Voitures électriques : Renault mise sur la vente aux entreprises pour atteindre ses objectifs écologiques

Renault va devoir accélérer ses ventes sur l'électrique pour atteindre les normes fixées par l'Europe en 2025. Pour ce faire, la marque au losange veut séduire les entreprises. Problème : en France, plusieurs changements au cours de l'année ne facilitent pas le verdissement de la flotte des professionnels.
55% des Renault Austral ont été vendues dans sa version la plus haut de gamme.
55% des Renault Austral ont été vendues dans sa version la plus haut de gamme. (Crédits : Renault)

« Nous avons besoin d'un peu plus de souplesse dans le calendrier », avait clamé Luca de Meo dans un entretien aux Echos la semaine dernière. Le directeur général de Renault ne vise pas uniquement l'interdiction des ventes des véhicules thermiques à horizon 2035, mais bien les normes CAFE, pour Corporate average fuel economy. Ces dernières obligent les véhicules que le constructeurs commercialisent à émettre, en moyenne, moins de 81 grammes de CO2 par kilomètre, contre 95 aujourd'hui.

Or, pour atteindre ces restrictions, il leur faudra obligatoirement vendre davantage de voitures électriques en 2025, alors même que le marché de l'électrique stagne en Europe. La marque au losange du groupe a ainsi enregistré une part de marché de 11,6% des ventes dans cette motorisation lors du premier semestre 2024. Insuffisant pour rentrer dans les clous et ne pas se faire pénaliser.

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Le bonus de 3.000 euros aux entreprises supprimé

Afin d'accélérer sur l'électrique, la solution se trouve peut-être chez les entreprises. Renault mise d'ailleurs sur le lancement de son Scenic électrique au second semestre pour séduire les professionnels. Encore faut-il que ces derniers soient incités à faire évoluer leurs flottes de véhicules, comme l'explique le patron de la marque Renault, Fabrice Cambolive, est sans appel :

« Il faut regarder dans quel contexte on lance les véhicules électriques et c'est tout l'enjeu des normes CAFE l'année prochaine. Cela va être un challenge collectif à trois dimensions, c'est-à-dire d'un côté les constructeurs et leur offre de produits attractifs sur l'électrique. De l'autre, les différentes politiques des Etats au sein de l'Europe, mais aussi la capacité des entreprises à nous suivre ».

Renault mise ainsi sur le lancement de son Scenic électrique au second semestre pour séduire les professionnels.

Problème : en France, le bonus de 3.000 euros pour l'aide à l'achat de véhicules électriques neufs a tout simplement été supprimé. Avec le leasing social lancé en début d'année, le gouvernement avait fait le choix de priver les professionnels de cette aide, car l'enveloppe budgétaire totale avait été dépassée. Une décision que regrette le directeur de la marque Renault qui estime que « le bonus était une aide importante pour la bascule vers l'électrique ».

Le verdissement des flottes au ralenti

Autre frein à la vente de véhicules électriques aux entreprises : la dissolution de l'Assemblée nationale. Celle-ci a, en effet, bloqué le parcours législatif de la loi Adam, déposée par le député Renaissance, mais annulée en juin dernier suite à la décision d'Emmanuel Macron le 9 juin dernier. Le texte proposait d'interdire les véhicules hybrides rechargeables dans les quotas de verdissement des flottes imposés à ces entreprises, un rehaussement des obligations d'électrification du parc à hauteur de 95% de véhicules neufs électriques en 2032 contre 70% actuellement, ainsi que des sanctions plus fortes pour ceux qui ne respectent pas la mesure, jusqu'à 5.000 euros d'amende par véhicule manquant. Cette loi aurait ainsi permis une accélération de la vente de véhicules électriques neufs pour les constructeurs.

Lire aussiVoitures électriques : 60% des entreprises françaises ne respectent pas les quotas fixés par la loi

En attendant de voir la réglementation changer pour les voitures destinées aux flottes d'entreprises, Renault mise sur les véhicules utilitaires. Ces derniers sont en progression de 15% dans le monde et de 19% en Europe, rappelle son directeur. Là aussi, l'électrification est un enjeu de taille et la marque compte accélérer avec la sortie de son nouveau Renault Master électrique au second semestre.

Enfin, la surprise vient du segment des petits véhicules, en particulier la nouvelle R5 électrique commercialisée en septembre. « La demande est aussi forte pour les sociétés que pour les particuliers. C'est très intéressant », avance Fabrice Cambolive. Les entreprises ont également permis à Renault de vendre davantage de véhicules du segment C en version haut de gamme, soit là où les marges sont les plus importantes. Ainsi, 55% des Austral et 72% des Espace E-Tech full hybrid commercialisés sont en versions Iconic ou Esprit Alpine. Grâce à ce positionnement, le groupe a finalement affiché une marge opérationnelle record, à 8,1% au premier semestre, au milieu des résultats décevants de ces concurrents.

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Commentaires 8
à écrit le 31/07/2024 à 19:12
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Très bonne idée pour ma part j'ai une Peugeot depuis longtemps et aujourd'hui je préférais bien avoir une Renault et pour être honnête je pense que le blocage se trouve plutôt avec lanageur qui est apparemment très fidéliser auprès de Peugeot

à écrit le 31/07/2024 à 19:12
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Très bonne idée pour ma part j'ai une Peugeot depuis longtemps et aujourd'hui je préférais bien avoir une Renault et pour être honnête je pense que le blocage se trouve plutôt avec lanageur qui est apparemment très fidéliser auprès de Peugeot

à écrit le 31/07/2024 à 14:32
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Pour atteindre des objectifs écologiques, il faudrait avant tout savoir se passer de l'automobile ... cause de toute les conséquences supportées par notre environnement : Occupation et bétonisation des sols, déplacements inutiles etc. !

le 01/08/2024 à 19:28
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Vous avez raison, Klaus Schwab approuve.

à écrit le 31/07/2024 à 13:38
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Les ventes aux particuliers représentent moins de 50% du total ( 47, 48% ) le reste va aux loueurs courte et longue durée et aux sociétés Il est donc bien logique de viser ce segment de clientèle.

à écrit le 31/07/2024 à 12:15
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Quand est-ce que l'Europe arrêtera de nous enquiquiner pour rester poli? Je n'ai aucune envie d'avoir une voiture électrique pour le travail, je trouve que je fais déjà souvent le plein, alors vous imaginez les recharges!!!!Parce qu'évidemment pour ê...

à écrit le 31/07/2024 à 12:14
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"moins de 81 grammes de CO2 par kilomètre" ma 208eHDi qui a bientôt 10ans est à 85g, comme quoi c'est pas mission impossible, sauf pour des véhicules massifs. On ne peut pas tout avoir, sauf en vendant beaucoup d'électrique, voire de l'hybride (ça ré...

à écrit le 31/07/2024 à 11:00
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Ben oui la crise frappe aussi les entreprises, on ne leur fait pas un cadeau là surtout avec des véhicules aussi pauvres en autonomie. Vu la mentalité rétrograde des responsables économiques ce sont encore les salariés qui vont le payer. Comme s'ils ...

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