France : la création des emplois dans le privé continue de croître

Les créations nettes dans le privé ont été revues en hausse à 61.100 postes (+0,3%) au 1er trimestre, selon l'Insee. Une hausse surtout due à l'augmentation de l'emploi des jeunes. Une bonne nouvelle pour le gouvernement qui a fait du plein emploi son cheval de bataille.
Les effectifs salariés ont ainsi progressé de 0,3% à 61.100 postes au premier trimestre par rapport au trimestre précédent.
Les effectifs salariés ont ainsi progressé de 0,3% à 61.100 postes au premier trimestre par rapport au trimestre précédent. (Crédits : Pixabay)

Les créations d'emplois dans le privé ont finalement été plus importantes que prévues au premier trimestre. Les effectifs salariés ont ainsi progressé de 0,3% à 61.100 postes par rapport au trimestre précédent, a rapporté ce vendredi l'Insee, révisant à la hausse le chiffre de 50.500 créations nettes (+0,2%) initialement publié le 7 mai.

Ces résultats provisoires étaient déjà légèrement meilleurs que ce qu'anticipait l'institut dans sa note de conjoncture de mars : il avait prévu que l'emploi progresserait d'environ 20.000 par trimestre (+0,1 %) au premier semestre 2024.

Sur un an, l'emploi salarié a augmenté de 0,6% et se situe à 6,2% au-dessus de son niveau de la fin 2019, soit 1,2 million d'emplois supplémentaires, a ajouté l'institut. Pour rappel, au quatrième trimestre, l'emploi dans le privé avait connu une « quasi-stabilité » avec 15.500 emplois en moins, détaille l'Insee.

L'emploi public augmente

Du côté du secteur public, l'emploi salarié augmente également avec 14.000 emplois supplémentaires, soit une hausse de 0,2%, après une hausse de 0,4% au trimestre précédent. L'emploi public dépasse désormais son niveau d'avant-crise de 2,1%, soit 123.100 postes supplémentaires.

Privé et public confondus, l'emploi salarié augmente de 0,3% sur le trimestre, avec 75.100 emplois de plus, après une stabilité au quatrième trimestre (+8.900 emplois). Sur un an, il progresse de 0,7% et dépasse de 5,2% son niveau d'avant la crise sanitaire, avec 1,4 million d'emplois supplémentaires.

L'emploi augmente chez les jeunes

Dans le détail, par secteurs au premier trimestre, l'emploi salarié recule de 0,6% dans la construction et de 0,3% dans l'agriculture, mais progresse de 0,4% dans le tertiaire marchand et de 0,3% dans le tertiaire non-marchand, ainsi que de 0,2% dans l'industrie. L'intérim, qui était en recul de 1,6% au quatrième trimestre 2023, se stabilise avec -0,1% au premier trimestre.

Par classes d'âge, l'emploi salarié privé augmente surtout pour les jeunes, avec +1,4% pour les moins de 30 ans, « alors qu'il est quasi-stable pour les personnes d'âge intermédiaire et les seniors (55 ans et plus) », précise le communiqué de l'Insee.

Sur un an, les emplois à durée indéterminée sont en hausse de 0,7% (+117.300 emplois), et l'alternance gagne 3,9%, soit 39.200 postes, tandis que le nombre de CDD est stable et que l'intérim diminue.

Lire aussiLa réforme de l'assurance chômage, une ponction qui ne dit pas son nom sur l'Unedic

Le chômage se stabilise

Alors que les emplois au premier trimestre ont augmenté dans le secteur privé, le chômage s'est, lui, stabilisé. Au premier trimestre, le taux de chômage en France au sens du Bureau international du Travail (BIT) a ainsi atteint 7,5% de la population active, a rapporté l'Insee vendredi 17 mai. 6.000 chômeurs supplémentaires ont été comptabilisés au cours du dernier trimestre écoulé, portant leur nombre dans la France entière (hors Mayotte) à 2,3 millions selon ce mode de calcul qui permet les comparaisons internationales, a précisé l'Institut national de la Statistique.

Il a notamment augmenté chez les jeunes entre 15 et 24 ans (+1,5 points sur un an), mais s'est replié pour la tranche d'âge au-dessus, les 25-49 ans (-0,2 points).

Lire aussiAssurance chômage : une réforme qui va demander des efforts

Réforme de l'assurance chômage

De bonnes nouvelles pour le gouvernement qui a fait du plein emploi son cheval de bataille. Dans cette optique, le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé un durcissement des règles pour être indemnisé par l'assurance chômage, dans une interview accordée à La Tribune Dimanche, parue la semaine dernière. Ainsi, à compter du 1er décembre, la durée d'indemnisation sera réduite à 15 mois « dans les conditions actuelles », c'est-à-dire si le taux de chômage se maintient en dessous de 9%, pour les chômeurs de moins de 57 ans. Et il faudra avoir travaillé 8 mois sur les 20 derniers mois pour être indemnisé, contre 6 mois au cours des 24 derniers mois actuellement, a précisé le chef du gouvernement.

Lire aussiGabriel Attal : « Nous ne devons pas caler sur la route du plein-emploi »

Le Premier ministre a également confirmé la création d'un « bonus emploi senior ». Grâce à cette mesure « un senior au chômage qui reprendra un emploi moins bien rémunéré que son emploi précédent pourra cumuler son nouveau salaire avec son allocation de chômage » et « retrouvera ainsi sa rémunération initiale, pendant un an », a expliqué Gabriel Attal. Il a aussi souhaité créer un « index senior » et étudier la création d'un « CDI senior ».

Enfin, le Premier ministre a confirmé l'ajout d'un nouveau seuil pour diminuer la durée d'indemnisation, déjà réduite de 25% depuis février 2023, encore davantage si le taux de chômage tombe en deçà de 6,5%. Il n'a cependant pas précisé de combien.

Selon le ministère du Travail, le gouvernement attend de la réforme 3,6 milliards d'euros d'économies et projette une augmentation « de 90.000 le nombre de personnes en emploi ».

Mais cette réforme est loin de plaire à tout le monde. La secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, a notamment exprimé mardi sa colère face au nouveau tour de vis du gouvernement. Elle dénonce une réforme « uniquement budgétaire » qui va faire « la poche des chômeurs » et craint une « bascule vers la pauvreté ».

« C'est une réforme populiste », a également cinglé dimanche dernier le secrétaire général des cadres de la CFE-CGC François Hommeril sur RMC, accusant le gouvernement de mentir pour « faire les poches » des salariés en stigmatisant les chômeurs.

(Avec AFP)

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.