Ukraine : Poutine pose ses conditions pour un cessez-le-feu, Kiev dénonce « un ultimatum » à la « Hitler »

Par latribune.fr  |   |  547  mots
Le président russe Vladimir Poutine. (Crédits : Maxim Shemetov)
En réponse au sommet pour la paix en Ukraine qui se déroule actuellement en Suisse, le président russe a pris la parole pour exposer une liste de requêtes pour accepter la fin des combats.

Les intentions de Vladimir Poutine restent inflexibles, plus de deux ans après le déclenchement de son "opération spéciale" pour "dénazifier" l'Ukraine.  Le chef du Kremlin a posé vendredi ses conditions à un cessez-le-feu. Parmi elles, l'annexion formelle de quatre régions de l'Est et du Sud, des revendications aussitôt rejetées comme "absurdes" par le pouvoir ukrainien.

Lors d'un discours vendredi matin à Moscou, à la veille de la conférence internationale pour la paix en Suisse, le président russe a tenté de préempter l'issue de cette réunion, à laquelle la Russie n'est pas conviée, en posant des "conditions très simples" à la cessation des hostilités.

La Suisse accueille samedi et dimanche 90 Etats et organisations pour une conférence pour la paix qui devrait se concentrer sur la sûreté nucléaire et l'approvisionnement alimentaire de l'Ukraine et laisser de côté les questions territoriales. La Russie a jugé cette initiative "futile".

Aussi, le président russe, dont l'armée a repris depuis plusieurs mois l'initiative sur le front face à des forces ukrainiennes en manque d'hommes et de munitions, a réclamé que Kiev renonce à rejoindre l'Otan et se retire des régions de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijjia que la Russie occupe déjà partiellement et prétend annexer en plus de la Crimée.

"Dès que Kiev (...) commencera le retrait effectif des troupes et notifiera l'abandon de son projet d'adhésion à l'Otan, nous donnerons immédiatement, à la minute même, l'ordre de cesser le feu et d'entamer des négociations", a dit M. Poutine face aux cadres du ministère russe des Affaires étrangères.

Vladimir Poutine a insisté sur le fait que l'Ukraine devait remettre à la Russie la totalité de ces territoires, alors même que Moscou ne les occupe que partiellement et que les combats y font toujours rage.

Kiev dénonce des « mensonges »

Autres exigences de Vladimir Poutine : la démilitarisation de l'Ukraine, envahie le 24 février 2022 par l'armée russe, et la fin des sanctions occidentales.

"Ces messages sont des messages d'ultimatum (...) Hitler faisait la même chose, quand il disait +Donnez-moi une partie de la Tchécoslovaquie et on en reste là+, mais non, ce sont des mensonges", a commenté Volodymyr Zelensky dans un entretien à la chaîne d'information italienne SkyTG24.

"Il ne s'arrêtera pas", a poursuivi Volodimir Zelensky à propos du chef du Kremlin, établissant un parallèle avec les visées expansionnistes d'Adolf Hitler avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.

L'Ukraine, les Etats-Unis et l'Otan ont immédiatement rejeté ces conditions du maître du Kremlin.

Remplir ces condition constituerait de facto une reddition de l'Ukraine, dont l'objectif est de rétablir son intégrité territoriale et sa souveraineté dans les frontières internationalement reconnues.

Vladimir Poutine a aussi dénoncé la décision jeudi du G7 de garantir un prêt de 50 milliards de dollars à l'Ukraine avec les futurs intérêts des actifs russes gelés depuis le début de l'offensive russe.

Le Kremlin avait proclamé dès septembre 2022 l'annexion de quatre régions de l'est et du sud de l'Ukraine, en plus de celle de la Crimée en 2014.

L'armée russe contrôle à ce jour environ 1/5e du territoire ukrainien.

(Avec agences)