Construction, chômage des jeunes, défaillances d’entreprises : les points de fragilité de l’économie bretonne

Résiliente en 2022, l’économie bretonne reste solide. Le bilan économique régional publié par l’Insee met toutefois en avant un léger ralentissement l'année passée. Trois points de fragilité sont à surveiller : les défaillances d’entreprises en hausse, les difficultés du secteur de la construction et l’augmentation du nombre de demandeurs d’emploi, en particulier chez les jeunes.
En Bretagne comme au niveau national, la conjoncture de 2023 a été a été particulièrement dégradée dans la construction en raison, à la fois, de la chute des autorisations de construction et des mises en chantier. (Photo d'illustration)
En Bretagne comme au niveau national, la conjoncture de 2023 a été a été particulièrement dégradée dans la construction en raison, à la fois, de la chute des autorisations de construction et des mises en chantier. (Photo d'illustration) (Crédits : DR)

Elle reste dynamique, mais n'est pas épargnée par le contexte international instable et inflationniste. En février dernier, la Banque de France en Bretagne avait déjà alerté sur le ralentissement de l'économie bretonne, notamment dans les trois grands secteurs que sont l'industrie, les services et la construction et sur une contraction de 0,5% du marché de l'emploi en 2024. Le bilan économique régional publié jeudi dernier par l'Insee Bretagne confirme cette inflexion observée depuis 2023.

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Pourtant, avec 16.300 emplois créés en un an, la Bretagne affiche toujours la plus forte hausse de l'emploi salarié parmi les régions métropolitaines. Établi à 6,1% de la population active au quatrième trimestre (en légère hausse), son taux de chômage reste également à un niveau bas, bien inférieur au niveau national (7,5%).

Hausse de 5% du chômage des moins de 25 ans

En revanche, l'intérim recule (-6%), se retrouvant à un niveau inférieur à celui d'avant crise sanitaire. Le nombre de demandeurs d'emplois a, en parallèle, augmenté de 1% en 2023, un peu plus qu'au niveau national.

« Après deux ans de forte baisse, le nombre de demandeurs d'emploi est en hausse et les jeunes sont particulièrement touchés. Tandis que le nombre de demandeurs d'emploi de très longue durée a baissé de 5,6%, on observe une augmentation de 5% du chômage des moins de 25 ans, majoritairement des jeunes hommes en catégorie A, B ou C (en recherche d'emploi) et de +7,4% en catégorie A (sans activité) » analyse, Jean-Marc Lardoux, chef de projets d'études à l'Insee Bretagne.

Moins de créations d'entreprises, plus de défaillances

Le marché de l'emploi subit notamment les revers enregistrés par les entreprises. En 2023, le nombre de créations s'est replié de 1,3% et celui des défaillances (2.100) a enregistré une croissance forte de 34%, en lien avec la fin progressive du soutien aux entreprises (PGE).

En 2023, 38.600 entreprises ont ainsi été créées en Bretagne, soit 500 de moins qu'en 2022, et cette baisse fait suite à « sept années consécutives de hausse », observe l'Insee. Surtout, le nombre de nouvelles immatriculations a été dominé à 61% par les micro-entreprises (industrie et services aux entreprises) dont le ratio s'est accru de 7,1% en 2023. A l'inverse, celui des sociétés et entreprises individuelles s'est avéré en net repli, en baisse respectivement de 10, 9 et 13,9%.

Une conjoncture très dégradée dans la construction

Sur le plan sectoriel, la conjoncture de 2023 s'est montrée particulièrement dégradée dans la construction en raison, à la fois, de la chute des autorisations de construction et des mises en chantier. Sur un an, la croissance du chiffre d'affaires du secteur a diminué de moitié, se réduisant de 7,4% à 3,8%.

Les autorisations de logements neufs sont ainsi passées sous le seuil de 25.000 en 2023. Et les mises en chantier de logements collectifs et maisons individuelles, se sont repliées de 25,6%, dans des proportions proches de celles observées au niveau national. Tandis que le prix du mètre carré continue d'augmenter (+2,5% à 4.515 euro), la baisse des ventes de logements neufs s'est accentuée (- 38,2%).

La hausse des revenus des entreprises s'est également révélée plus faible dans l'industrie (+5,2+ en 2023 contre +14 ,5% en 2022) et dans les services marchands (+4,5% contre +8,2%).

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Commentaire 1
à écrit le 21/06/2024 à 8:23
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On peut ramener à peu près toutes les causes de notre crise économique au dumping fiscal et social des propriétaires de capitaux et d’outils de production du monde.

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