Législatives  : face au Rassemblement national, le « front républicain » s'organise sans enthousiasme

Après des dizaines de désistements, la ligne de départ du deuxième tour des élections législatives sera connue mardi à 18H00, et devrait confirmer la constitution d'un « front républicain » contre le Rassemblement national, même si une quinzaine de candidats de la majorité présidentielle arrivés en troisième position font de la résistance.
A ce stade, selon les constatations de l'AFP, plus de 150 candidats se sont désistés sur plus de 300 triangulaires initialement prévues à l'issue du premier tour.
A ce stade, selon les constatations de l'AFP, plus de 150 candidats se sont désistés sur plus de 300 triangulaires initialement prévues à l'issue du premier tour. (Crédits : © LTD / Xose Bouzas / Hans Lucas)

En ordre de bataille. Le président de la République Emmanuel Macron et les responsables du Nouveau Front populaire exhortent depuis lundi leurs candidats à se désister en faveur d'un adversaire mieux placé pour battre le RN.

La photo de ce « front républicain » n'est pas encore développée, et elle ne sera vraiment claire qu'à 18h00 ce mardi, l'heure limite à laquelle les prétendants à la députation doivent déposer ce mardi leur dossier de candidature.

A ce stade, selon les constatations de l'AFP, plus de 150 candidats se sont désistés sur plus de 300 triangulaires initialement prévues à l'issue du premier tour. L'objectif est d'empêcher le RN d'obtenir la majorité absolue dimanche au soir du second tour.

Borne et Darmanin profitent de désistements de candidats LFI

Parmi ceux-ci, figurent pour l'instant une majorité de représentants du Nouveau Front populaire (NFP), ou encore trois ministres (Sabrina Agresti-Roubache, Marie Guévenoux, Fadila Khattabi). Le candidat LFI s'est retiré dans le Calvados pour favoriser l'élection face au RN de l'ex-Première ministre Elisabeth Borne.

Pourtant, la gauche l'a vigoureusement combattue sur les réformes des retraites et de l'immigration ou sur le recours à l'article 49.3 sur le budget. Même démarche à Tourcoing, où la candidate investie par le NFP se retire pour ne pas prendre le risque de voir le RN battre le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

« Pas une voix pour le Rassemblement national »

« Nous avons appliqué une règle claire (...) : pas une voix pour le Rassemblement national, pas un siège de plus pour le Rassemblement national. Et nous souhaitons effectivement que le camp macroniste fasse preuve d'une même clarté », a déclaré lundi soir sur France 2 le coordinateur des Insoumis Manuel Bompard.

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Les quatre candidats du Nouveau front populaire (NFP) arrivés en troisième position dimanche soir au premier tour des élections législatives en Moselle ont ainsi annoncé leur désistement pour « faire barrage » au RN, écartant donc la perspective de triangulaires dans ce département.

Macron appelle ses troupes à se désister en cas de ballotage défavorable

Emmanuel Macron a affirmé à ses ministres réunis hier à l'Elysée que « pas une voix » ne devait  « aller à l'extrême droite », rappelant que la gauche s'était mobilisée face au RN en 2017 et en 2022, permettant sa propre accession à l'Elysée, selon un participant. Une manière de répondre à ceux qui, dans sa majorité, renvoient dos-à-dos le RN et La France insoumise, accusée d'avoir flirté pendant la campagne européenne avec l'antisémitisme.

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Au premier rang desquels le ministre des Finances Bruno Le Maire et l'ex-Premier ministre Edouard Philippe. La parole présidentielle vaut aussi avertissement aux postulants de son propre parti, Renaissance, qui rechigneraient à laisser le champ libre à un candidat de gauche, mieux placé face au RN.

Certains ont déjà franchi le pas : ainsi, la candidate Renaissance Elisabeth Toutut-Picard s'est désistée lundi dans la 7e circonscription de Haute-Garonne, où elle se classe 3e derrière un candidat LR (soutenu par le RN), arrivé largement en tête du 1er tour, et le député sortant LFI.

Des « alliances du déshonneur », selon Bardella

D'autres candidats rechignent à se désister et ils sont une quinzaine. En Haute-Vienne, par exemple, les trois candidats de l'ex-majorité ont refusé de se désister au profit de ceux du NFP arrivés en tête (deux insoumis et un socialiste). Deux autres ont également préféré se maintenir en Charente et en Dordogne, face à des candidats insoumis, dans les Pyrénées-Atlantiques, contre une socialiste et dans la Vienne face à une écologiste.

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Jean Lassalle (divers droite), également arrivé troisième, a lui aussi confirmé sa candidature au second tour dans les Pyrénées-Atlantiques, où un candidat divers gauche a pour sa part fini par se désister lundi soir.

Autorité morale à gauche, l'ex-secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a mis en garde lundi dans un entretien à l'AFP « contre tout accroc dans le désistement républicain ».

De son côté, Jordan Bardella, président du RN et prêt à entrer à Matignon, a dénoncé des « alliances du déshonneur » pour lui faire barrage, et appelé les électeurs à lui accorder une majorité absolue face à la menace existentielle pour la nation française que représente selon lui l'alliance de gauche Nouveau Front populaire.

(Avec AFP)

Commentaires 9
à écrit le 02/07/2024 à 22:53
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Quel triste spectacle de voir renaissance se désister en faveur de candidats LFI ! Alors que le président avait dit l'exact contraire il y a quelques jours ! Mais que vaut encore la parole des gens ? Punaise mais ces gens sont vraiment prêts à n'impo...

à écrit le 02/07/2024 à 20:35
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Le vrai but ne devrait pas être que le RN n’ait pas de majorité absolue (pour l’instant) mais de trouver une solution pour qu’il décline. Or les manœuvres actuelles vont peut-être réussir à faire en sorte qu’il n’ait pas de majorité absolue (pour l’i...

à écrit le 02/07/2024 à 12:18
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Pourquoi les candidats d'ensemble refusent le désistement en faveur d'un NFP?? Si ils étaient arrivés en deuxième position avant FNP les appels auraient été clairs et avec beaucoup de remarques désobligeantes (pour être correct ) si le candidat...

à écrit le 02/07/2024 à 10:19
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Changer de programme, changer les alliances, au beau milieu d’un processus démocratique, entre les deux tours d’une élection, est tout simplement une vilénie! personne de sensé ne peut valider de telles manœuvres. La base est tout de même simple: le ...

à écrit le 02/07/2024 à 10:11
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Hier sur les chaines publiques (la 2 et la 5) c'était 45 minutes de propagande anti RN non stop, elle est où l'information, pourquoi la France s'enfonce ? ce n'est ni le réchauffement climatique ni le RN.

à écrit le 02/07/2024 à 9:09
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Cela ne fait même pas 15 jours que M. Attal qualifiait le NFP "d'accord de la honte" entre le PS et LFI, dont il indiquait qu'il est promoteur du "communautarisme politique" et "poursuivi pour apologie du terrorisme". N'y a-t-il pas tout de même une ...

à écrit le 02/07/2024 à 8:42
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Stop de parler du front républicain je souhaite que les journalistes ne tombent pas dans cette mascarade. La République vaut mieux que cette kermesse qui se targue d'être républicaine alors qu'elle n'est que de la parodie de la République. Un mot mag...

à écrit le 02/07/2024 à 8:17
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C'est pas là qu'il faut de la "résistance" ! C'est quand on est au pouvoir qu'il faut résister à la mainmise financière ! Mais vous préférez tous résister à la démocratie pour vous faire toujours plus de fric pour engraisser vos gros tas de graisse d...

à écrit le 02/07/2024 à 7:45
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Pour ne pas perdre la face, Macron préfère donner les clefs de Matignon à Mélenchon...

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