Emploi : « Le marché du travail reste inégal, en particulier pour les femmes », constate l'Organisation internationale du travail

L’Organisation internationale du travail (OIT) a jugé ce mercredi dans un rapport que l’accès au marché du travail reste particulièrement inégal entre les hommes et les femmes. Ces dernières souffrent toujours d’un manque d’opportunités, en particulier dans « les pays à faible revenu ». Et ce, même si le taux de chômage mondial devrait diminuer à 4,9% en 2024, selon l’organisation.
402 millions de personnes devraient être sans emploi dans le monde en 2024.
402 millions de personnes devraient être sans emploi dans le monde en 2024. (Crédits : Reuters)

En matière d'accès au marché du travail, les femmes ne sont toujours pas à égalité avec les hommes. C'est le constat que dresse l'Organisation internationale du travail. Dans son dernier rapport, publié ce mercredi, l'OIT estime, en effet, que les femmes sont touchées « de manière disproportionnée » par un manque d'opportunités professionnelles.

« Malgré nos efforts pour réduire les inégalités dans le monde, le marché du travail reste inégal, en particulier pour les femmes », a déclaré le directeur général de l'OIT, Gilbert F. Houngbo, cité dans un communiqué.

Au niveau mondial, 45,6% des femmes en âge de travailler auront un emploi en 2024, contre 69,2% des hommes, d'après l'OIT.

Un écart marqué entre les pays à faible revenu et à revenu élevé

Cet écart est particulièrement marqué dans les pays à faible revenu, note encore l'organisation. Le déficit d'emplois pour les femmes y atteint « le chiffre frappant de 22,8%, contre 15,3% pour les hommes », note l'organisation.

En revanche, dans les pays à revenu élevé, ce taux est de 9,7% pour les femmes et de 7,3% pour les hommes, précise-t-elle. Mais « ces différences ne sont que la partie émergée de l'iceberg, car les femmes sont nettement plus nombreuses que les hommes à être complètement détachées du marché du travail », signale l'organisation.

En outre, « même lorsque les femmes sont employées, elles ont tendance à gagner beaucoup moins que les hommes, en particulier dans les pays à faible revenu », écrit l'OIT. « Alors que les femmes des pays à revenu élevé gagnent 73 cents par rapport à un dollar gagné par les hommes, ce chiffre tombe à seulement 44 cents dans les pays à faible revenu », poursuit l'organisation.

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Baisse du taux de chômage mondial en 2024

De manière plus positive, l'Organisation internationale du travail prévoit que le taux de chômage dans le monde devrait légèrement diminuer en 2024, et s'inscrire à 4,9%, révisant à la baisse ses dernières estimations. Car l'organisation avait auparavant estimé que le taux de chômage dans le monde grimperait à 5,2% cette année, après 5% en 2023.

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Il n'empêche que l'OIT anticipe que le « déficit d'emplois » - qui mesure le nombre de personnes sans emploi mais qui souhaitent travailler - concernera cette année 402 millions de personnes sur la planète. Ce chiffre inclut 183 millions de personnes comptabilisées comme chômeurs.

Pour « parvenir à une reprise durable dont les bénéfices sont partagés par tous, nous devons travailler à des politiques inclusives qui prennent en compte les besoins de tous les travailleurs », a jugé le directeur général de l'OIT.

« Nous devons placer l'inclusion et la justice sociale au cœur de nos politiques et de nos institutions. Sans cela, nous n'atteindrons pas notre objectif de garantir un développement fort et inclusif », a-t-il ajouté.

Enfin, pour 2025, l'organisation table sur une stabilisation du taux de chômage à 4,9%, selon ses prévisions révisées.

Quelle prévision pour la France en 2024 ?

Les derniers résultats trimestriels publiés fin avril faisaient état d'une quasi-stabilité du chômage dans l'Hexagone avec une très légère baisse du nombre de chômeurs en catégorie A (-0,1%) au premier trimestre. Le taux de chômage s'établit à 7,5% en ce début d'année. Mais la croissance poussive -- +0,2% au premier trimestre -- et la crise du secteur du BTP, notamment, pourraient provoquer une remontée du chômage dans le pays d'ici la fin de l'année.

(Avec AFP)

Commentaires 6
à écrit le 31/05/2024 à 0:02
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On va bientôt nous dire que les femmes sont aussi des fainéantes comme les hommes ! Nous ne sommes plus que des ressources productives au bénéfice de quelques privilégiés.

à écrit le 30/05/2024 à 19:32
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J'ai l'impression qu'ils se régalent les photographes de chez reuters à pôle emploi, normal, il y a tellement à "dire".

à écrit le 30/05/2024 à 12:48
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Les femmes se sont mise au travail quand les hommes faisaient joujou à la guerre pour le plaisir d'une oligarchie ! Aujourd'hui "le genre" n'a plus d'importance quand on ouvre un front de combat mais... l'oligarchie est toujours hors d'atteinte ! ;-)

à écrit le 29/05/2024 à 18:03
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Oui, effectivement, une inégalité honteuse faite aux femmes et toujours pas rationnellement acceptable. Mais comme les ayatollahs de la "cancel culture" et du "wokisme" nous serinent qu'il ne devrait plus y avoir de distinction de genre, de sexe et t...

le 30/05/2024 à 7:51
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Ce qui est amusant, c'est que ceux voyant des "wokisme" partout même là où il n'y en a pas sont souvent les mêmes qui pouvaient défiler en mai 68 avec des drapeaux du Vietcong :-)

à écrit le 29/05/2024 à 17:45
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On s'en doute sans problème dans un monde dans lequel les travailleuses bangladaises qui gagnent 50 euros par mois font gréves pendant des jours parce que ceux qui leurs versent leurs salaires sont aussi ceux qui leur font payer des loyers toujours p...

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