La décision de Joe Biden fait réagir les dirigeants internationaux

Le président américain a annoncé dimanche, par communiqué, renoncer à se présenter à l'élection présidentielle de novembre prochain. Une décision qui a fait réagir aux quatre coins du monde. Des alliés aux ennemis des Etats-Unis, réactions et silences sont scrutés.
La Russie a elle aussi réagi à l'annonce du retrait de la candidature de Joe Biden, le Kremlin se disant « attentif » à l'évolution de la situation. ( Photo d'illustration )
La Russie a elle aussi réagi à l'annonce du retrait de la candidature de Joe Biden, le Kremlin se disant « attentif » à l'évolution de la situation. ( Photo d'illustration ) (Crédits : Erin Schaff)

[Article publié le lundi 22 juillet, à 8h43, mis à jour à 18h35]L'annonce a été suivie d'un flot de réactions sur les réseaux sociaux, plaçant Joe Biden en tête des sujets les plus discutés sur X (anciennement Twitter).

Des commentaires au sein de son propre parti, à commencer par Kamala Harris. « En un mandat, il a déjà un meilleur bilan que la plupart des présidents qui ont effectué deux mandats », a dit à la Maison Blanche la vice-présidente des Etats-Unis ce lundi.

Mais également des déclarations de chefs d'Etat des quatre coins du monde. Parmi ces dernières, il y a naturellement celles des alliés des américains, Israël en tête. Sur X, le président de l'Etat Hébreux, Isaac Herzog, a remercié son homologue américain « pour son amitié et son soutien inébranlable au peuple israélien au cours de sa longue carrière de plusieurs décennies ». Malgré les hauts et les bas qu'a connues la relation américano-israélienne depuis les attentats du 7 octobre, Isaac Herzog a rappelé que Joe Biden avait été le « premier président américain à s'être rendu en Israël en temps de guerre (...) et en tant que véritable allié du peuple juif, il est un symbole du lien indéfectible entre nos deux peuples ».

Entre 2019 et 2028, l'aide militaire américaine à Israël devrait atteindre les 40 milliards de dollars.

Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a loué Joe Biden pour son « inébranlable soutien à Israël au fil des années. (...) Votre soutien ferme, en particulier pendant la guerre, a été inestimable », a-t-il ajouté, le remerciant pour son « leadership » et son « amitié ».

La Russie « attentive »

Autre pays dont l'aide américaine ne s'est pas tarie depuis l'accession du président démocrate à la maison blanche : l'Ukraine a réagi par la voix de son président Volodymyr Zelensky. Il a remercié Joe Biden pour les « mesures courageuses » qu'il a prises pour soutenir l'Ukraine, saluant sa « décision difficile mais forte » de ne pas se représenter.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, en février 2022, le montant de l'aide américaine au pays d'Europe de l'Est s'élève à près de 150 milliards de dollars afin de lutter contre l'invasion russe. La Russie a elle aussi réagi à l'annonce du retrait de la candidature de Joe Biden, le Kremlin se disant « attentif » à l'évolution de la situation. La Russie, souvent accusée de manipulation dans les élections américaines, s'est exprimée par le biais du porte-parole du Kremlin Dimitri Peskov :

« Les élections sont dans quatre mois. C'est une longue période pendant laquelle beaucoup de choses peuvent changer. Nous devons être attentifs, suivre ce qui va se passer. »

Par la suite, l'ex-président, Dimitri Medvedev, a souhaité « une bonne santé » à Joe Biden dans un message sur Telegram, ajoutant que « les objectifs de l'opération militaire spéciale (seraient) atteints », en référence à la guerre menée par Moscou en Ukraine.

Alliés européen au chevet

Autre pourfendeur de « l'hégémonie américaine », le président vénézuélien, Nicolas Maduro, - candidat à son troisième mandat -, a jugé la décision de Biden comme « la plus sensée et la plus correcte. Il a donné la priorité à sa famille, à sa santé et s'est rendu compte qu'à cet âge, avec la santé fragilisée, il ne pouvait plus tenir les rênes de son pays et encore moins (présenter) une nouvelle candidature », a réagi le président dont le pays reste sous sanctions américaines depuis 11 ans.

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Chez les alliés européens, les réactions n'ont pas tardé pour saluer la présidence Biden. A Berlin, le chancelier Olaf Scholz a salué une décision qui mérite « le respect ». Réelue au perchoir, la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a indiqué sur X « Un grand président, un grand homme : Joe Biden choisit l'intérêt de son pays. Acteur du progrès aux Etats-Unis, ardent défenseur de la démocratie et de la stabilité du monde, il parachève ce soir son œuvre politique avec courage et sagesse.»

Le très atlantiste Premier ministre polonais, Donald Tusk, a lui rendu hommage au président Biden en estimant qu'il rendait « la démocratie plus forte ». « Vous avez pris de nombreuses décisions difficiles grâce auxquelles la Pologne, l'Amérique et le monde sont plus sûrs et la démocratie plus forte », a réagi le dirigeant sur X.

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Le Japon, autre allié américain, a salué par la voix de son Premier ministre japonais, Fumio Kishida, le retrait de Joe Biden qu'il a qualifié de « meilleure décision politique qu'il pouvait prendre », indiquant que l'alliance Japon-Etats-Unis est une « pierre angulaire de la diplomatie et de la sécurité » japonaise. Egalement membre, avec le Japon de l'alliance QUAD, Anthony Albanese, Premier ministre australien a lui rendu hommage au « leadership » de Joe Biden et son engagement.

« En faveur des valeurs démocratiques, de la sécurité internationale, de la prospérité économique et de l'action climatique pour les générations actuelles et futures », a détaillé Anthony Albanese.

En fin, ce lundi en fin d'après-midi, le président brésilien Lula a dit espérer une élection « civilisée » après le retrait de Biden.

La Chine minimise

Si les réactions internationales sont scrutées, les silences le sont tout autant. La Chine, a notamment fait preuve d'une grande prudence dans son commentaire du retrait de Biden. L'agence de presse officielle Xinhua a qualifié la décision du président américain « d'affaire relativement mineure ». Une réaction similaire a celle du rédacteur en chef du Global Times, journal dirigé par le Parti communiste, qui a minimisé l'impact du retrait de Biden. « Quel que soit le candidat démocrate à la présidence, il pourrait bien être le même », a-t-il écrit sur X. « Les électeurs sont divisés en deux groupes : les électeurs de Trump et les détracteurs de Trump. »

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 22/07/2024 à 14:21
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J'aimais bien de temps à autre critiquer Biden notamment en ce qui concerne sa politique étrangère interventionniste avec un vernis bien-pensant. Néanmoins il a servi son pays avec les idéaux qui étaient les siens et a été loyal avec ses alliés contr...

à écrit le 22/07/2024 à 9:04
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Que disent les moutons ? "Gentils" moutons et "méchants" moutons bien sûr: "Bééééééé !" Hum... original. ^^

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