Airbags défectueux : coup de pression de l'UFC-Que Choisir qui dénonce la gestion « calamiteuse » de Stellantis

La puissante association de défense des consommateurs a menacé ce lundi de traduire en justice Stellantis et dénonce l'« incurie » du géant de l'automobile.
Plus de 600.000 véhicules Citroën C3 et DS3 sont en cours de rappel pour de possibles défauts de leurs airbags, fournis par l'entreprise japonaise Takata, qui a fait faillite en 2017.
Plus de 600.000 véhicules Citroën C3 et DS3 sont en cours de rappel pour de possibles défauts de leurs airbags, fournis par l'entreprise japonaise Takata, qui a fait faillite en 2017. (Crédits : Reuters)

L'affaire des airbags défectueux de la marque aux chevrons fait encore des remous. Ce lundi, l'UFC-Que Choisir a ainsi mis en demeure Stellantis (maison-mère de Citroën) de présenter des « solutions concrètes » pour ses clients affectés par la crise des airbags défectueux. Et l'association de dénoncer « l'incurie » dont fait, selon elle, preuve le géant automobile jusqu'ici.

« À défaut de réponse et d'engagements satisfaisants dans le délai d'un mois, l'UFC-Que Choisir engagera toutes actions judiciaires utiles afin de préserver les droits des consommateurs et de défendre l'intérêt collectif de ces derniers », a prévenu l'association dans un communiqué.

Pour mémoire, plus de 600.000 véhicules Citroën C3 et DS3 sont en cours de rappel pour de possibles défauts de leurs coussins gonflables de sécurité, fournis par l'entreprise Takata, qui a fait faillite en 2017. Stellantis a appelé ses clients à ne plus utiliser leur véhicule tant qu'il n'est pas réparé.

Une gestion « calamiteuse »

« Depuis le début du mois de mai 2024, l'ensemble de notre réseau associatif est (...) assailli par les appels de milliers de consommateurs, légitimement inquiets et exaspérés par votre gestion pour le moins calamiteuse de cette procédure de rappel et d'immobilisation sans précédent », écrit la présidente de l'UFC-Que Choisir, Marie-Amandine Stévenin, dans une lettre ouverte adressée au directeur général de Stellantis, Carlos Tavares.

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L'association, qui accuse Stellantis « d'incurie », demande au groupe « d'assurer la mise en œuvre systématique et efficace de toutes mesures de substitution permettant de pallier l'immobilisation forcée des véhicules (...), celle-ci ne trouvant à l'évidence son origine que dans votre gestion désastreuse de cette crise industrielle, pourtant très largement prévisible ».

Pression pour que Stellantis agisse plus rapidement

L'UFC-Que Choisir appelle également Stellantis à « prendre sans délai, eu égard à la gravité du dysfonctionnement mortel identifié, toutes les mesures à même d'assurer au consommateur la fixation, sous trois mois maximum, d'une date de réparation effective ».

Alors que « des véhicules mettant potentiellement en danger, des centaines de milliers de consommateurs sont encore susceptibles de circuler en France », l'UFC-Que Choisir a regretté que « la seule réponse réellement apportée par votre entreprise à ces derniers est de leur notifier "un arrêt de conduite" (...) une telle posture est inadmissible ». Contacté par l'AFP lundi midi, Stellantis n'a pas été en mesure de réagir dans l'immédiat.

Rappel massif de véhicules

De son côté, Citroën a indiqué ces derniers jours avoir changé les airbags de 19.000 C3 et DS3 en France dans le cadre de son rappel massif. Selon Thierry Koskas, directeur général de la marque aux chevrons mercredi dernier, cela représente environ 7,7% des véhicules concernés dans le pays. Et d'ajouter : « On espère avoir fait la plus grande partie à la fin du mois de septembre 2024 ».

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En France, sur les 246.000 clients à qui Citroën a envoyé une lettre de rappel, 140.000 se sont signalés, selon lui, et 19.000 ont vu leurs airbags changés, soit 7,7% des véhicules rappelés dans le pays.

Au total, 530.000 propriétaires de Citroën C3 ( en ce moment le modèle le plus vendu  de la marque) et DS3 vendus entre 2009 et 2019, et disposant d'un airbag « spécifique » de la marque Takata, ont été contactés et invités à ne plus conduire leur véhicule tant que les airbags ne seraient pas changés.

Les dangereux airbags de l'entreprise nippone Takata

Les airbags fournis par l'entreprise japonaise Takata, disparue en 2017, sont responsables de plusieurs accidents graves en raison de la détérioration d'un gaz les rendant potentiellement dangereux, notamment dans les régions à climat chaud et humide. En cas d'accident, lorsque le coussin gonflable se déclenche, de petites pièces peuvent être projetées et occasionner de graves blessures.

Et Stellantis n'est pas le seul groupe touché par ces anomalies techniques. Des millions de voitures de nombreuses marques (Mazda, Ford, Honda, BMW, etc.) ont été rappelées depuis 2014 pour un changement d'airbags Takata. Volkswagen comme Nissan ont d'ailleurs récemment lancé de nouvelles campagnes de rappel.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 25/06/2024 à 9:51
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L'affaire des airbags takata est déjà ancienne et Citroën se réveille maintenant et invoque une urgence. Mais de qui se moque Carlos ? Sa gestion privilégiant les résultats faramineux de court terme montre clairement ses limites : airbags traités tar...

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