La Chine ne relâche pas la pression sur Taïwan, 36 avions militaires détectés

Taïwan a annoncé vendredi avoir détecté six navires de guerre et 36 avions militaires chinois, dont 35 « ont franchi la ligne médiane du détroit de Taïwan » sur une période de 24 heures.
La Chine revendique Taïwan comme une partie de son territoire et a dit ne pas écarter l'usage de la force pour ramener l'île sous son contrôle (Photo d'illustration).
La Chine revendique Taïwan comme une partie de son territoire et a dit ne pas écarter l'usage de la force pour ramener l'île sous son contrôle (Photo d'illustration). (Crédits : Reuters)

La Chine maintient la pression sur Taïwan. Dans un communiqué, le ministère de la Défense de l'île a déclaré avoir détecté six navires de guerre et 36 avions militaires chinois dont 35 « ont franchi la ligne médiane du détroit de Taïwan » sur une période de 24 heures jusqu'à 6 heures du matin locales vendredi (22 heures GMT), en référence à la ligne qui coupe en deux ce détroit de 180 kilomètres de large entre l'île et la Chine continentale. L'institution a ajouté qu'elle avait « surveillé la situation et réagi en conséquence ».

Taïwan a aussi accusé jeudi la Chine d'avoir harcelé l'un de ses bateaux de pêche dans les eaux proches des îles de Penghu. L'incident s'est produit à 111 kilomètres au nord-ouest de l'archipel, situé au centre du détroit séparant la Chine de Taïwan. Il est survenu alors que Taipei a demandé à Pékin de relâcher immédiatement un autre bateau de pêche transportant deux Taïwanais et trois Indonésiens, saisi par les garde-côtes chinois au large de la Chine continentale.

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Le navire a été inspecté et arrêté mardi, selon un porte-parole des garde-côtes chinois. Le département taïwanais de la pêche a souligné que la zone où l'incident s'est produit était une « zone de pêche traditionnelle » pour les deux parties. Par haut-parleur, les garde-côtes taïwanais ont demandé la « libération immédiate (du) navire » à leurs homologues chinois qui leur ont répondu « de ne pas interférer », selon la même source.

Pouvoirs accrus pour les garde-côtes chinois

« Afin d'éviter une escalade du conflit, nous avons décidé d'arrêter la poursuite » du navire, ont expliqué les garde-côtes taïwanais dans leur communiqué, précisant que le bâtiment se trouvait désormais dans le port chinois de Weitou. Ces derniers ont indiqué lors d'une conférence de presse mercredi que deux Taïwanais et trois Indonésiens se trouvaient à bord du navire.

La Chine avait dévoilé mi-juin une série de règles qui autorisent ses garde-côtes à placer en détention sans jugement des étrangers en mer de Chine méridionale, une zone maritime contestée, pour une durée allant jusqu'à soixante jours.

Un drone militaire chinois a aussi été détecté mardi matin par l'armée taïwanaise. Selon le Liberty Times, il volait à environ 9,3 kilomètres de l'aéroport Nangan de l'île et est resté dans les environs pendant environ 20 minutes. En avril, l'armée taïwanaise a indiqué que les soldats de la petite île d'Erdan, qui fait partie de l'archipel taïwanais de Kinmen, situé au large de la Chine continentale, étaient en état d'alerte renforcée à la suite de ce qu'elle a appelé des provocations par des drones civils chinois.

Des incursions quasi-quotidiennes

La Chine revendique Taïwan comme une partie de son territoire et a dit ne pas écarter l'usage de la force pour ramener l'île sous son contrôle. Ces dernières années, elle a presque quotidiennement envoyé avions de guerre, drones et navires. Le géant asiatique a par ailleurs organisé des exercices militaires autour de l'île en mai, après l'investiture du président taïwanais Lai Ching-te, que Pékin considère comme un « dangereux séparatiste ». Selon le ministère de la Défense taïwanais, l'armée chinoise avait envoyé jusqu'à 62 avions militaires en un jour autour de Taïwan. Dans ce contexte, les États-Unis avaient appelé la Chine à « la retenue ».

Dans ce contexte, fin juin, le gouvernement taïwanais a exhorté la population à éviter tout « voyage sans nécessité » en Chine après l'annonce la semaine dernière de directives par Pékin prévoyant la peine de mort pour les partisans « irréductibles » de l'indépendance de l'île. Si des Taïwanais doivent se rendre en Chine, il leur est conseillé de s'abstenir de discuter de sujets sensibles, de photographier les sites militaires, les ports et les aéroports ou encore de « transporter des livres lié à la politique, à l'histoire ou à la religion », a précisé un porte-parole. Les Etats-Unis ont également critiqué les nouvelles directives judiciaires de Pékin.

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 05/07/2024 à 7:26
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Et avec ces milliers de détecteurs qui détectent les détections toujours rien !? ^^

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