Bourse : le CAC 40 reprend espoir après le résultat du premier tour des législatives

L’indice parisien a rebondi de près de 2% ce lundi suite au résultat des élections qui laissent penser que le Rassemblement national pourrait ne pas avoir de majorité absolue. Si le pire semble derrière, les analystes mettent en garde contre l’incertitude qui plane toujours sur la politique française.
Maxime Heuze
La Bourse de Paris renoue avec le vert.
La Bourse de Paris renoue avec le vert. (Crédits : Sarah Meyssonnier)

[Article publié le lundi 1er juillet à 16h40, mis à jour à 18h45]La Bourse de Paris retrouve le sourire et renoue avec le vert. Alors que le CAC 40, inquiet par la situation politique française, a dévissé de près de 5% depuis le 1er juin, ce dernier a repris des couleurs ce lundi en bondissant de 2,4% à l'ouverture avant de redescendre à 7.561 points à la clôture, à 18h, en hausse de 1,09%.

Après la victoire du Rassemblement national au premier tour, dimanche, suivie par les appels de la macronie à voter pour le Nouveau Front populaire, les investisseurs parient, à présent, sur le scénario d'une majorité relative au Parlement. « Cela rassure les marchés car cela signifie que les réformes les plus radicales de l'extrême droite et de la gauche ne pourront probablement pas être mises en place », explique à La Tribune Alexandre Baradez, analyste chez le courtier IG.

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Les autoroutes et les chaînes de télévision dans le viseur du RN

L'arrivée au pouvoir du parti d'extrême droite est en effet vu d'un mauvais œil par les investisseurs, notamment dans certains secteurs d'activité.

Le Rassemblement national a en effet plusieurs fois laissé entendre qu'il souhaitait renationaliser les autoroutes - faisant aujourd'hui la fortune des entreprises détentrices de ces dernières - et privatiser France Télévision, ce qui nuirait aux actuelles chaînes privées. D'ailleurs ce lundi, vers 18h face à l'éloignement de cette crainte, TF1 rebondissait de 5,21% et M6 de 4,09% quand Eiffage et Vinci ont flambé de respectivement 3,31% et 2,56% après avoir tous baissé de plus de 10% depuis le 1er juillet.

Plus indirectement liées à la victoire du Rassemblement national, les actions des grandes banques ont vu leur cours bondir ce lundi (+3,10% pour Société générale à la clotûre, +2,83% pour Crédit agricole et +3,59% pour BNP Paribas) après avoir, elles aussi, plongé de plus ou moins 10% sur un mois. Les investisseurs craignent, en effet, que la valeur des obligations d'Etat françaises, qu'elles détiennent en grand nombre en portefeuille, diminue fortement si le futur gouvernement parvenait à voter des réformes coûteuses qui feraient flamber le taux de la dette française.

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Un été chaud sur les marchés

Derrière les craintes autour de l'activité de certaines entreprises et d'une dégradation des finances publiques, la baisse de ces dernières semaines est aussi le fruit d'une forte spéculation. « Nous avons vu plusieurs fonds spéculatifs américains se positionner à la vente sur les actions françaises depuis l'annonce de dissolution » dans le but de tirer profit du chaos politique, constate Christopher Dembik, conseiller économique chez Pictet AM. « Et il semblerait que nombre d'entre eux se soient retirés après le résultat du premier tour », analyse l'économiste de Pictet AM. Fidèle à l'adage « vendre la rumeur et acheter la nouvelle », « le gros de la correction a été fait et je pense que le CAC 40 devrait remonter à moyen terme et peut-être même retrouver les 8.000 points en fin d'année car l'activité repart en Europe et que les taux directeurs devrait à nouveau baisser », avance Alexandre Baradez.

Reste que, si l'espoir d'une majorité relative rassure les investisseurs, ces derniers pourraient à nouveau prendre peur si les futurs sondages anticipaient un scénario de pleins pouvoirs au parti de Jordan Bardella. A noter aussi : « le risque d'un blocage politique faute de majorité absolue pourrait nuire aux actions si le gouvernement ne parvient pas, par exemple, à mettre en place des mesures pour diminuer le déficit », prévient l'analyste d'IG.

Dans cette optique, l'été devrait rester tendu, avec un probable point chaud lors du vote projet loi de finances rectificative qui pourrait avoir lieu dès juillet. « C'est là que nous verrons si le Rassemblement national va réussir à mettre en place ses réformes », conclut Christopher Dembik.

Maxime Heuze

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Commentaires 6
à écrit le 02/07/2024 à 9:08
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La baisse continue.

à écrit le 02/07/2024 à 8:12
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Extrême droite mon amour ! Depuis le temps quand même ! LOL ! ^^

à écrit le 02/07/2024 à 7:24
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Actionnaires depuis plus de 5 décennies la bourse est un placement de temps. En 5 décennies j'ai connu des moments positif et négatif dont 1981 mais la politique revient toujours aux marchés car les marchés sont le poumon de l'économie. Le NPF crie f...

à écrit le 01/07/2024 à 17:38
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La Bourse à bien noté surtout, que l'alliance de la gauche avec LFI à sa tête ne prendra pas les commandes du pays...

à écrit le 01/07/2024 à 17:11
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"Reprend espoir" ! Quel espoir ? Le CAC 40 a perdu 500 points; q'il ne retrouvera pas de sitôt; alors qu'il était déjà à la traîne par rapport à NYC. Et si la tendance à une remontée, lente, se montre (en Juillet/Août...), cela signifiera que le marc...

le 01/07/2024 à 17:26
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@ PM - le Cac 40 a quand même pris (environ 3 000 point depuis 2020. Les arbres ne montent pas jusqu'au ciel et des chutes annoncent toujours des rebonds." La politique de la France ne se fait pas à la corbeille"...mais un peu (beaucoup) quand même...

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