G7 : les dirigeants dénoncent les « surcapacités » de production de la Chine

Par latribune.fr  |   |  761  mots
Les dirigeants des sept économies mondiales ont dénoncé ce vendredi les « surcapacités » de production de la Pékin. (photo d'illustration) (Crédits : Reuters)
Les dirigeants du G7 ont dénoncé ce vendredi les « surcapacités » de production de la Chine. Les pays occidentaux s'inquiètent du risque que les subventions massives injectées par le gouvernement chinois dans les technologies, énergies vertes, véhicules électriques ou encore batteries, n'entraînent dans le monde un raz-de-marée de produits à bas coûts.

La surproduction chinoise revient dans les discussions au G7. Les dirigeants des sept économies mondiales ont dénoncé ce vendredi les « surcapacités » de production de la Pékin, qui inonde les marchés occidentaux de produits subventionnés à bas prix, selon le projet de déclaration finale consulté par l'AFP.

Ils expriment leurs « préoccupations » sur « les politiques et pratiques hors marché » qui entraînent des « conséquences au niveau mondial, des distorsions de marché et une surcapacité néfaste dans un nombre croissant de secteurs ».

Le 25 mai dernier, les ministres des Finances du G7 réunis à Stresa en Italie avaient annoncé « envisager de prendre des mesures » face aux « surcapacités » de production de la Chine. Ils avaient déjà exprimé leurs « préoccupations » sur « l'utilisation généralisée par la Chine de politiques et de pratiques hors marché », qui « portent atteinte à nos travailleurs, à nos industries et à notre résilience économique ».

Janet Yellen plaide pour « un front clair et uni »

La secrétaire américaine au Trésor avait elle plaidé pour « un front clair et uni » face aux « surcapacités industrielles » de la Chine, qui génèrent des « déséquilibres macroéconomiques », appelant des « réponses » des pays affectés.

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« Il est essentiel que nous (pays du G7) et les pays, de plus en plus nombreux, qui ont identifié cette question comme une préoccupation, présentions un front clair et uni », avait déclaré Janet Yellen à la réunion des ministres des Finances et banquiers centraux des sept pays les plus riches du monde à Stresa, dans le nord de l'Italie.

« Ce n'est pas une question bilatérale entre les Etats-Unis et la Chine. Le chancelier allemand (Olaf) Scholz a soulevé le problème lors de son voyage en Chine en avril, et le président (français Emmanuel) Macron et la présidente (de la Commission européenne Ursula) Von der Leyen ont souligné le besoin de relations commerciales équilibrées avec la Chine ce mois-ci », avait rappelé Janet Yellen.

Le G7, avait-elle ajouté, « a collectivement reconnu le besoin de protéger nos travailleurs et nos entreprises contre des pratiques déloyales. Et cette surcapacité menace la viabilité d'entreprises dans le monde entier, y compris dans les marchés émergents », évoquant notamment le Mexique et l'Afrique du Sud.

Washington agit pour l'instant en cavalier seul

Les pays occidentaux s'inquiètent du risque que les subventions massives injectées par le gouvernement chinois dans les technologies, énergies vertes, véhicules électriques ou encore batteries, n'entraînent dans le monde un raz-de-marée de produits à bas coûts qui mettraient en péril les concurrents étrangers dans ces secteurs. Pékin estime que ces craintes sont sans fondement.

Washington semble à ce stade agir en cavalier seul, à l'instar de la décision annoncée en mai d'imposer de nouveaux droits de douane sur des produits chinois de haute technologie, notamment les véhicules électriques et batteries pour ces véhicules, comme sur les métaux critiques, dont la Chine abreuve la Planète.

Pour le moment, la Commission européenne, qui participe aux sommets du G7 aux côtés notamment de la France, de l'Allemagne et de l'Italie, s'est contentée d'ouvrir une série d'enquêtes sur les subventions chinoises aux technologies vertes. Pékin a vivement réagi à ces annonces américaine et européenne, avertissant que ces décisions risquait de détériorer la coopération économique avec la Chine.

Sur le volet des voitures électriques, l'UE a d'ores et déjà acté une augmentation des taxes douanières sur les importations chinoises, allant jusqu'à +38%.

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La Chine appelée à cesser de fournir des composants d'armes à la Russie

Le G7 réuni en Italie appelle la Chine à cesser de fournir des composants d'armes à la Russie en guerre avec l'Ukraine, selon le projet de déclaration finale consulté par l'AFP, qui promet aussi d'aider Kiev « aussi longtemps que nécessaire ».

« Nous appelons la Chine à cesser de transférer (...) des composants d'armes et des équipements qui alimentent le secteur de la défense russe », demandent les chefs d'Etat et de gouvernement. « Nous sommes solidaires pour soutenir le combat de l'Ukraine pour sa liberté et sa reconstruction aussi longtemps que nécessaire », affirment les chefs d'Etat et de gouvernement, qui ont reçu jeudi le président ukrainien Volodymyr Zelensky

(Avec AFP)