Les chômeurs en catégorie A passent sous la barre des 3 millions en avril. Selon les chiffres du ministère du Travail publiés ce mardi, le nombre de demandeurs d'emploi sans activité inscrits à France Travail a diminué de 1,26% par rapport au mois précédent, avec 38.100 inscrits en moins, à 2,981 millions.
En incluant l'activité réduite (catégories B et C), le nombre de demandeurs d'emploi en France (hors Mayotte) diminue de 0,43% (-38.100) et s'établit à 5,368 millions, selon la direction des statistiques du ministère du Travail (Dares). La part des demandeurs d'emploi de longue durée (inscrits depuis un an ou plus) est de 43,7%.
La Dares ne commente pas les données mensuelles, trop volatiles, privilégiant les évolutions trimestrielles. Les derniers résultats trimestriels publiés fin avril faisaient état d'une quasi stabilité du chômage, avec une très légère baisse du nombre de chômeurs en catégorie A (-0,1%) au premier trimestre. En incluant l'activité réduite (catégories B et C), le nombre de demandeurs d'emploi était stable par rapport au trimestre précédent.
7,5% de chômage au premier trimestre
Au premier trimestre, le taux de chômage en France au sens du Bureau international du Travail (BIT) s'est stabilisé à 7,5% de la population active par rapport au trimestre précédent, a rapporté l'Insee vendredi 17 mai.
Dans le détail, 6.000 chômeurs supplémentaires ont été comptabilisés au cours du dernier trimestre écoulé, portant leur nombre dans la France entière (hors Mayotte) à 2,3 millions selon ce mode de calcul qui permet les comparaisons internationales, a précisé l'Institut national de la Statistique.
Au dernier trimestre, le taux de chômage augmente de 0,6 point pour les 15-24 ans, à 18,1%, en hausse de 1,5 point sur un an. Il se replie de 0,2 point pour les 25-49 ans à 6,8%, et est quasi-stable pour les 50 ans et plus à 5,1% (+0,1 point). Le taux de chômage diminue légèrement (-0,1%) pour les femmes à 7,3% et augmente légèrement (+01%) pour les hommes, à 7,7%.
Le halo autour du chômage, constitué des personnes considérées comme inactives par le BIT parce qu'elles souhaitent un emploi mais n'en recherchent pas ou ne sont pas disponibles, diminue légèrement de 16.000 personnes et concerne désormais 1,9 million de personnes.
Le taux de chômage de longue durée, c'est-à-dire les demandeurs d'emploi en recherche depuis au moins un an, est stable à 1,8% de la population active. Le nombre de ces chômeurs diminue de 23.000 par rapport au dernier trimestre 2023, à 549.000 personnes.
Le gouvernement durcit les règles de l'assurance chômage
« Pour aller vers le plein emploi » et « valoriser encore plus le travail », les règles d'indemnisation de l'assurance chômage seront durcies à compter du 1er décembre, a confirmé Gabriel Attal dans une interview à paraître dans La Tribune Dimanche.
La durée d'indemnisation sera réduite à 15 mois « dans les conditions actuelles », c'est-à-dire si le taux de chômage se maintient en dessous de 9%, pour les chômeurs de moins de 57 ans. Et il faudra avoir travaillé 8 mois sur les derniers 20 mois pour être indemnisé, contre 6 mois au cours des 24 derniers mois actuellement.
Le Premier ministre a également confirmé la création d'un « bonus emploi senior ». Grâce à cette mesure « un senior au chômage qui reprendra un emploi moins bien rémunéré que son emploi précédent pourra cumuler son nouveau salaire avec son allocation de chômage » et « retrouvera ainsi sa rémunération initiale, pendant un an », a expliqué Gabriel Attal.
Il a aussi souhaité créer un « index seniors » et étudier la création d'un « CDI senior ». Le système de bonus malus sur les contrats courts, critiqué par le patronat et aujourd'hui limité à sept secteurs d'activité, fera l'objet d'un examen sur « l'opportunité de l'étendre en fonction de l'évaluation à conduire ».
Enfin, le Premier ministre a confirmé l'ajout d'un nouveau seuil pour diminuer la durée d'indemnisation, déjà réduite de 25% depuis février 2023, encore davantage si le taux chômage tombe en deçà de 6,5%. Il n'a pas précisé de combien.
La réforme va faire « la poche des chômeurs », selon Marylise Léon
La secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, a exprimé ce mardi sa « colère » face au nouveau tour de vis gouvernemental sur l'assurance chômage : elle dénonce une réforme « uniquement budgétaire » qui va faire « la poche des chômeurs » et craint une « bascule vers la pauvreté ».
« L'assurance chômage, ça existe depuis 1958, on a toujours agi en responsabilité et aujourd'hui on assiste à un détricotage en règle d'un certain nombre de protections. Je suis en colère car je trouve honteux que le gouvernement se cache derrière le plein emploi pour faire une réforme purement budgétaire », a-t-elle déclaré sur RMC/BFMTV.
Selon le ministère du Travail, le gouvernement attend de la réforme 3,6 milliards d'euros d'économies et projette une augmentation « de 90.000 le nombre de personnes en emploi ». Le durcissement de la condition d'affiliation génèrerait à lui seul 2,8 milliards d'économies, selon la CGT.
Le nouveau tour de vis du gouvernement sur l'assurance chômage est rejeté par une galaxie d'opposants, syndicats, gauche et RN dénonçant tant la forme que les objectifs de la réforme présentée par Gabriel Attal, qui affiche une posture de responsabilité.
(Avec AFP)