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Législatives : « bloc macroniste effacé », appel au « nouveau front républicain » : les principales réactions politiques

Appel d'Emmanuel Macron à un « large rassemblement », demande de majorité absolue du RN, construction d'un « nouveau front populaire » à gauche... Les responsables politiques se positionnent après les résultats du premier tour des élections législatives, où le RN est arrivé en tête devant le NFP et Ensemble ce dimanche.
Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella.
Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella. (Crédits : Stephanie Lecocq)

Après qu'Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l'Assemblée nationale le 9 juin, s'est tenu ce dimanche le premier tour des élections législatives, marqué par une participation record. Il s'est également soldé par l'arrivée en tête du Rassemblement national, devant le Nouveau Front populaire et la coalition présidentielle Ensemble. Selon les projections d'Elabe pour BFMTV, RMC et « La Tribune Dimanche », le RN et ses alliés pourraient obtenir entre 255 et 295 sièges, le NFP entre 120 et 140 sièges, Ensemble 90 à 125 sièges.

Emmanuel Macron appelle à un « large rassemblement »

Dans une déclaration écrite, Emmanuel Macron a rapidement appelé à un « large rassemblement » au second tour face au Rassemblement national, et salué une « volonté de clarifier la situation politique » exprimée au premier tour.

« Face au Rassemblement national, l'heure est à un large rassemblement clairement démocrate et républicain pour le second tour », a dit le président de la République. « La participation élevée au premier tour (..) témoigne de l'importance de ce vote pour tous nos compatriotes et de la volonté de clarifier la situation politique. Leur choix démocratique nous oblige », a-t-il ajouté.

Ayant régulièrement exclu LFI du champ républicain, Emmanuel Macron semble ainsi opter pour une approche au cas par cas, en fonction des candidats qualifiés pour le second tour. « Il y a besoin d'une analyse circo par circo, pour regarder les réserves de voix possibles », confirme le patron du Parti radical, Laurent Hénart. « Ça nécessite également une clarification à gauche », a-t-il ajouté.

Pour le chef de l'Etat, « la priorité est d'éviter le danger imminent d'une majorité absolue du RN », relève un proche. « Toutes les forces républicaines doivent travailler ensemble », ajoute-t-on de même source.

« Pas une voix au RN », dit Gabriel Attal

« Pas une voix ne doit aller au Rassemblement national » a affirmé plus tard dans la soirée Gabriel Attal, depuis l'hôtel Matignon. « La leçon de ce soir, c'est que l'extrême droite est aux portes du pouvoir » et « donc notre objectif est clair : empêcher le Rassemblement national d'avoir une majorité absolue au second tour », a-t-il déclaré, en dénonçant le « projet funeste » du parti lepéniste.

Il a appelé au « désistement de nos candidats dont le maintien en troisième position aurait fait élire un député Rassemblement national face à un autre candidat qui défend comme nous les valeurs de la République ».

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Édouard Philippe renvoie RN et LFI dos à dos

Édouard Philippe a adopté un discours différent et a pour sa part affirmé qu'« aucune voix » ne devait « se porter sur les candidats du Rassemblement national, ni sur ceux de la France insoumise ».

« En cohérence avec cette position, je proposerai aux candidats Horizons arrivés troisièmes, qui pourraient, par leur présence au second tour, sans espoir de victoire, favoriser l'élection d'un candidat des extrêmes, de se retirer au profit des candidats, des partis avec lesquels nous partageons les mêmes exigences démocratiques et républicaines ».

Les résultats constituent un « vote sanction » qui représente pour les Français une « menace », a regretté François Bayrou (MoDem), proche allié du chef de l'Etat. « C'est un vote assis sur un mécontentement de l'opinion, ce qui arrive souvent quand on est au pouvoir. Et c'est un vote sanction. Mais c'est un vote sanction qui présente pour beaucoup de Français une menace. Et c'est cette menace qu'il faut que l'on conjure, qu'on fasse reculer dans les huit jours qui viennent », a-t-il déclaré sur TF1.

Marine Le Pen demande la majorité absolue

La présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, a lancé dimanche un appel aux électeurs de donner à son parti la majorité absolue à l'issue du second tour « pour que Jordan Bardella soit nommé Premier ministre ». Le « bloc macroniste » est « pratiquement effacé » après le premier tour, a estimé Marine Le Pen, qui a annoncé sa réélection dès le premier tour dans sa circonscription du Pas-de-Calais.

Dans un vote « sans ambiguïté », les Français ont « témoigné de leur volonté de tourner la page », a-t-elle lancé depuis sa soirée électorale à Hénin-Beaumont. Mais il ne s'agit que d'une « première étape vers un choix d'alternance » et « rien n'est gagné » car « le second tour sera déterminant ». « Pour entamer cette alternance, pour conduire les réformes dont le pays a besoin, il nous faut une majorité absolue pour que Jordan Bardella soit, dans huit jours, nommé Premier ministre par Emmanuel Macron », a-t-elle estimé à la tribune. « Ce 30 juin 2024, dans le pays, renaît l'espérance. Le 7 juillet, mobilisez-vous pour que le peuple gagne », a-t-elle lancé.

Jordan Bardella veut être « le Premier ministre de tous les Français »

Après que le « camp présidentiel » a été « encore largement désavoué aujourd'hui », « deux chemins s'offrent à la France », a pour sa part déclaré Jordan Bardella. « D'un côté l'alliance du pire » et « de l'autre, l'union nationale », « unique rempart républicain et patriote », a-t-il schématisé. Le président du Rassemblement national s'en est surtout pris à « l'extrême-gauche » représentée selon lui par le Nouveau Front populaire. « M. Mélenchon et ses alliés font courir à notre pays un péril existentiel », a-t-il mis en garde.

« Dimanche prochain, si les électeurs nous accordent une majorité absolue, j'entends être le Premier ministre de tous les Français », a réaffirmé le président du RN qui a rappelé ses priorités : pouvoir d'achat, sécurité et immigration.

Éric Ciotti appelle au rejet du « terrifiant danger de l'extrême gauche »

Le président contesté de LR Eric Ciotti, allié au RN, a lui appelé les électeurs de droite à rejeter le « terrifiant danger d'extrême gauche » au second tour, estimant que « la victoire (était) en vue pour porter Jordan Bardella à Matignon ».

« J'appelle l'ensemble des Républicains à suivre le chemin de l'unité que j'ai ouvert. Les Républicains ne peuvent pas s'abstenir dans ce second tour. Les Républicains doivent participer à la victoire de la droite toute entière », a-t-il affirmé.

Pas de consigne de vote chez LR

De leur côté, les Républicains (LR), qui auraient obtenu près de 10% des voix au premier tour selon les premières estimations, ont affirmé dimanche que « le macronisme est mort », et refusé d'appeler à voter contre le RN dans les circonscriptions où ils ne sont pas qualifiés pour le second tour.

« Là où nous ne sommes pas présents au second tour, considérant que les électeurs sont libres de leur choix, nous ne donnons pas de consigne nationale et laissons les Français s'exprimer en conscience », a affirmé dans un communiqué la direction de LR, qui n'a pas suivi son président Eric Ciotti qui a scellé une alliance avec le RN.

Sur TF1, l'eurodéputé François-Xavier Bellamy a estimé pour sa part que « le danger qui guette notre pays aujourd'hui, c'est l'extrême gauche ».

LFI « retirera » ses candidats arrivés troisièmes

La France insoumise (LFI) « retirera » ses candidatures dans les circonscriptions où elle est arrivée en troisième position et où le RN est en tête en vue du deuxième tour, a assuré dimanche Jean-Luc Mélenchon. « Nulle part nous ne permettrons au RN de l'emporter. (...) Notre consigne est simple, directe et claire. Pas une voix, pas un siège de plus pour le RN », a exhorté le leader Insoumis, qui a qualifié ce scrutin de « lourde et indiscutable défaite » pour le président Emmanuel Macron.

Placer sur le même plan le Rassemblement national (RN) ou La France insoumise (LFI) est « inacceptable et insupportable », a dénoncé mercredi l'actuel coordinateur de LFI, Manuel Bompard. « Mettre sur le même plan le Rassemblement national ou La France insoumise est une mécanique inacceptable et insupportable et elle doit s'arrêter immédiatement pour qu'on puisse enfin avoir une campagne qui permette de confronter nos différentes propositions politiques », a-t-il déclaré sur BFMTV, en réaction aux propos de l'ancien Premier ministre Edouard Philippe.

Marine Tondelier appelle à un « nouveau front républicain »

La cheffe des Ecologistes Marine Tondelier a appelé à la « construction d'un nouveau front républicain », interpellant directement le camp d'Emmanuel Macron. « Il serait incompréhensible que certains continuent à ne pas faire la différence entre la gauche et l'extrême droite », a-t-elle déclaré, appelant les « responsables politiques centristes » au « désistement si vous êtes troisièmes dans les triangulaires, et si vous n'êtes pas qualifiés au second tour, appel à voter pour un candidat qui défende les valeurs républicaines ».

« Nous avons sept jours pour éviter à la France une catastrophe », a lancé dimanche Raphaël Glucksmann du parti Place publique, qui a appelé tous les candidats arrivés en troisième position à se désister face au RN. « Ce que nous faisons, ce que nous disons dans les jours, dans les heures qui viennent, déterminera notre place dans l'histoire de notre pays », a-t-il ajouté.

(Avec AFP)

Commentaires 6
à écrit le 01/07/2024 à 9:27
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L important est de constituer un front républicain contre la gauche caviar et la NUPES NPA Un véritable cordon sanitaire face à LFI /NPA

à écrit le 01/07/2024 à 9:27
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L important est de constituer un front républicain contre la gauche caviar et la NUPES NPA Un véritable cordon sanitaire face à LFI /NPA

à écrit le 01/07/2024 à 8:31
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En Marche vers l’extinction. Ah ils avaient pas prévu ça tous hein ! ^^

le 01/07/2024 à 8:54
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le front republicain c'est qui tous ceux qui ont detruit la france depuis un demi siecle et vous pensez que cela ne suffit pas ce pays doit etre sauve la france n'est pas la rome antique ni la grece antique car si la france tombe c'est toute l'eu...

le 02/07/2024 à 8:45
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oh arrêtes ton char Ben-hur ! Merci.

à écrit le 01/07/2024 à 6:25
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La parole présidentielle n'a plus l'oreille des électeurs. Cela montre que l'enfermement à l'Elysée est le pire pour un Président. Les conseillers en tout genre sont inutiles pour deux raisons soit ils sont nuls soit ils sont complaisants pour le pla...

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