Automobile : le marché français en perte de vitesse

Le marché automobile français a enregistré une légère hausse au premier semestre, porté par les modèles hybrides. En revanche, le deuxième semestre s'annonce morose, selon les données publiées ce lundi par la Plateforme automobile et le cabinet AAAData.
Le marché français des voitures particulières neuves a augmenté de 2,82% en données brutes par rapport au premier semestre 2023
Le marché français des voitures particulières neuves a augmenté de 2,82% en données brutes par rapport au premier semestre 2023 (Crédits : BRUNO LEVESQUE/IP3/MaxPPP)

Sur les six premiers mois de 2024, avec 914.890 immatriculations, le marché français des voitures particulières neuves a augmenté de 2,82% en données brutes par rapport au premier semestre 2023, d'après les données de la Plateforme automobile et du cabinet AAAData.

Dans le détail, les modèles hybrides et électriques tirent le marché avec respectivement +25% et +15% de ventes, selon AAAData, et 38,7% et 17,4% de parts de marché. Mais les ventes d'automobiles ne retrouvent pas leurs valeurs d'avant-Covid et « la courbe est en train de se tasser, depuis le mois d'avril, on perd la dynamique de marché », souligne Julien Billon d'AAAData.

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En effet, après le mois de mai, le mois de juin affiche une deuxième baisse consécutive, avec -4,79% et 181.000 véhicules vendus aux particuliers, selon les chiffres de la PFA. Si les ventes de modèles essence et diesel sont en baisse, le mois de juin marque aussi un coup d'arrêt pour les ventes d'électriques, avec -11% sur un an (-2,3% si l'on prend en compte deux jours ouvrés supplémentaires en juin 2023). Dans ce cadre, le deuxième semestre s'annonce à la baisse, et l'année 2024 devrait rester sous 1,9 million de ventes.

« Attentisme » des particuliers

Le tassement du marché est notamment lié à « l'attentisme » des particuliers comme des entreprises, qui voudraient des modèles électriques moins chers et correspondant à leurs usages, dans les catégories compactes notamment.

De nombreux modèles de voitures électriques à moins de 25.000 euros doivent d'ailleurs arriver sur le marché dans les prochains mois, rendant cette technologie plus abordable pour les foyers. Hyundai a déjà présenté sa future petite électrique, l'Inster. Entre la fin 2024 et l'année 2025, les Renault 5, Citroën C3, Fiat Panda ou Volkswagen ID.2 vont ouvrir doucement les portes de l'électrique aux classes moyennes.

Avec d'éventuels bonus à l'achat et primes à la casse, ces véhicules passent sous la barre des 20.000 euros, ou à partir de 99 euros par mois en location longue durée. Ils offrent des autonomies encore limitées, autour de 300 kilomètres, mais meilleures que celles des premières électriques bas de gamme, comme la Dacia Spring.

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Les voitures chinoises pointées du doigt

Par ailleurs, les ventes d'électriques sont ralenties par les nouveaux critères du bonus à l'achat pour les véhicules électrique. Ils excluent désormais les modèles à succès fabriqués en Chine, comme la Tesla Model 3, les MG et la Dacia Spring. Et le coup d'accélérateur donné par le « leasing social » début 2024 devrait bientôt s'essouffler.

Le marché automobile européen pourrait également se retrouver chamboulé avec l'annonce récente de nouveaux droits de douane sur les importations de véhicules électriques chinois. La Commission prévoit notamment d'augmenter les droits de douane sur les véhicules fabriqués dans les usines chinoises.

Les groupes français à la peine

Parmi les constructeurs, le groupe Toyota, pionnier de l'hybride, tire son épingle du jeu au premier semestre avec une hausse de près de 30% de ses ventes, et 68.485 unités écoulées. Le groupe Volkswagen progresse aussi de 8,45% avec 128.930 unités, porté par ses marques Skoda, Seat et Cupra.

Les groupes tricolores ne connaissent pas la même dynamique : le n°1 Stellantis connaît une baisse de 0,2%, avec 260.592 unités, touché notamment par des reculs des ventes chez Peugeot et DS. Le groupe Renault est en légère hausse (+0,5%), malgré une baisse des ventes chez Dacia. La Peugeot 208 reste le modèle le plus vendu aux particuliers au premier semestre, devant la Renault Clio et la Dacia Sandero.

(Avec AFP)

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Commentaires 5
à écrit le 01/07/2024 à 14:25
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La Chine toujours le bouc émissaire de l'incompétence française.

à écrit le 01/07/2024 à 14:14
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Les chemins escarpés de l'évolution sont la cause des hésitations passagères mais la route sur laquelle roulent les VE se poursuit de toutes les façons dans la direction inéluctable du tout électrique sous la pression croissante du chaos climatique.

à écrit le 01/07/2024 à 10:40
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"porté par les modèles hybrides" il y a peu j'ai lu qu'en Chine c'était pareil, les électriques semblaient boudées pour de l'hybride, comme quoi tout le monde se ressemble. Mais la Chine va avoir encore plus de "wattures" neuves sur les bras, produir...

à écrit le 01/07/2024 à 10:07
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J'avais noté sous Jospin et donc sous la cohabitation, une explosion des voitures neuves sur nos routes, c'était la dernière en date, celle actuelle n'étant du fait que des locations, je ne pense pas que cette cohabitation là génère le même enthousia...

le 01/07/2024 à 11:26
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A une époque où le chômage était à 12% et où il ne s'écoulait pas une semaine sans annonce d'une fermeture de grosse usine, les 35H avaient pu rassurer les boomers craignant pour leur emploi à quelques années de la retraite et les "emplois jeunes" av...

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