Le combat contre l'inflation n'est pas terminé, alerte la patronne de la BCE Christine Lagarde

Après avoir enclenché une première baisse des taux en juin, la Banque centrale européenne se montre prudente face aux données de l'inflation. « Nous ne nous reposerons pas tant que le match ne sera pas gagné et que l'inflation ne sera pas revenue à 2% », a déclaré ce lundi sa présidente, Christine Lagarde.
Compte tenu de l'ampleur inédite du choc inflationniste depuis le début de l'euro, « un atterrissage en douceur de l'inflation n'est toujours pas garanti », selon l'ancienne directrice générale du FMI.
Compte tenu de l'ampleur inédite du choc inflationniste depuis le début de l'euro, « un atterrissage en douceur de l'inflation n'est toujours pas garanti », selon l'ancienne directrice générale du FMI. (Crédits : Wolfgang Rattay)

La Banque centrale européenne n'a pas encore gagné le match contre l'inflation élevée, la cible de 2% ne devant pas être atteinte avant fin 2025, a prévenu ce lundi sa présidente Christine Lagarde. L'inflation en zone euro a été ramenée à 2,6% sur un an en mai, après avoir culminé à 10,6% en octobre 2022. Résultat, l'institution monétaire à réduit ses taux en juin pour la première fois depuis cinq ans.

Néanmoins, « nous ne nous reposerons pas tant que le match ne sera pas gagné et que l'inflation ne sera pas revenue à 2% », le taux idéal visé à moyen terme, a déclaré Christine Lagarde, la présidente de la BCE en ouverture d'un forum annuel organisé à Sintra, au Portugal. « Notre travail n'est pas terminé et nous devons rester vigilants », a-t-elle prévenu en début de discours.

Compte tenu de l'ampleur inédite du choc inflationniste depuis le début de l'euro, « un atterrissage en douceur de l'inflation n'est toujours pas garanti », selon l'ancienne directrice générale du FMI.

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Suite incertaine

Tout en décidant d'une première baisse des taux, largement anticipée, en juin, leur faisant quitter leur plus haut historique, la BCE a prévenu que la suite serait incertaine en raison de la volatilité de l'inflation. Si les pénuries de biens post-crise du Covid-19, facteur d'inflation, semblent résorbées, et que la hausse des prix d'énergie dans le sillage de la guerre russe en Ukraine ne pèse plus autant, « nous sommes toujours confrontés à plusieurs incertitudes concernant l'inflation future », selon la banquière centrale.

Elle a cité à cet égard « l'évolution du lien entre profits, salaires et productivité », au moment où les salariés obtiennent des hausses de salaires pour rattraper le pouvoir d'achat perdu, et « la question de savoir si l'économie sera frappée par de nouveaux chocs du côté de l'offre » sans préciser leur nature.

La BCE prévoit de fait un parcours cahoteux de l'inflation dans les mois à venir, avec des tarifs d'énergie potentiellement plus élevés et des prix dans les services influencés par la forte composante salariale. Néanmoins, comme déjà communiqué en juin, l'inflation devrait à nouveau atteindre les 2% « à la fin de l'année prochaine », a-t-elle ajouté.

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Vers une prochaine baisse des taux ?

Néanmoins, la perspective d'une nouvelle baisse fait de moins en moins de doute. La semaine dernière, le gouverneur de la Banque de Slovaquie a rassuré les marchés. Pourtant favorable à une politique monétaire rigoureuse, il a annoncé jeudi dernier : « Je pense que nous pouvons nous attendre à une nouvelle baisse des taux cette année ».

Si la déclaration du gouverneur laisse penser qu'une baisse supplémentaire des taux de la BCE lors de sa réunion de politique monétaire du 18 juillet est improbable, elle confirme que la Banque centrale européenne est bel et bien entrée dans un cycle d'assouplissement.

Les marchés parient sur trois baisses

De leur côté, les marchés monétaires tablent actuellement sur une baisse totale des taux de la BCE de 68 points de base cette année, tandis que la probabilité d'une troisième baisse après celle de juin et celle attendue en septembre est d'environ 70%.

La BCE pourrait « ne réduire ses taux qu'une fois par trimestre pour ramener le taux de dépôt à 3,25 % fin 2024 », estimait Holger Schmieding, de chez Berenberg, début juin.

« Nous aurons sûrement une deuxième baisse, au mieux en septembre, et si l'inflation continue de baisser, nous en aurons éventuellement une autre en décembre », anticipait de son côté l'analyste d'IG France, Alexandre Baradez, interrogé par La Tribune plutôt ce mois-ci.

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 02/07/2024 à 11:32
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On écoute encore cette mafia nous expliquer que demain ira mieux grâce à eux et à leurs idées magnifique alors que c'est eux qui nous mettent dans des situations de plus en plus dangereuse et précaire . A un moment, il faut dire stop à la mafia et ...

à écrit le 02/07/2024 à 10:18
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Depuis 2005 le gaz à augmenté de 73% donc l'électricité qui est couplé à subit aussi une augmentation. L'inflation autour des 7% pour les économistes et entre 7% et 200% ( comme le poulet) pour les consommateurs qui ont vu certains produits explosés ...

à écrit le 02/07/2024 à 9:43
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On veut nous faire croire que l'inflation est causé par la hausse des salaires, mais les prix se sont envolés a cause de l'inflation exorbitante du prix de l'énergie provoqué par le nouveau marché spéculatif européen. Au lieu de faire baisser les pri...

à écrit le 02/07/2024 à 9:40
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Pourquoi avoir baissé les taux si l'inflation est toujours là ?

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