Giorgia Meloni espère que l'UE comprendra le « message » des européennes

Par latribune.fr  |   |  587  mots
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Depuis le G7, la cheffe du gouvernement ultraconservateur italien a affirmé que « les citoyens européens demandent du pragmatisme, une approche moins idéologique sur différentes grandes questions ». Les chefs d'Etat et de gouvernements des 27 se retrouvent lundi à Bruxelles pour négocier sur les « top jobs », les dirigeants des principales institutions de l'UE.

La cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni a dit espérer samedi que l'Europe prenne en compte dans ses politiques le « message » envoyé par les citoyens européens aux élections, marquées par une poussée de l'extrême droite.

Mme Meloni, sortie renforcée de ce scrutin avec plus de 28% des voix pour son parti post-fasciste Fratelli d'Italia, espère que « l'Europe comprenne le message qui est arrivé des citoyens européens parce que tirer comme enseignement des élections européennes que tout allait bien serait, je le crains, une lecture un peu biaisée ».

 Du« pragmatisme » et une « approche moins idéologique »

« Les citoyens européens demandent du pragmatisme, une approche moins idéologique sur différentes grandes questions », a affirmé Mme Meloni lors de la conférence de presse de clôture du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du G7 qui s'est tenu de jeudi à samedi dans les Pouilles (sud) sous présidence italienne.

Giorgia Meloni est une opposante virulente par exemple du Pacte vert européen et promotrice en revanche d'un durcissement sur le dossier migratoire. « Je pense que la politique doit surtout répondre aux indications arrivant des citoyens », a-t-elle insisté.

Négociations sur les « top jobs »

Les chefs d'Etat et de gouvernements des 27 se retrouvent lundi à Bruxelles pour négocier sur les « top jobs », les dirigeants des principales institutions de l'UE, et notamment sur l'éventuelle reconduction d'Ursula von der Leyen à la tête de la Commission.

« Nous nous réunirons lundi et c'est dans cette enceinte que nous débuterons nos évaluations », a-t-elle confirmé, rappelant que la « proposition » pour la présidence de la Commission « revient au parti populaire européen (PPE), le parti qui a le plus grand nombre de parlementaires ».

Douze des 27 membres du Conseil européen sont membres du PPE, et, selon une règle non-écrite, le vainqueur des élections européennes peut revendiquer la présidence de la Commission européenne. Mme Meloni a également souhaité qu'on « reconnaisse à l'Italie le rôle qui lui revient en termes de compétences dont elle devra s'occuper quand la Commission sera formée ».

Polémique autour du droit à l'avortement

La cheffe du gouvernement ultraconservateur italien a également fustigé samedi « une polémique artificielle » sur l'absence de mention du droit à l'avortement dans la déclaration finale des dirigeants.

« La polémique a été construite de manière totalement artificielle et en fait c'est une polémique qui n'a pas eu lieu au sommet (...) parce qu'il n'y avait rien sur quoi se disputer », a assuré Mme Meloni au cours de la conférence de presse de clôture du sommet, alors que ce sujet a fait la une des médias en Italie et à l'étranger.

Dans la déclaration finale publiée vendredi soir, les dirigeants des sept démocraties le plus riches de la planète ne font aucune référence directe au droit à l'avortement. Un changement de taille par rapport au dernier sommet d'Hiroshima, au Japon, en 2023, quand le communiqué avait affiché leur attachement à « l'accès à un avortement sûr et légal et à des prestations de soin post-avortement ».

Le sujet a donné lieu à un bras de fer en coulisses entre les délégations. Les Etats-Unis, la France et l'Union européenne, notamment, souhaitaient conserver cette formulation, mais la Première ministre italienne, à la tête d'une formation ultraconservatrice et qui assure la présidence tournante du G7, a refusé catégoriquement d'écrire noir sur blanc la formulation agréée l'an dernier.