La conférence pour la paix en Ukraine s'ouvre en Suisse, la Chine grande absente

Par latribune.fr  |   |  585  mots
(Crédits : Thomas Peter)
Le Sommet pour la paix en Ukraine démarre ce samedi en Suisse autour du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Des représentants de quelque 90 pays sont attendus, mais cette conférence affiche des ambitions mesurées en l'absence de la Russie et de la Chine.

Les dirigeants d'une centaine d'Etats et d'organisations ont commencé à arriver samedi en Suisse pour une conférence sur la paix en Ukraine qui vise à accentuer la pression diplomatique sur la Russie, mais l'absence de puissants alliés de Moscou, comme la Chine, limite sa portée.

Le président français Emmanuel Macron participera au sommet samedi avant de rentrer en France. Ses partenaires du G7, qu'il vient à peine de quitter après le sommet dans les Pouilles, seront aussi tous présents.

La Chine, grande absente

Après avoir dit qu'elle réfléchirait à sa participation, la Chine a finalement décliné l'invitation adressée en janvier par le président ukrainien Volodimir Zelensky à son homologue Xi Jinping, invoquant l'absence de Russie à la conférence. Les espoirs de parvenir à isoler Moscou ont été douchés par l'annonce de Pékin.

« Le sommet risque de montrer les limites de la diplomatie ukrainienne », a déclaré Richard Gowan, directeur Onu du cercle de réflexion International Crisis Group. « Il s'agit toutefois pour l'Ukraine d'une chance de rappeler au monde qu'elle défend les valeurs de la Charte des Nations unies. »

Avant son départ pour Lucerne, le chancelier allemand Olaf Scholz a jugé qu'il s'agissait d'une étape importante sur le chemin de la paix. « Nous allons discuter de nombreux sujets de paix et de sécurité, mais pas des plus gros (qui devront être négociés avec la Russie, NDLR). C'est ce qui a toujours été prévu », a-t-il déclaré à Welt TV.

La Russie demande l'annexion de quatre régions pour obtenir un cessez-le-feu

Le président russe Vladimir Poutine a posé vendredi ses conditions à un cessez-le-feu avec l'Ukraine, notamment l'annexion formelle de quatre régions de l'Est et du Sud, y compris des territoires que son armée ne contrôle pas, des revendications aussitôt rejetées comme « absurdes » par les autorités de Kyiv. « Tout le monde sait que la proposition (russe) n'est pas sérieuse, mais qu'elle est liée à la tenue de la conférence en Suisse », a commenté Olaf Scholz, interrogé par la ZDF.

La Suisse espère que le sommet ouvrira la voie à un futur processus de paix auquel participerait la Russie. Les questions de la sécurité alimentaire, de la liberté de navigation et de la sécurité nucléaire devraient notamment être abordées lors de la conférence. Des représentants européens ont toutefois concédé en privé que, sans le soutien des principaux alliés de Moscou, l'impact de la conférence serait limité.

« Que peut-il (Volodimir Zelensky) en attendre? », a déclaré Daniel Woker, un ancien ambassadeur de la Suisse. « Un nouveau petit pas en avant dans la solidarité internationale avec l'Ukraine, victime de l'agression russe ».

L'Ukraine reçoit de nouveau des armes des Etats-Unis

De son côté, Volodymyr Zelensky, arrivé dès vendredi soir, vient de passer les dernières semaines à plaider sa cause à travers le monde entier non sans succès. Il a notamment obtenu un près de 50 milliards de dollars au sommet du G7.

Le président ukrainien reçoit de nouveau des armes des Etats-Unis après de longs mois d'attente qui ont mis l'armée ukrainienne en grande difficulté. Par ailleurs, Washington, ainsi que d'autres pays alliés, l'ont autorisé - sous conditions - à utiliser leurs armes pour frapper directement en territoire russe.

Enfin vendredi soir, les 27 ont donné leur « accord de principe » à l'ouverture des négociations d'adhésion à l'UE.

Avec AFP et Reuters