Sommet du G7 : les États-Unis promettent de nouvelles annonces en faveur de l'Ukraine

Joe Biden partira ce mercredi pour le sommet du G7 en Italie, qui commencera le lendemain, armé de nouvelles annonces en faveur de l'Ukraine, selon un porte-parole de la Maison Blanche. Il veut notamment rendre possible l'utilisation des bénéfices tirés d'actifs russes confisqués, afin d'assurer une aide sur le long court à Kiev, même en cas de retour au pouvoir de Donald Trump.
Le président américain Joe Biden veut montrer à son homologue russe Vladimir Poutine que « le temps ne joue pas en sa faveur » concernant la guerre en Ukraine (photo d'archive).
Le président américain Joe Biden veut montrer à son homologue russe Vladimir Poutine que « le temps ne joue pas en sa faveur » concernant la guerre en Ukraine (photo d'archive). (Crédits : Elizabeth Frantz)

[Article publié le mercredi 12 juin 2024 à 9h15, mis à jour à 10h49] Le sommet du G7 - qui réunit États-Unis, Canada, Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie et Japon -, de jeudi à samedi promet déjà des annonces fortes pour l'Ukraine. Selon John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, le président américain, Joe Biden, qui y sera présent, veut montrer à son homologue russe Vladimir Poutine que « le temps ne joue pas en sa faveur » concernant la guerre en Ukraine.

Parmi les annonces attendues, certaines visent à « libérer la valeur des actifs souverains russes gelés », a indiqué le porte-parole américain. Un sujet qui n'a pas toujours fait consensus parmi les pays membres du « Groupe des 7 ». Mais « il y aura une unanimité au G7 quand il s'agira de travailler pour utiliser ces actifs gelés afin d'aider l'Ukraine à se reconstruire », a-t-il affirmé. Le sommet sera aussi l'occasion d'annoncer « de nouvelles sanctions et des mesures de limitation des exportations », qui viseront des « entités et réseaux aidant la Russie à se procurer ce dont elle a besoin pour sa guerre » contre l'Ukraine, a ajouté le porte-parole.

« Le G7 est plus uni » que jamais autour de « valeurs communes », a assuré John Kirby, alors que ce sommet se tient peu après des élections européennes lors desquelles l'extrême droite a fait une poussée. Une situation qui inquiète d'ailleurs fortement le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. « Les slogans radicaux prorusses (de ces formations) sont dangereux pour vos pays », a-t-il lancé depuis Berlin ce mardi, où il participait à une conférence internationale pour la reconstruction de l'Ukraine.

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Selon le quotidien américain New York Times, les États-Unis vont envoyer un autre système de défense antiaérienne Patriot en Ukraine dans les prochains jours. Le journal affirme qu'il est actuellement déployé en Pologne, où il protège un contingent américain devant rentrer outre-Atlantique. Volodymyr Zelensky en réclame depuis des mois. Encore ce mardi, il a déclaré que « la défense antiaérienne est la réponse » à « la terreur des missiles et des bombes qui aide les troupes russes à avancer sur le terrain » de l'Ukraine. Contacté par l'AFP, le Pentagone n'a pas répondu pour le moment.

Biden veut agir vite, au cas où

Si l'administration Biden pousse à utiliser les bénéfices tirés d'actifs russes confisqués, c'est parce que ce projet verrait les États-Unis avancer immédiatement une somme de 50 milliards de dollars sous forme de prêts en faveur de l'Ukraine, qui seraient ensuite amortis grâce aux intérêts provenant de ces actifs. Le but ? Éviter d'effectuer de plus petits paiements, sur une plus longue durée, qui pourraient être annulés par Donald Trump si jamais il est de retour à la Maison Blanche en cas de victoire aux prochaines élections présidentielles, qui auront lieu en novembre.

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Une source ayant connaissance des discussions a affirmé que les pays du G7 souhaitaient par cette mesure « amoindrir le risque de détérioration (de l'aide à Kiev) lié aux élections ». Et ainsi se protéger si Donald Trump reprend le poste de président des États-Unis. Car, lors de son premier mandat (2016-2020), il a eu une approche quelque peu chaotique avec le G7. Exemple à un sommet au Canada, en 2018, où il avait fustigé le Premier ministre Justin Trudeau, hôte du sommet, qu'il avait qualifié de « malhonnête et faible ». Il avait ensuite décidé de ne pas se joindre au communiqué commun qui clôt traditionnellement ces sommets.

Plus globalement, Donald Trump a déclaré qu'il « encouragerait » la Russie « à faire ce qu'elle veut » aux pays de l'Otan qui ne paient pas leur part, et fait fréquemment l'éloge de dictateurs et autocrates. De quoi susciter l'inquiétude en Europe. C'est pourquoi son rival à la course à la Maison Blanche devrait marteler au G7 le même message qu'en Normandie la semaine dernière : Donald Trump est un danger, tant aux États-Unis qu'au-delà.

La Chine aussi au menu du G7

Si la question ukrainienne sera au centre de ce sommet, les membres du G7 vont aussi évoquer « le soutien de la Chine au complexe militaro-industriel russe » ainsi que les politiques commerciales déloyales de Pékin, a indiqué John Kirby. Selon le porte-parole américain, face aux énormes investissements chinois dans les pays en développement, Joe Biden entend promouvoir à nouveau une initiative baptisée « Partenariat global pour les infrastructures », censée proposer des financements aux nations émergentes sans les écraser sous la dette.

Dans le détail, l'Afrique, le changement climatique, et le développement seront les sujets de la session d'ouverture de ce jeudi. Suivront une session consacrée à la situation au Proche-Orient, puis des discussions sur l'Ukraine. Le programme de vendredi prévoit d'aborder l'immigration, la région indo-pacifique et la sécurité économique, ainsi que l'intelligence artificielle. Le sommet doit s'achever vendredi à 19h00 (17h00 GMT), avant une conférence de presse finale de Giorgia Meloni samedi après-midi.

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Le pape, Volodymyr Zelensky, ou encore Narendra Modi attendus

Les dirigeants du « Groupe des 7 » seront présents au sommet qui aura lieu en Italie, dans la luxueuse station balnéaire de Borgo Egnazia, dans les Pouilles, région au sud du pays. À savoir le président Joe Biden, son homologue français Emmanuel Macron, le Premier ministre japonais Fumoi Kishid, le britannique Rishi Sunak et le canadien Justin Trudeau, et le chancelier allemand Olaf Scholz.

Parmi les invités, le pape François, qui participera aux réflexions sur l'intelligence artificielle, le Premier ministre indien Narendra Modi, et le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Ce dernier aura d'ailleurs une réunion bilatérale avec Joe Biden, suivie d'une conférence de presse commune.

Sans participer aux discussions officielles, d'autres dirigeants n'appartenant pas au groupe ont été conviés à l'événement par la Première ministre italienne Giorgia Meloni. Parmi eux, plusieurs dirigeants africains, dont l'Algérien Abdelmadjid Tebboune, le Tunisien Kais Saied, le Kényan William Ruto et le Mauritanien Mohamed Ould Ghazouani. Sur cette liste figurent aussi les présidents turc Recep Tayyip Erdogan, argentin Javier Milei et brésilien Luiz Inacio Lula da Silva - dont le pays assure la présidence tournante du G20 -, le dirigeant émirati cheikh Mohammed ben Zayed al-Nahyane, et le roi Abdallah II de Jordanie. Des sources diplomatiques italiennes avaient évoqué la présence du prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane, mais son nom n'apparaît pas sur la liste.

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 12/06/2024 à 23:45
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Et aujourd'hui Politico qu'on peut difficilement accuser de rouler pour le Kremlin balance un article: "US-EU spat derails push for $50B Ukraine loan using Russian assets " Je vous laisse chercher l'article sur google, l'idée de Biden c'était de cré...

à écrit le 12/06/2024 à 21:33
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"Il veut notamment rendre possible l'utilisation des bénéfices tirés d'actifs russes confisqués, afin d'assurer une aide sur le long court à Kiev, même en cas de retour au pouvoir de Donald Trump." Qu'est-ce qui retient le putschiste sénile de W...

à écrit le 12/06/2024 à 18:06
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le G7 c'est comme "l'air guitare", ca bouge les bras, ca fait des sons avec la bouche mais ca n'est pas reel

à écrit le 12/06/2024 à 10:17
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Entre l'utilisation des "actifs russes gelés" ou l'utilisation "des bénéfices tirés des actifs russes confisqués", il y a un fossé notoire entre les deux. Si le premier ouvrirait un nouveau précédent dangereux dans l'architecture de la finance mondia...

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