Venezuela : l'opposition appelle Maduro à quitter le pouvoir et lui promet des garanties

Près de deux semaines après la réélection contestée du président Nicolas Maduro, ses opposants lui proposent une porte de sortie. Ce vendredi, la cheffe de l'opposition vénézuélienne Maria Corina Machado a affirmé dans un entretien à l'AFP qu'elle offrira « des garanties et sauf-conduits » au chef d'Etat, s'il quitte volontairement le pouvoir.
Nicolas Maduro, a été officiellement proclamé président le 29 juillet par le Conseil national électoral (CNE).
Nicolas Maduro, a été officiellement proclamé président le 29 juillet par le Conseil national électoral (CNE). (Crédits : © LTD / Leonardo Fernandez Viloria/REUTERS)

[Article publié le vendredi 9 août à 16h34, mis à jour à 16h47] Vers un apaisement au Venezuela ? Ce vendredi, la cheffe de l'opposition vénézuélienne, Maria Corina Machado, a annoncé dans un entretien à l'AFP qu'elle offrira « des garanties et sauf-conduits » au président Nicolas Maduro, s'il quitte volontairement le pouvoir.

Elle appelle à une « négociation pour la transition démocratique (qui) inclut des garanties, des sauf-conduits et des incitations pour les parties impliquées,c'est à dire (pour les membres) du régime qui a été vaincu lors de cette élection présidentielle ». « Nous sommes déterminés à aller de l'avant dans les négociations », insiste-t-elle. « Il s'agira d'un processus de transition complexe et délicat, dans lequel nous rassemblerons toute la nation ».

« Je me sens profondément fière de ce que nous avons fait, de ce que la société vénézuélienne a fait, en surmontant tous les obstacles de l'élection la plus inégalitaire et arbitraire en termes d'abus et d'outrages du régime », se félicite la femme politique de 56 ans, qui a battu campagne pendant des mois, sans pouvoir se présenter car déclarée inéligible par le pouvoir.

Une réélection contestée

Pour rappel, le président sortant, Nicolas Maduro, a été officiellement proclamé président le 29 juillet par le Conseil national électoral (CNE). L'héritier de l'ancien président, Hugo Chavez (1999-2013), a obtenu 51,2% des suffrages avec 5,15 millions de voix, devant le candidat de l'opposition Edmundo Gonzalez Urrutia, avec un peu moins de 4,5 millions (44,2%), selon les chiffres officiels annoncés par le président du CNE, Elvis Amoroso, après le dépouillement de 80% des bulletins et une participation de 59%.

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Très rapidement, les contestations du résultat se sont multipliées dans le pays. « Il ne s'agit pas d'une fraude de plus, mais d'une méconnaissance et de la violation grossière de la volonté populaire, a affirmé Maria Corina Machado le jour même du vote. Nous savons tous ce qui s'est passé aujourd'hui »« Notre combat continue, nous ne nous reposerons pas tant que la volonté du peuple vénézuélien ne sera pas reflétée », a déclaré Emundo Gonzalez Urrutia, ajoutant qu'il n'y avait pas d'appel à manifester.

La gauche française appelle à un audit du vote

Ce vendredi, Maria Corina Machado a également souligné que les « forces internationales sont conjointement responsables de ce qui se passe au Venezuela », appelant à plus d'implication de la communauté internationale.

Justement, à l'international, cette élection a également été critiquée. « Nous craignons sérieusement que le résultat annoncé ne reflète pas la volonté ou le vote du peuple vénézuélien », a indiqué le jour de l'élection, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken. En Europe, le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell, a réclamé une « transparence totale dans le processus électoral » au Venezuela après la proclamation de la victoire de Nicolas Maduro, contestée par l'opposition.

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Ce vendredi, plusieurs partis de la gauche française, dont le PS et Les Ecologistes, ont demandé « un audit citoyen, public et pluraliste des actes du scrutin » présidentiel au Venezuela.

Cet audit doit « permettre la publication par le Conseil national électoral (CNE) de l'ensemble des résultats par bureaux de vote », relèvent ces formations, parmi lesquelles le NPA (Nouveau parti anticapitaliste), dans un communiqué.

La publication des procès-verbaux du scrutin présidentiel vénézuélien est notamment demandée par la France et plusieurs puissances sud-américaines comme le Brésil, la Colombie et le Mexique.

« Nous affirmons le droit inaliénable des Vénézuéliens à choisir démocratiquement leurs dirigeants ainsi qu'à protester sans être criminalisés par l'Etat », ajoutent ces partis de gauche dans leur communiqué. A noter, ce document n'a pas été signé par le Parti communiste ou La France insoumise (LFI), qui sont restés silencieux sur la crise au Venezuela et sur le comportement de Nicolas Maduro, qui se dit « bolivarien et marxiste » et que ses opposants qualifient de « dictateur ».

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Une « campagne de terreur »

Pourtant, depuis le 29 juillet, les affrontements entre opposants au pouvoir en place et militaires ont fait 24 morts, selon les organisations de défense des droits de l'homme, et plus de 2.200 arrestations, selon l'opposion.

Le 6 août dernier, Maria Corina Machado a dénoncé une « campagne de terreur » au Venezuela, sur fond d'arrestations massives et de croisade du président contre les réseaux sociaux. « Ils veulent nous intimider pour que nous ne communiquions pas, car si nous étions isolés, nous serions beaucoup plus faibles. Et cela n'arrivera pas (...) la peur ne nous paralysera pas et nous ne quitterons pas les rues », a-t-elle déclaré dans un enregistrement publié sur les réseaux sociaux.

Au même moment, les forces armées vénézuéliennes ont rejeté les appels au soutien de l'opposition qu'elles ont jugés « désespérés et séditieux (qui) cherchent à saper notre unité », a déclaré dans un communiqué le ministre de la Défense, le général Vladimir Padrino, réaffirmant « une loyauté absolue envers le citoyen Nicolas Maduro Moros (...), légitimement réélu par le pouvoir populaire ». Lundi, dans un communiqué commun, les deux opposants avaient appelé « militaires et policiers » à se ranger « du côté du peuple (...). Nous lançons un appel à la conscience des militaires et policiers pour qu'ils se rangent du côté du peuple et de leurs propres familles. »

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 09/08/2024 à 19:12
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Haha, avec les grands democrates donc de gauche ca finit tjs pareil. Et ils sont pour la revolution et pour renverser ke pouvoir enfin sauf quand cest eux qui le detiennent avec bienveillance. Le Melenchon local donc juste donc tolerant ne fera pas...

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