Ukraine : l’Italie va envoyer un nouveau système antiaérien, affirme Kiev

L'Ukraine a affirmé ce mardi que l'Italie s'apprêtait à lui fournir un nouveau système de défense antiaérien, un an après un premier exemplaire livré conjointement avec la France. Une annonce qui intervient alors que Kiev multiplie ces dernières semaines les appels aux Occidentaux pour l'aider à renforcer son contrôle du ciel face aux bombardements russes.
Le SAMP/T est le système européen antimissiles de longue portée de fabrication franco-italienne, équivalent au système américain Patriot (photo d'archive).
Le SAMP/T est le système européen antimissiles de longue portée de fabrication franco-italienne, équivalent au système américain Patriot (photo d'archive). (Crédits : Kacper Pempel)

L'appel de l'Ukraine, qui réclame depuis des mois plus de moyens pour se défendre contre les forces russes dans les airs, a été entendu par l'Italie.

« Le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a confirmé que son pays allait fournir à l'Ukraine un deuxième système de défense antiaérienne SAMP/T », a assuré ce mardi sur Telegram Andriï Iermak, le chef de l'administration présidentielle ukrainienne.

Pour rappel, il s'agit du système européen antimissiles de longue portée de fabrication franco-italienne, équivalent au système américain Patriot. Un premier avait été livré à l'Ukraine par la France et l'Italie en juin 2023. Si une source gouvernementale a confirmé à l'AFP l'annonce de ce nouvel envoi, aucun détail supplémentaire n'a été ajouté pour le moment.

Selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, son pays a besoin d'au moins sept systèmes antiaériens modernes supplémentaires, dont deux pour défendre la région de Kharkiv, dans le nord-est du pays, qui est la cible d'une offensive russe depuis le 10 mai. Il réclame en particulier les puissants systèmes américains Patriot pour défendre le ciel de la région et les soldats ukrainiens qui la protègent. Au total, selon lui, l'Ukraine n'a qu'un quart des systèmes de défense antiaérienne dont elle a besoin et nécessite 120 à 130 avions de combat F16 pour mettre fin à la domination de la Russie dans les airs.

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L'Ukraine au rythme des frappes russes...

Et ce d'autant plus que, depuis plusieurs mois, l'Ukraine subit les attaques massives de la Russie, que ses actuelles défenses antiaériennes ont dû mal à repousser. Les forces russes mènent en effet des vagues de frappes aériennes sur les installations électriques ukrainiennes, provoquant des dégâts considérables et des pénuries d'énergie.

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L'Ukraine se prépare d'ailleurs à de nouvelles coupures de courant à la suite d'une nouvelle campagne de bombardements ayant causé d'importantes destructions de ses infrastructures électriques, ont averti lundi les autorités du pays. Ce week-end, l'armée russe a visé des installations énergétiques dans cinq régions et endommagé deux autres centrales thermiques. « Après six attaques massives sur le réseau électrique, il y a une importante pénurie d'électricité », a indiqué le ministère de l'Énergie.

Des travaux en vue de réparer les dégâts sont en cours mais le réseau électrique reste dans un état précaire et « les périodes de coupure pourraient s'allonger. En particulier, des coupures d'urgence ont été mises en place dans un certain nombre de régions dimanche », a prévenu l'institution.

Avec ses attaques, « la Russie a détruit 9,2 GW de production d'énergie ukrainienne », a déploré dimanche l'ambassadrice de l'Union européenne Katarina Mathernova sur Facebook. Il s'agit de la « moitié » des capacités de production ukrainiennes qui existaient à la fin de l'hiver, a précisé Oleksandre Khartchenko, directeur exécutif du Centre de recherche sur l'industrie de l'énergie, basé à Kiev. Cette pénurie d'énergie va durer « au moins deux ans » et les Ukrainiens doivent s'adapter aux longues coupures de courant quasi-quotidiennes, a prévenu l'expert.

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...bien décidée à répliquer

Dans ce contexte, l'Ukraine va demander à ses alliés d'accorder à son armée une plus grande liberté pour frapper, avec des équipements occidentaux, des cibles militaires à l'intérieur de la Russie. Une autorisation qui lui a déjà été accordée la semaine dernière par l'Allemagne et les États-Unis, mais seulement dans le cadre des efforts déployés par les soldats ukrainiens pour repousser les attaques contre sa région de Kharkiv.

« Il ne s'agit pas d'une autorisation à 100%. Il y a des règles à respecter », a déclaré le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba. « Nous continuerons à travailler avec nos alliés sur l'élargissement de son champ d'application », a-t-il ajouté.

Le recours à des armes occidentales pour des frappes sur le sol russe et non seulement sur des zones ukrainiennes occupées divise les alliés de Kiev, plusieurs étant réticents à permettre à l'Ukraine de bombarder au-delà de la frontière, de peur que cela ne les rapproche d'un conflit direct avec Moscou.

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 05/06/2024 à 8:10
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Enfin, autre chose que de la propagande. Lu dans un journal grec totalement indépendant, notamment de l'état, et traduit en français : "Le président ukrainien Volodymyr Zelensky semble jouer un jeu très sale, car il aurait acheté des casinos dans le...

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