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Les surprises, le flou, les revers… Les cinq leçons du premier tour

La vague RN pose question à la majorité comme au Nouveau front populaire. Que faire de toutes ces triangulaires ?
(Crédits : © LTD / STÉPHANE MAHE/REUTERS)

Plusieurs dizaines d'élus RN au premier tour

Pour le RN, c'est déjà l'heure de la victoire. Le parti d'extrême droite a déjà vu plusieurs de ses candidats devenir députés dès dimanche soir, comme Marine Le Pen dans le Pas-de-Calais avec 58% des voix, Sébastien Chenu dans le Nord, Philippe Ballard dans l'Oise, Edwige Diaz en Gironde. « C'est la première fois qu'on fait élire des députés RN au premier tour », a fait remarquer dimanche soir en privé Marine Le Pen. Jean-Philippe Tanguy rate de peu la victoire dès le premier tour, légèrement sous les 50 % des voix. Au niveau national, le RN obtient environ 34% des voix, soit 10 à 12 millions de Français qui ont voté pour eux. Impossible à ce stade de savoir si le RN disposera ou non dimanche prochain d'une majorité absolue.

Le flou de la majorité

Les macronistes n'ont pas eu de consigne claire à donner sur les plateaux télés dès dimanche soir. Parce que la ligne à adopter pour le second tour ne fait pas l'unanimité. Que faire en cas de triangulaire? Se retirer ? Sur ce point, Gabriel Attal a été très clair, appelant au « désistement du candidat dont le maintien aurait fait élire un candidat du RN ». « L'enjeu de ce second tour c'est de priver l'extrême droite d'une majorité absolue », a asséné le Premier ministre. Par exemple, dans la Somme, la candidate macroniste est arrivée en troisième position. Son retrait pourrait permettre au député sortant de la Somme François Ruffin de l'emporter face au RN. François Bayrou a ainsi suggéré son retrait. Mais cette ligne n'est pas celle d'Edouard Philippe, qui a appelé au « ni-ni », ni RN, ni France Insoumise. En 2022, seules 8 circonscriptions avaient fait l'objet d'un match  trois. Les partis ont encore 48 heures pour faire leur choix entre se désister et se maintenir.  Les candidats ont en effet jusqu'à mardi 18h pour déposer leur candidature.

La difficulté du Nouveau front populaire

Dans environ 250 circonscriptions, trois candidats sont sélectionnés pour le second tour. Mais ces triangulaires vont pour beaucoup se transformer en duel. Car le nouveau front populaire retirera ses candidats là où ils sont arrivés en troisième position. C'est ce qui pourrait permettre à Elisabeth Borne de l'emporter dans le Calvados face au candidat RN, qui a obtenu environ 36% des voix. Cette position place l'alliance de gauche dans une situation compliquée. « Aujourd'hui, nous ne sommes pas la force qui est en mesure de l'emporter dimanche« prochain », a curieusement admis le premier secrétaire du PS, Olivier Faure dimanche soir sur TF1. Face à lui, l'Insoumise Clémence Guetté a soufflé : « Mais si Olivier, faisons campagne tout de même... ». Le choix fait par Jean-Luc Mélenchon de s'afficher dimanche soir, pour sa prise de parole aux cotés de Rima Hassan, keffieh palestinien autour du cou, ne devrait pas être de nature à apaiser les choses.

Les ministres dans la course

Ils sont 24 ministres à être candidats à ces élections législatives. Le Premier ministre Gabriel Attal est dans une situation confortable dans les Hauts-de-Seine, où il a obtenu 46% des voix. A Tourcoing, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin arrive en tête avec 36% des voix, contre 34% pour le RN et 24% pour LFI. Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau se retrouve dans un duel face au RN. La ministre Sarah El Haïry arrive en deuxième position en Loire Atlantique derrière le RN, comme Frédéric Valletoux en Seine-et-Marne ou Agnès Pannier-Runacher dans le Pas-de-Calais.

Des personnalités balayées

C'est l'une des surprises de la soirée. Le leader du Parti communiste français Fabien Roussel a été battu dans la 20e circonscription du Nord, par un RN très puissant qui obtient le score de 50,3% des voix, sur cette terre détenue par les communistes depuis 1962. L'aventure s'arrête là aussi pour Jérôme Cahuzac. L'ancien ministre socialiste du Budget, condamné pour fraude fiscale en 2018, avait tenté sa chance dans la 3e circonscription du Lot-et-Garonne, où il a terminé seulement quatrième avec 14,56% des voix. Il a appelé à voter en faveur du maire LR pour faire battre la députée sortante du RN.

Commentaires 6
à écrit le 01/07/2024 à 12:26
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"Le choix fait par Jean-Luc Mélenchon de s'afficher dimanche soir, pour sa prise de parole aux cotés de Rima Hassan, keffieh palestinien autour du cou, ne devrait pas être de nature à apaiser les choses." Importer 1 conflit non européen dans nos éle...

à écrit le 01/07/2024 à 11:27
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La principale leçon est que l'arrogance et l'autoritarisme ne sont pas une bonne façon de gouverner ceux qui vous élisent. La seconde leçon est que les mensonges, la démagogie et le matraquage médiatique sont plus efficaces pour un parti qu'un progra...

à écrit le 01/07/2024 à 9:55
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La surprise c'est maintenant avec une bourse euphorique qui visiblement est trop heureuse de l'arrivée de l'extrême droite, ça y est la moitié de l'électorat RN est déjà trahi. Vraiment sympas ces souris là hein...^^

à écrit le 01/07/2024 à 9:24
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L important est de constituer un front républicain contre la gauche caviar et la NUPES NPA Un véritable cordon sanitaire face à LFI /NPA

à écrit le 30/06/2024 à 23:48
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Je suis surpris du nombre de leçons de vertu qu’on se prends dans la figure. 5% de déficits publics, 105% du PIB de dettes. 60 millards d’euros annuels de fraude sociale, 100 milliards d’euros de fraude fiscale. La solution est donc… « Tous ensembl...

le 01/07/2024 à 12:04
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D'où sortez-vous vos 60 milliards d'euros de fraude sociale? J'avais pour ma part echo de chiffres bien moindre... Quant à la fraude fiscale, une réforme est en cours de mise en place pour détecter la fraude à la TVA (le gros morceau).

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