Législatives : à la traîne dans les sondages, les macronistes appellent à une coalition et promettent du changement

Par latribune.fr  |   |  710  mots
« J'ai entendu que vous vouliez que cela change », a écrit Emmanuel Macron dans une lettre publiée dimanche soir dans la presse quotidienne régionale. (Crédits : Benoit Tessier)
La présidente sortante de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a appelé à former « une coalition de partis responsables, républicains », dimanche. Dans le même temps, Emmanuel Macron et Gabriel Attal ont promis du changement s'ils remportaient les élections législatives.

Devancés dans les sondages, les élus macronistes multiplient les appels à soutien. Alors que les enquêtes du week-end montrent que le Rassemblement national (RN) et ses alliés de droite sont crédités de 35 à 36% des intentions de vote, quand elles sont de 27 à 29,5% pour le Nouveau Front populaire (NFP), et de 19,5 à 22% pour le camp macroniste, la présidente sortante de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a affirmé dimanche qu'une coalition était désormais « une obligation ».

« Je pense qu'on est en capacité de former une coalition de partis responsables, républicains qui ont envie que le navire France puisse avancer », a-t-elle déclaré à l'AFP, en marge d'un déplacement de campagne au Vésinet (Yvelines). « Aujourd'hui la coalition, ça n'est pas une option, c'est une obligation pour préserver la France qu'on aime », a-t-elle ajouté.

Pour la députée sortante, attachée à un rééquilibrage des pouvoirs au profit du Parlement, « rien n'empêche (...) dans le cadre institutionnel qui est le nôtre, d'avoir une pratique du pouvoir beaucoup plus parlementaire (et) c'est ce que la coalition appellera nécessairement ». Le soir de la dissolution, le 9 juin, Yaël Braun-Pivet avait sollicité un entretien en tête à tête avec Emmanuel Macron, lui suggérant à nouveau de tenter de former une coalition, notamment avec LR. « C'est mon plus grand échec d'avocate », a-t-elle admis, dimanche.

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Macron aussi favorable à une coalition

La majorité va-t-elle s'autonomiser vis-à-vis du président de la République après les législatives ? « Ce n'est pas une question d'autonomisation. (...) La majorité procède du président de la République. Mais la coalition que nous appelons de nos vœux, avec Édouard Philippe, avec François Bayrou, avec Gabriel Attal, moi-même, elle va procéder du Parlement. C'est extrêmement différent », a-t-elle répondu.Yaël Braun-Pivet a redit son souhait de retrouver le perchoir à l'issue des élections. « Je pense que dans une Assemblée nationale très complexe à diriger dans laquelle on aura de nombreux groupes politiques, j'ai prouvé que j'étais capable de la faire fonctionner, et c'est probablement de cela qu'on aura besoin », a-t-elle dit.

En écho, et alors que ses troupes multiplient les mains tendues à droite comme à gauche, Emmanuel Macron a dit, dans une lettre publiée dimanche soir dans la presse quotidienne régionale, souhaiter un gouvernement qui « rassemblera les républicains de sensibilités diverses qui auront su par leur courage s'opposer aux extrêmes ».

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Le Président annonce du changement si son parti remporte les législatives

« J'ai entendu que vous vouliez que cela change » a-t-il aussi ajouté, en traçant quelques perspectives pour l'après 7 juillet. Ce dernier a ainsi promis d'« agir jusqu'en mai 2027 », battant ainsi en brèche l'idée portée par certains de ses adversaires, Marine Le Pen en tête, qu'il soit contraint à la démission en cas de défaite.

Parmi ses promesses « des réponses beaucoup plus fortes et fermes (sur) l'insécurité, l'impunité ». « Le prochain gouvernement devra refonder la politique de l'enfance, protéger mieux nos jeunes et lutter plus fortement contre toutes les discriminations », plaide-t-il aussi en relevant la « demande forte de justice sociale ».

Surtout, en disant mesurer « le malaise démocratique », Emmanuel Macron admet que « la manière de gouverner doit changer profondément ».

Attal promet de revoir « la méthode » de gouvernance

Un constat largement partagé par ses ouailles, à commencer par le Premier ministre Gabriel Attal, persuadé de pouvoir déjouer les pronostics dans un paysage politique fortement polarisé autour de trois offres.

Chef de file de son camp, alors qu'Emmanuel Macron accuse une forte baisse de popularité, Gabriel Attal attend de cette élection « une légitimation supplémentaire » qui le renforcerait à son poste. Un avantage qu'il entend exploiter par un changement « dans la pratique du pouvoir », a-t-il assuré sur le plateau du Grand Jury RTL/M6/Le Figaro.

« Le message qui nous a été envoyé (avec les européennes) c'est aussi évidemment que dans la méthode, dans la gouvernance, on doit faire mieux (...) en allant chercher des coalitions avec les Français, avec la société civile », a-t-il détaillé.

(Avec AFP)