Venezuela : les liaisons aériennes avec le Panama et la République dominicaine sont suspendues

Les pays d'Amérique latine mettent en doute le résultat du scrutin au Venezuela, qui a permis la réélection de Nicolas Maduro. Dans ce contexte, le gouvernement de Caracas, pour des raisons « d'ingérence », a décidé de suspendre les vols avec le Panama et la République dominicaine.
Le pays a annoncé suspendre dès ce mercredi les vols à destination et en provenance du Panama et de la République dominicaine.
Le pays a annoncé suspendre dès ce mercredi les vols à destination et en provenance du Panama et de la République dominicaine. (Crédits : Reuters)

La crise au Venezuela s'envenime. Le pays a annoncé suspendre dès ce mercredi les vols à destination et en provenance du Panama et de la République dominicaine, en raison des « actions d'ingérence » des gouvernements de ces deux pays, qui ont mis en doute la transparence de la réélection du président Nicolas Maduro, a annoncé le ministère des Transports.

Le gouvernement a précisé dans un communiqué « la suspension temporaire des vols commerciaux en provenance et à destination de la République bolivarienne du Venezuela vers le Panama et la République dominicaine, à compter du 31 juillet ».

En effet, Nicolas Maduro, considéré comme un syndicaliste sans envergure par ses détracteurs, a su se maintenir au pouvoir et a remporté dimanche un troisième mandat de six ans au terme d'un scrutin contesté par l'opposition. Une élection qui suscite même le scepticisme de la communauté internationale.

Lire aussiVenezuela : duel à trois à Caracas

Vers une crise diplomatique en Amérique latine ?

Neuf pays d'Amérique latine ont ainsi appelé lundi à réexaminer les résultats des élections. L'Argentine, le Costa Rica, l'Équateur, le Guatemala, le Panama, le Paraguay, le Pérou, la République dominicaine et l'Uruguay « exigent un réexamen complet des résultats avec la présence d'observateurs électoraux indépendants » et une réunion sous l'égide de l'Organisation des Etats américains (OEA), indiquent les neuf pays dans une déclaration commune publiée par le ministère argentin des Affaires étrangères.

En réponse, outre la suspension des vols à destination du Panama et de la République dominicaine, le Venezuela a également annoncé lundi le retrait de son personnel diplomatique de sept pays d'Amérique latine pour protester contre cette « ingérence », selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Caracas estime que la position de ces gouvernements (Argentine, Chili, Costa Rica, Panama, Pérou, République dominicaine et Uruguay) « porte atteinte à la souveraineté nationale » et a demandé que leurs diplomates quittent le pays. Accusé de complots, six collaborateurs de l'opposante Maria Corina Machado sont par ailleurs réfugiés à l'ambassade d'Argentine depuis le mois de mars.

Pourtant, les pays d'Amérique latine ne sont pas les seuls à s'interroger. Les Etats-Unis ont affirmé « craindre que le résultat annoncé ne reflète pas la volonté ou le vote du peuple vénézuélien ». Le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, et la France ont appelé à la « transparence totale », demandant l'intégralité des procès-verbaux et des résultats.

« Ce n'est pas le résultat idéal pour Maduro », a estimé Rebecca Hanson, de l'Université de Floride. « En termes d'acquisition d'une certaine légitimité internationale - ce qui était un objectif de M. Maduro -, cette élection a été un désastre ».

L'opposition assure pouvoir « prouver » la victoire de son candidat

Dans ce contexte, au moins une personne est morte d'après une ONG dans une des manifestations spontanées qui ont éclaté lundi au Venezuela, ponctuées d'échauffourées avec les forces de l'ordre.

Lundi soir, la cheffe de l'opposition vénézuélienne Maria Corina Machado, qui n'avait pu se présenter au scrutin car déclarée inéligible par le pouvoir, a assuré lors d'une conférence de presse que l'opposition avait les moyens de « prouver » la victoire de son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia, discret diplomate qui l'avait remplacée au pied levé.

L'opposition a réuni 73% des bordereaux de résultats des bureaux de vote et selon elle, Edmundo Gonzalez Urrutia a obtenu 6,27 millions de voix, contre 2,7 millions au président sortant Nicolas Maduro, proclamé vainqueur par le CNE. Elle a affirmé que ces « preuves de la victoire » ont été fournies à « des dirigeants » dans le monde et qu'elles seraient mises en ligne pendant la nuit.

La veille, le chef du CNE avait dénoncé une « agression contre le système de transmission des données qui a retardé » le décompte. En effet, ces décomptes par bureaux de vote que réclament l'opposition et la communauté internationale ne sont pas disponibles.

Crise économique et sociale

Le pays pétrolier, longtemps un des plus riches d'Amérique latine, est exsangue, empêtré dans une crise économique et sociale sans précédent : effondrement de la production pétrolière, PIB réduit de 80% en dix ans, pauvreté et systèmes de santé et éducatif totalement délabrés...

Plus de 7 millions de Vénézuéliens, selon les estimations de l'ONU, ont fui la crise politique et économique du pays. Beaucoup sont passés par le Tachira pour rejoindre la Colombie et entament le difficile voyage vers le Nord traversant notamment la jungle du Darien avant de rejoindre les Etats-Unis. Et la réélection de Maduro provoquerait une nouvelle vague de départs selon de nombreux observateurs. Les Etats-Unis avaient déjà durci leurs sanctions pour tenter d'évincer Nicolas Maduro après sa réélection contestée de 2018.

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 31/07/2024 à 9:22
Signaler
Les petites marionnettes des USA de cette région participent (c'est le rôle qui leur est dévolu par le Parrain!) à déstabiliser le Venezuela, grand producteur de pétrole, dans le seul but de permettre aux USA d'opérer un "regime change" et mettre ain...

à écrit le 30/07/2024 à 10:27
Signaler
Pour éviter que ces grands courageux d'oligarques fuient comme à leur habitude alors que justement la solution serait justement qu'ils se barrent tous et de leur interdire de revenir par contre. Il est bizarre ce Maduro de vouloir garder cette engean...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.