Luxe : à rebours de ses concurrents, Hermès augmente toujours ses ventes

Le groupe de luxe a affiché un résultat opérationnel courant en hausse de 7% à 3,1 milliards d'euros au premier semestre et un chiffre d'affaires en progression de 12% à 7,5 milliards d'euros. Positionné sur le très haut de gamme, Hermès fait mieux que ses concurrents Kering et LVMH qui ont tous deux vus leurs bénéfices chuter durant la première moitié de l'année.
Le groupe de luxe a annoncé ce jeudi un bénéfice net en hausse 6,4% sur un an, à 2,37 milliards d'euros.
Le groupe de luxe a annoncé ce jeudi un bénéfice net en hausse 6,4% sur un an, à 2,37 milliards d'euros. (Crédits : Philippe Wojazer)

Malgré le coup de froid sur le monde du luxe, Hermès ne s'est pas grippé. Le groupe de luxe a annoncé ce jeudi un bénéfice net en hausse 6,4% sur un an, à 2,37 milliards d'euros, et un résultat opérationnel courant en hausse de 7% à 3,1 milliards d'euros au premier semestre. Son chiffre d'affaires, quant à lui, affiche aussi une progression de 12%, à 7,5 milliards d'euros par rapport au premier semestre 2023. En revanche, la marge opérationnelle courante du groupe a diminué à 42% contre 44% à fin juin 2023, « un niveau exceptionnellement élevé », rappelle tout de même le groupe dans un communiqué.

« La solidité des résultats du premier semestre, dans un contexte économique et géopolitique plus complexe, reflète la force du modèle Hermès », s'est félicité Axel Dumas, gérant d'Hermès, cité dans un communiqué.

Quant au deuxième trimestre, le groupe a affiché un chiffre d'affaires en hausse de 13,3% à taux de change constants, à 3,70 milliards d'euros. Un chiffre d'ailleurs quasi conforme aux attentes des analystes qui tablaient sur une hausse de 13%, selon un consensus Visible Alpha. « La performance au deuxième trimestre 2023 était exceptionnelle, après la levée des mesures sanitaires en Chine », rappelle le groupe dans son communiqué.

Dans le détail, le cœur de métier du groupe, la maroquinerie-sellerie passe les 3,2 milliards d'euros (+15,7% au premier semestre), grâce à une « forte de la hausse des capacités de production (et) une demande particulièrement soutenue », selon HermèsLe chiffre d'affaires des vêtements et accessoires est en hausse de 12,5% à 2,16 milliards d'euros. Les ventes de parfums et beauté atteignent 259 millions d'euros (+3,9%). Les « autres métiers » (bijouterie et produits maison) frôlent le milliard d'euros de ventes (+15,7%). Le métier soie et textile recule de 1,7% à 436 millions d'euros et l'horlogerie plie de 2,9% à 308 millions d'euros.

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Confiance sur les prochains trimestres

Quant aux aires géographiques de ventes : « Dans un contexte plus difficile, toutes les régions ont poursuivi une dynamique remarquable, à l'exception de l'Asie en raison d'une inflexion du trafic en Grande Chine », déclare la maison dans un communiqué. En Asie hors Japon, les ventes du groupe augmentent de 6,8% à 3,5 milliards d'euros sur le premier semestre. « On reste avec une clientèle très locale », a expliqué Axel Dumas lors d'une conférence téléphonique. « On a de bons chiffres dans la Grande Chine grâce à la clientèle chinoise », a-t-il dit. Au final, « la stratégie de valeur de la maison a soutenu l'activité, en dépit d'une baisse du trafic observée à l'issue du Nouvel An chinois au premier trimestre en Grande Chine », assure Hermès.

Les ventes semestrielles en France progressent de 14,7% à 680 millions d'euros. « Je peux prévoir, et notre expérience montre, que ce n'est jamais le meilleur moment pour notre industrie », a déclaré Axel Dumas interrogé sur l'effet que pourront avoir les Jeux olympiques sur le chiffre d'affaires du groupe. Le gérant « espère » en parallèle réaliser de bonnes ventes sur la Côte d'Azur. Quant au chiffre d'affaires en Amérique, il progresse de 12,1% à 1,33 milliard d'euros.

Résultat, à moyen terme, le groupe « confirme un objectif de progression du chiffre d'affaires à taux constants ambitieux », en dépit, dit-il, des incertitudes économiques, géopolitiques et monétaires dans le monde.

Coup de froid sur le luxe

Ces résultats dénotent avec ceux de ses concurrents. Kering a notamment annoncé mercredi un bénéfice net divisé par deux au premier semestre, à 878 millions d'euros. Son chiffre d'affaires au premier semestre, quant à lui, est en recul de 11% sur un an, à 9 milliards d'euros, conforme aux prévisions établies par les analystes de Bloomberg et Factset. Et sur le deuxième trimestre, Kering a enregistré un chiffre d'affaires de 4,51 milliards d'euros soit en baisse de 11% en données comparables par rapport au deuxième trimestre 2023. Cette contraction trimestrielle est, elle, bien plus forte que les 9% de recul attendus par le consensus des analystes de Visible Alpha.

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Mardi, ce fut au tour de LVMH d'afficher une baisse de 14% de son bénéfice net au premier semestre. Celui-ci recule à 7,26 milliards d'euros. Le repli est également palpable pour la performance opérationnelle. Le taux de marge opérationnelle courante s'établit à 25,5% sur le semestre, contre 27,4% au premier semestre 2023. Les ventes du groupe de Bernard Arnault ont elles aussi reculé de 1% à 41,68 milliards d'euros, « dans un climat d'incertitudes économiques et géopolitiques ». Le chiffre d'affaires est ainsi inférieur aux prévisions établies par les analystes de Bloomberg et Factset, qui tablaient respectivement sur 42,13 et 42,3 milliards d'euros.

Dégringolades en chaîne à la Bourse

Cette baisse, peu habituelle pour le géant français, lui a valu une dégringolade de 4,66% en Bourse mercredi. Mais elle a aussi entraîné Hermès qui reculait de 2,07% à la clôture, Kering de 4,54% et l'Oréal de 1,59%. Jeudi, Hermès International a aussi terminé en baisse de 1,57%.

Car les mauvaises nouvelles s'enchaînent dans l'industrie. Le 15 juillet, l'horloger suisse Swatch Group avait fait état d'une baisse de 70,5% de son bénéfice net au premier semestre, plombé par le ralentissement de la demande en Chine. La performance est « très mauvaise », ont jugé les analystes de Bernstein, soulignant également l'exposition du groupe à la classe moyenne chinoise. Le même jour, le groupe de luxe britannique Burberry a annoncé le remplacement de son directeur général, Jonathan Akeroyd, à la suite de la publication de nouvelles « performances décevantes ».

(Avec agences)

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Commentaire 1
à écrit le 26/07/2024 à 8:02
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Dans le luxe c'est la réputation qui fait la différence, mais étonnant quand même que ce secteur souffre autant alors que les riches n'ont jamais gagné autant de pognon de toutes leurs misérables existences, non je pense qu'une clientèle moyenne s'ét...

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