette période, les réservations de logements neufs ont ainsi bondi de 60%, soit une hausse de 36% sur l'ensemble du premier semestre, grâce aux ventes en bloc aux bailleurs sociaux.

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 Le marché de la construction neuve « reste difficile » pour Saint-Gobain

Outre les constructeurs, leurs fournisseurs sont logiquement touchés, à l'image de Saint-Gobain. Le fabricant et distributeur de matériaux de construction et de verre subit une baisse de son chiffre d'affaires de 4,9% entre le 1er janvier et le 30 janvier 2024, comparé à la même période en 2023. Un résultat « affecté par le recul de la construction neuve en Europe », a souligné, jeudi soir, son président-directeur général Benoit Bazin, lors d'une conférence téléphonique.

Sur le Vieux continent, en parallèle de « la résilience de la rénovation », le marché de la construction « reste difficile », insiste le groupe. Cette activité y est effectivement en baisse de 7,9% sur le semestre, malgré « une nette amélioration des volumes », qui passent de -8,2% à -3,7% entre le premier et le deuxième trimestre. À l'instar des pays nordiques et de l'Allemagne concernés par ce « ralentissement », le métier au Royaume-Uni a ainsi « touché un point bas ».

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César Armand

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Commentaire 1
à écrit le 27/07/2024 à 6:44
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La vache ça cva encore nous coûter un bras ça en argent public...

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