![L'indice CAC 40 a repris plus de 2 % cette semaine et même mené la hausse des places européennes.](https://static.latribune.fr/full_width/1800338/une-enquete-reuters-voit-le-cac-40-en-hausse-de-10-d-ici-fin-2011.jpg)
« Pas d'inquiétudes particulières de la part des investisseurs », avant le second tour des élections législatives, « comme d'ailleurs après le premier tour », observe Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet Asset Management. Ce dernier délivre le même message depuis quinze jours : évitons « de surinterpréter » le risque politique !
Certes, le CAC 40 a perdu 4,5 % sur un mois mais il a repris plus de 2% cette semaine. En revanche, l'indice des valeurs moyennes CAC Small Caps a connu un mini krach avec un recul de plus de 13% sur un mois. Quant à la hausse du spread (écart de taux) entre France et l'Allemagne d'une trentaine de points de base, elle s'explique davantage par une « fuite vers la qualité » vers l'obligation allemande que par une hausse du rendement de l'obligation française à dix ans, qui a bougé, en valeur absolue, que de quelques points de base. D'ailleurs, les émissions de bons du Trésor français jeudi se sont très passées, avec une forte demande.
Une saison de résultats qui s'ouvre
Pour le reste, tout va bien : l'inflation continue de baisser, la croissance de la zone euro est désormais tirée par les pays du Sud (merci le tourisme) et la BCE prépare une seconde baisse de ses taux directeurs pour septembre. On pourrait craindre cependant une certaine fébrilité des marchés alors que la saison des résultats trimestriels vient tout juste de débuter. La forte baisse du titre Sodexo suite à une publication jugée décevante montre bien qu'il sera difficile de passer le cap des attentes des investisseurs.
Une fois n'est pas coutume, le marché s'essaye - avec prudence- aux scénarios politiques. Le consensus s'accorde sur une absence de majorité absolue dans la prochaine assemblée nationale. Quel que soit le prochain gouvernement, ce dernier devra apprendre l'art du compromis et il sera compliqué d'anticiper des décisions politiques.
La contrainte des déficits
Ce qui est certain, c'est qu'une contrainte forte va s'imposer à tous : la réduction des déficits publiques, alors que la France a vu sa note souveraine dégradée par S&P et mise sous pression par l'agence Moody's et que le pays est entré dans une procédure européenne de « déficit excessif » qui va durer des mois, avec la nécessité, d'ici la fin de l'année, d'expliquer à la Commission européenne comment le gouvernement compte s'y prendre pour revenir dans les clous. Il faudra trouver, dans le prochain budget, entre 10 et 15 milliards d'euros d'économies - au bas mot - ce qui est loin d'être évident avec une croissance de moins de 1%.
Reste que les investisseurs devraient se tenir encore quelque temps à l'écart des actions françaises, y compris les grandes capitalisations qui réalisent pourtant plus de 75% de leur chiffre d'affaires hors de France, selon le baromètre EY. Le secteur bancaire français sera particulièrement scruté.
D'ailleurs, globalement, les grands actifs internationaux sont sous pondérés sur les actions européennes et préfèrent de loin les actions américaines qui offrent de bien meilleurs rendements. Aujourd'hui, comme hier, c'est bien les « 7 magnifiques », ces 7 valeurs technologiques américaines - qui pèsent à elles seules trois fois la capitalisation du CAC 40 - qui continuent de donner le ton aux marchés actions.