Luxe : les ventes de Gucci toujours en berne, Kering voit son bénéfice net divisé par deux

Le groupe de luxe Kering a annoncé, ce mercredi, avoir généré un bénéfice net de 878 millions d'euros au premier semestre, soit divisé par deux par rapport au premier semestre 2023. Il prévoit aussi que son résultat opérationnel courant « pourrait être en baisse de l'ordre de 30% » au second semestre. En cause, le moteur de la consommation qui tourne toujours au ralenti en Chine.
Le groupe de luxe a annoncé ce mercredi un bénéfice net divisé par deux au premier semestre à 878 millions d'euros.
Le groupe de luxe a annoncé ce mercredi un bénéfice net divisé par deux au premier semestre à 878 millions d'euros. (Crédits : Charles Platiau)

La traversée du désert continue pour Kering. Le groupe de luxe a annoncé ce mercredi un bénéfice net divisé par deux au premier semestre, à 878 millions d'euros.

Son chiffre d'affaires au premier semestre, quant à lui, est en recul de 11% sur un an, à 9 milliards d'euros, conforme aux prévisions établies par les analystes de Bloomberg et Factset. Et sur le deuxième trimestre, Kering a enregistré un chiffre d'affaires de 4,51 milliards d'euros soit en baisse de 11% en données comparables par rapport au deuxième trimestre 2023. Cette contraction trimestrielle est, elle, bien plus forte que les 9% de recul attendus par le consensus des analystes de Visible Alpha.

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Dans le détail, les ventes de Gucci ont chuté de 20% au premier semestre à 4 milliards d'euros. Sur le deuxième trimestre, ses ventes ont aussi chuté de 19% en données comparables sur un an, une baisse là aussi plus importante que le recul de 16% attendu par les analystes.

Les autres marques de groupe ne sont pas non plus épargnées. Sur le premier semestre, le chiffre d'affaires de Saint Laurent recule de 9% à 1,44 milliard d'euros. Les ventes de Bottega Veneta restent stables à 836 millions d'euros et la division « autres maisons » qui comprend Balenciaga voit son chiffre d'affaires reculer de 7% à 1,7 milliard d'euros.

En revanche, Kering Eyewear et Corporate, qui comprend la branche lunettes et beauté, progresse (+23%) et passe le milliard d'euros de ventes.

Gucci en pleine restructuration

A noter, le groupe s'attend à un second semestre difficile en raison « des incertitudes pesant sur l'évolution de la demande » dans le luxe « au cours des prochains mois (et) après le ralentissement constaté au premier semestre 2024 ».

« Compte tenu des incertitudes pesant sur l'évolution de la demande des consommateurs du luxe au cours des prochains mois après le ralentissement constaté au premier semestre 2024, le résultat opérationnel courant de Kering du second semestre 2024 pourrait être en baisse de l'ordre de 30% par rapport au second semestre 2023 », a déclaré le groupe dans un communiqué.

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Car en dehors du problème de la demande, depuis des mois, Kering tente de redresser la marque italienne Gucci qui représente près de 50% de ses ventes et les deux tiers de sa rentabilité opérationnelle. Sous la direction créative de Sabato de Sarno, les premières créations sont apparues en boutique au début de l'année. Mais la restructuration de la marque devrait encore prendre du temps.

Les performances de Gucci au premier semestre « étaient relativement attendues », a expliqué lors d'un échange avec la presse Armelle Poulou, directrice financière de Kering, qui souligne que Gucci doit faire face à une « baisse importante dans le secteur du luxe en Asie Pacifique ».

« Dans un environnement de marché défavorable qui pèse sur notre chiffre d'affaires et notre profitabilité, nous travaillons avec constance à créer les conditions du retour à la croissance », a réaffirmé le PDG François-Henri Pinault cité dans un communiqué. « Bien que le contexte actuel puisse influer sur le rythme d'exécution de notre stratégie, notre détermination et notre confiance sont plus fortes que jamais », a-t-il ajouté.

Suite à cette contreperformance, l'action du groupe de luxe chutait de plus de 8% dans les premiers échanges à la Bourse de Paris jeudi 25 juillet. Le titre chutait à 276,25 euros vers 09H15, dans un marché en baisse de 1,75%. Depuis le début de l'année, l'action a reculé de plus de 30% en Bourse, devenant la plus mauvaise performance dans le secteur des entreprises du luxe au CAC 40.

LVMH trébuche à son tour

Si les résultats ne sont pas glorieux pour Kering, cette fois-ci, le groupe de François-Henri Pinault n'est pas seul dans ce cas.

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Après avoir habitué ses actionnaires à une croissance constante de ses profits et de son chiffre d'affaires, LVMH a annoncé, mardi, une baisse de 14% de son bénéfice net au premier semestre. Celui-ci recule à 7,26 milliards d'euros. Le repli est également palpable pour la performance opérationnelle. Le taux de marge opérationnelle courante s'établit à 25,5% sur le semestre, contre 27,4% au premier semestre 2023. Les ventes du groupe de Bernard Arnault ont elles aussi reculé de 1% à 41,68 milliards d'euros, « dans un climat d'incertitudes économiques et géopolitiques ». Le chiffre d'affaires est ainsi inférieur aux prévisions établies par les analystes de Bloomberg et Factset, qui tablaient respectivement sur 42,13 et 42,3 milliards d'euros.

« Les analystes prévoyaient une légère baisse du chiffre d'affaires et une détérioration marquée du résultat net pour le premier semestre 2024 (...) Cependant, les résultats réels ont été encore plus négatifs que prévu », explique l'analyste de XTB, Antoine Andreani, dans une note.

Dégringolades à la Bourse

Cette baisse, peu habituelle pour le géant français, lui a valu une dégringolade de 4,66% en Bourse ce mercredi. Mais elle a aussi entraîné Hermès qui reculait de 2,07% à la clôture, Kering de 4,54% et l'Oréal de 1,59%. Car les mauvaises nouvelles s'enchaînent dans l'industrie. Le 15 juillet, l'horloger suisse Swatch Group avait fait état d'une baisse de 70,5% de son bénéfice net au premier semestre, plombé par le ralentissement de la demande en Chine. La performance est « très mauvaise », ont jugé les analystes de Bernstein, soulignant également l'exposition du groupe à la classe moyenne chinoise. Le même jour, le groupe de luxe britannique Burberry a annoncé le remplacement de son directeur général, Jonathan Akeroyd, à la suite de la publication de nouvelles « performances décevantes ».

A noter, Hermès et L'Oréal dévoileront à leur tour leurs résultats semestriels, respectivement le 25 et le 30 juillet.

(Avec Agences)

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