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Malgré la vague RN, la gauche tente de sauver sa place à Strasbourg et à Nancy

Les candidats du Nouveau Front populaire apparaissent bien placés pour remporter les élections législatives dans les trois circonscriptions strasbourgeoises. La capitale régionale exprime une exception en Alsace, où l'extrême droite bascule en tête dans les deux tiers des cantons. Dans le Grand Est, cinq candidats RN sont élus dès le premier tour.
La députée écologiste sortante Sandra Regol est arrivée en tête lors du premier tour des élections législatives à Strasbourg.
La députée écologiste sortante Sandra Regol est arrivée en tête lors du premier tour des élections législatives à Strasbourg. (Crédits : Olivier Mirguet)

En rejetant d'emblée le Rassemblement national pour laisser s'affronter au second tour la candidate écologiste Sandra Regol et le macroniste Etienne Loos, les électeurs des quartiers centraux de Strasbourg (première circonscription du Bas-Rhin) ont exprimé un choix fondamentalement opposé aux autres territoires de l'Alsace. Partout ailleurs dans le Bas-Rhin et le Haut-Rhin, le camp de Marine Le Pen qualifie ses candidats, arrivés en tête dans dix circonscriptions électorales (sur quinze) dans l'ancienne région alsacienne.

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Avec 47,6% des voix, la députée sortante Sandra Regol échoue de peu à une victoire dès le premier tour dans sa circonscription à Strasbourg. L'ancien électorat ouvrier, qui votait traditionnellement à gauche et qui accorde désormais sa préférence au RN, a quasiment disparu des quartiers strasbourgeois. La sociologie du centre-ville, plutôt aisée, offre peu de marge de manœuvre à l'extrême droite. Avec 14% des voix, la candidate RN Hombeline du Parc est éliminée.

Face à Sandra Regol, Etienne Loos, débutant en politique, apparaît en position défavorable malgré le soutien d'une autre débutante, Irène Weiss (LR). Cette dernière n'a recueilli que 6,4% des suffrages, mais elle appelle à voter au second tour pour le seul candidat restant de la droite républicaine.

Le pari électoral des enjeux locaux

Dimanche soir, à l'occasion d'un débat sur France Télévisions, Etienne Loos a tenté de ramener le scrutin à des enjeux municipaux, évoquant un projet d'extension du tramway et une réforme du stationnement, soutenus par la mairie écologiste de Strasbourg. Une stratégie hasardeuse qui viserait à attribuer à Sandra Regol la qualité de « sœur jumelle » de la maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian, trop loin des enjeux fondamentaux d'un tel scrutin.

Dans les autres quartiers de Strasbourg et de sa proche périphérie, le Nouveau Front populaire qualifie également ses candidats en pole position. Au nord de l'agglomération, le socialiste Thierry Sother (37,9%) affrontera le député sortant Bruno Studer (Renaissance) et la candidate RN Stéphanie Dô. Au sud de Strasbourg, où se concentrent certains quartiers à la sociologie plus populaire, le député sortant Emmanuel Fernandes (LFI) affrontera Rebecca Breitman (MoDem) et Virginie Joron, élue lepéniste au Parlement européen.

L'effacement de la droite historique

La droite républicaine et les centristes, qui dominaient depuis plusieurs décennies la scène politique en Alsace, font pâle figure en ce lendemain de premier tour. L'ancien ministre du Commerce extérieur, Olivier Becht, candidat sans étiquette dans la cinquième circonscription du Haut-Rhin (Mulhouse), apparaît en ballottage favorable face au RN. Brigitte Klinkert, ancienne ministre déléguée à l'Insertion, se qualifie pour le second tour à Colmar, derrière l'extrême droite.

Le député sortant Raphaël Schellenberger (LR), qui s'est distingué lors de son mandat précédent pour son expertise nucléaire et pour son attention au dossier majeur de Fessenheim, se qualifie en ballottage défavorable face au RN dans la quatrième circonscription du Haut-Rhin.

A l'échelle régionale du Grand Est, cinq candidats RN ont été élus dès le premier tour. Mais une autre agglomération affiche un positionnement singulier. Dimanche soir, Nancy a inscrit en tête deux représentants du Nouveau Front populaire. Estelle Mercier, adjointe socialiste au maire (PS) Mathieu Klein, est arrivée en tête avec 37,7% des voix. Pour battre le RN, elle pourrait bénéficier d'un désistement attendu du député sortant Philippe Guillemard (Renaissance).

L'appel de Mathieu Klein à Nancy

« Il ne doit pas y avoir une voix supplémentaire pour le candidat du Rassemblement national au deuxième tour. Il en va de la première circonscription de Meurthe-et-Moselle comme de toutes les circonscriptions françaises où il peut y avoir une triangulaire. Le relativisme, la mise en équivalence de la gauche et de l'extrême droite ont fait beaucoup de mal dans cette campagne. Le candidat arrivé troisième doit se retirer au profit du candidat de l'arc républicain le mieux placé pour battre le RN », a asséné Mathieu Klein, lundi matin sur France Bleu.

Dans l'autre circonscription de l'agglomération nancéienne (deuxième circonscription de Meurthe-et-Moselle), le maire de Vandœuvre Stéphane Hablot (PS) a relégué le député sortant Emmanuel Lacresse en seconde position. L'issue de ce scrutin triangulaire, arbitré par le RN, demeure très incertain.

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